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23/04/2012

N’IMPORTE QUOI QUAND TOUT S’EMMÊLE

 

Vous vous rendez contre, on aura vite fait le trou de cette histoire vignoble dans ses moindres bétails comment en haie-t-on arrivé là les mains dans les roches sans coup frémir ça vous tombe dessus comme à gavroche on n’atteint pas le temps de dire pouf que c’est déjà deux mains en deux cous de cuillers à rots sur le beau dais si seulement on aurait su me disait Eugène où ya pas de plaisir sans mais nan rien n’y font pas moyen de si bémol ou ré au mur retrouvé alors qu’on le croyait perduré mais n’allez pas accroire que les chausses peuvent s’engager sur l’incommode avec son cul dessus ce serait trop tactile on n’a pas encore les émulsions faut la tendre encore quelques émois septembre est tant ce qu’il faux dans ces cars-là vous noyez ce que je veux sexe primé les maux me manquent je n’ai pas angkor le vocable lunaire attendons la bavette spatiale pour aller dans la mule quand elle nous souris en foin de tant en temps ce qui devient de plus en plus phare à cause des règles qui mentent du climat asthmatique produit par les faits de serre- moi là pine dit rien merci c’est pas poli joli tout ça on est prés venus parfois ou on en s’en branle les mandibules et les maudites bulles et c’est la grande des brandades dans le marc aux cafards et autres torgnoles se décrocher aux branchies ou lasser pisser le mérinos à moelle regarder passe l’étain rendre son pied avec l’antre entre deux mortes un soir de grand lent si rocco est raccord bon on peut toujours mergoter quand la sœur vous brandit en longe et brandon en traverse c’est comme pour nos hommes prolifiques tous nourris leurs p’tites affaires à l’air de pas s’y doucher ni vu ni pondu t’en dérouille et nous on rote avec notre nulletin comme des cons qu’on sait qu’on est des menottes aux quenottes en rase-notes des étangs d’art levés enfants de la matrice la mer qu’on voit panser le long des grottes pas claires le temps qui se déride les rides qui se détirent les bornes au graphite les ragots mal fagotés les fagots bien rabotés les robots lobotomisés les lobes atomisés fastes ou néfastes en nez vastes is dass comme des espaces dans les spasmes la prébende qui ne bande plus et les bandes en débandade de morue dans les rues mortes des épines dans les épinettes pas très nettes et pis niet dérapages dans les parages parachevés ou inachevés se défouler à grandes foulées dans les foutoirs foutus n’importe comment comme on nous ment voir l’albatros rosse viré aux roses qui viennent d’éclore encore à l’oxymore des maures morts pour la France préférence rance en chansons charançons et charabia sous la charmille charnelle et charmante les choses ne semblent pas s’arranger des voitures qui vivra verrat comme cochon qui s’en pépie ça commence à devenir compliqué compassé passé composé concassé casser du con en verbe et contre tout en verve et compte mou on s’demande où et quand cela va s’arrêter pasque va bien falloir terminer je sens que ça vient et j’en arrive à me poser la question de savoir si c’est moi qui ou bien alors comment si ce n’est pourquoi et puisque je n’ai pas la réponse alors je vous laisse juge de savoir si oui ou non je me suis emmêler les pinceaux volontairement ou pas bien que je ne peigne plus depuis longtemps… mesdames messieurs la Cour

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19/04/2012

JESSICA

 

Le jour de ses dix-huit, elle se déclara prête à ne plus se prénommer ainsi mais plutôt  Marie, Marie comme tout le monde, Marie tout court. Elle avait un peu hésité car elle trouvait que certains prénoms semblaient tellement refléter la personnalité de celles qui le portaient comme Claire, Prudence, Constance et le plus beau Clémence que c’était la solution mais déçue par quelques-unes d’entre elles, elle se résigna pour Marie, Marie tout court.

Marie-Jessica aimait se poser des questions rien que pour être sûre d’être vraiment vivante, celle-ci revenant sans cesse : pourquoi Jessica ? était-ce l’admiration paternelle pour cette actrice qui incarnait la fille de Shylock dans Le marchand de Venise à la Comédie Française ?, son enthousiasme pour la vedette américaine dont il raffolait, Jessica Lange dans la version du Facteur sonne toujours deux fois par Bob Rafelson avec Jack Nicholson, la fameuse séance de baise sur la table de la cuisine ?… le prénom d’un amour de jeunesse, d’une ancienne ou récente maîtresse ?…

Elle alla à l’état-civil où on lui dit avec des mines interloquées que changer était impossible que gnagnagna, qu’elle pouvait se faire appeler comme bon lui chantait ce à quoi elle répondit que c’était impossible gnagnagna parce qu’elle chantait faux et que je vous emmerde, elle demanda à Julien son dernier petit copain comment souhaitait-il l’appeler, Sandra c’est chouette, lui dit-il avant tiens le coup de pied dans les couilles de ma part, de Marie, Ma Ri Heu tu m’entends.

Avec une bande de Marie tout court, la martiale brigade mariale en goguette, elle se mit à fréquenter les bars de rencontres mixtes mais à l’annonce des prénoms les Marie n’avaient plus la cote ou bien alors ma cocotte seulement debout dans les toilettes vite fait ça t’as plus on recommence salut à la prochaine quand un certain soir un mec beau comme Jean Gabin dans Gueule d’amour lui fit tourner la tête et le reste pour de bon ça valait enfin la peine de se prénommer Marie, Marie tout court. L’embellie de la liaison torride continuait dare-dare et surtout dard-dard quand un soir, Jean Gabin lui dit viens chez moi il faut que je te présente ma femme, chérie voici la Marie dont je t’ai si souvent parlé, bonsoir Marie, enchantée répondit la belle brune, comment allez-vous, moi, c’est Jessica.

 

©  Jacques Chesnel

 

23:45 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

13/04/2012

LA VILLE

 

Ça l’obnubilait : tous les matins, depuis plus d’une semaine, il se réveillait en prononçant ce mot dans un souffle : Mourmansk !

 

Il savait par ses frères, plus tard par ses copines, ses maîtresses et ses épouses, qu’il sortait toujours de son sommeil agité ou paisible avec la prononciation d’un mot, qu’il se soit couché tôt ou tard ou pas du tout, toujours un mot dès l’ouverture des yeux ; le premier « tine » lorsqu’il réclamait sa tétine, le second « key » pour réclamer son Mickey en peluche, plus tard Paulette son premier toujours premier amour toujours pour pas longtemps parfois, beaucoup de prénoms féminins furent ainsi prononcés, tiens un jour Pierre, les frères se posèrent des questions est-ce qu’il ? non, c’était celui d’un sacripant qui l’avait beaucoup bousculé dans l’escalier à l’école, vinrent les coureurs cyclistes Speicher étant le favori de l’éveil pendant un temps, les suivants rois de la grimpette Bahamontes et Copi, les actrices ah Maria combien de fois Maria, pour Montez, Casares, Schell  dans « Gervaise », Schneider celle du « Dernier tango à Paris » et aussi Jeanne Moreau la Jeanne dans tous es films, en sport les tenniswomen, le joli visage d’Ana Ivanovic et Maria (encore) Sharapova autant pour ses p’tits cris que pour ses petites jupettes dévoilant de délicieuses rondeurs, puis le automobiles la Rosengart de ses grands-parents, la Panhard prononcée soit pan-hard soit panard, sa petite Spitfire et la façon de susurrer la dernière syllabe  comme une caresse… on passe sur les monts, les rivières, les fleuves et lacs, le Titicaca petit caca à quatre ans, le monstre du Loch Ness qu’il appelait Arghh sans doute suite à la peur qu’il avait ressentie lors de la visite à huit ans, mais si Papa j’te promets je l’ai vu il est énorme et tout noir…

… beaucoup plus tard, et d’une certaine façon plus compréhensible, les noms des villes, on y arrive, les villes visitées, revisitées, fouillées, disséquées, archivées, qui contribuèrent certainement à sa formation puis à sa renommée d’architecte mondialement reconnu, que de noms prononcés après tant de voyages. Sa dernière épouse Paulette encore une nous avoua que plus tard, dans la dernière période de sa vie, les désignations/nominations de certaines villes de la péninsule ibérique revenaient avec plus d’insistance, elle ne compta pas le nombre de fois le réveil avec Salamanca, Grenada, Cordoba, Coimbra, Evora, Braga…

Dès lors qu’il ne put voyager, il dévorait tous les livres sur les villes, celle connues, les autres aussi qu’il aurait tant aimé admirer, celles du Moyen-Orient, de l’Inde, du Japon… et Brasilia pour Niemeyer, Chandigarh pour Le Corbu, le facteur Cheval et son rêve de pierre, plus récemment…

 

Au cours de la nuit, il s’était levé, sa femme ne sut dire pourquoi ; il paraissait agité, marmonnant sans cesse. Au matin, il resta au lit plus longtemps alors qu’il était  toujours debout de bonne heure ; il était mort dans son sommeil sans avoir prononcé de mot ; dans sa main droite,  il tenait une feuille de papier froissé, une publicité pour un séjour à Mourmansk.

 

©  Jacques Chesnel

01:15 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (2)

06/04/2012

LE RAPETISSEMENT

 

Se promener dans Londres le dimanche matin de bonne heure, quel bonheur, pas un chat à part quelques matous égarés comme affolés, quelques touristes hagards ou ébahis ou les deux en même temps, des petites vieilles enchapeautées de fleurs artificielles papotant sur un banc, pas beaucoup de voitures à part celles qui tournent en rond, quelques oiseaux qui chantent et qui fientent en essayant de viser avec une précision diabolique les couvre-cafetières cités plus avant pour se venger de telles insultes, quelques joggers également soufflant comme des phoques asthmatiques et moi heureux sans savoir pourquoi ah si la douceur du ciel la clémence de la température pour un mois de mars et tout d’un coup une envie de m’assoir un peu après cette heure de marche sans savoir vraiment où aller avec détermination… ouf un banc de libre que mes pieds apprécient, seul pas pour longtemps, un quidam squatte la place vacante à côté de moi et déplie son journal sur lequel je jette distraitement un œil… qui s’attarde sur un encadré quoi ? rêve-je ? une étude  « sérieuse » nous révèle que le sexe masculin a rétréci ces dernières années passant, au repos, de 9,5 cm à 8,9 nom de dieu mon sang ne fait qu’un détour et je commence à paniquer car je ne m’étais aperçu de rien personnellement, tout d’un coup j’ai envie de rentrer à l’hôtel pour vérification mais je n’ai pas d’instrument de mesure et comment en trouver un dans ce quartier central résidentiel et je songe à tous ces hommes qui aujourd’hui vont découvrir cette horrible nouvelle concernant l’attribut dont ils sont si fiers tout un chacun à la lecture de ce papier se précipitant sur le mètre qu’ils dénichent dans la boite à outils essayant de mesurer ce petit bout de chair flasque surtout l’empêcher de grandir car ce ne serait pas valable surtout ne pas bander calmos les gars mieux vaudrait un mètre souple à rubans comme ceux des couturières un pas pliant comme ceux des charpentiers mieux vaudrait un à enroulement comme ceux des tapissiers ou des décorateurs l’affaire est trop sérieuse et si je n’étais pas dans la norme qu’il soit trop petit ou au contraire trop grand bordel et l’autre à côté de moi qui n’a pas encore lu l’article semble-t-il quelle va être sa réaction il se retourne vers moi et me balance un franc sourire hi que je lui réponds pareil hi et voilà que son regard tombe sur ce putain d’entrefilet pas si mignon que ses yeux s’agrandissent avec démesure qu’il émet une sorte de grognement inarticulé qu’il jette violemment la feuille de chou se lève et part en courant il est comme moi il a un doute le tracassin un pressentiment un signe prémonitoire la question le taraude le rétrécissement ou le rapetissement ou la diminution jugée inopportune de son british biniou de sa grande-bretonne gaule de sa royale-unie biroute doit l’obséder perdre bêtement quelques centimètres comme ça sans s’en apercevoir encore heureux que quelques connards se soient mis à calibrer leur propre zizi sans ça vous vous rendez compte où en en serait oh remarquez il parait que question taille ça va ça vient dans n’importe quelle circonstance me dis-je pour me rassurer il y a des fluctuations depuis que l’homme existe et que sa quéquette lui pose questions et problèmes et puis qui c’est ce mec qui lance cette info ou cette intox quel but poursuit-il sinon terroriser la gent masculine encore plus, déjà queue... et si c’était encore un coup des féministes aigries ou lesbiennes jalouses parce que leur machin qui donne du plaisir à elle on peut pas le mesurer ou si peu avec le doigt ou la langue ou bien alors les visées malsaines de certains politiques ou instances religieuses intégristes ou pire… et puis ces questions : comment ont été faites ces constatations ? hein, et par qui ? par des médecins avec des volontaires ? par des hommes ou des femmes ? dans quelles conditions ? quelques mains chastes d’épouvantails pour éviter tout redressement inopiné ? le matin au repos quand coquette est encore toute fripée de sommeil ? ou au contraire bien vaillante et effrontée à cause de rêves libidineux du bout du nœud ?...

bon c’est pas tout ça je ne vais pas rester sur ce banc comme un con à m’en tortiller grave les méninges le mieux c’est encore de trouver une professionnelle de la profession de bon aloi qui va me prendre sévèrement l’affaire en mains et là on verra bien ce qu’on verra… heu, en attendant j’ai quand même un peu les chocottes, quoique en y repensant… et sur la grosseur qu’est-ce qui vont encore trouver ces bouseux ignares fouteurs de merde… de ce côté-là je crains moins oui je sais vous n’êtes pas obligé de me croire… n’empêche…

 

© Jacques Chesnel

 

13:47 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (5)

29/03/2012

ALLER / RETOUR

 

Un quartier, un immeuble

Ce jour…

Là, sans sa sœur, seul, l’enfant se dirigea vers l’ascenseur ; il appuya sur le bouton d’appel à sa hauteur avec l’index de  sa main gauche, celui pour descendre alors qu’il voulait monter. L’engin descendit donc, mais plus bas, l’enfant attendit qu’il remonte et passa devant lui. Il réitéra son appel et l’ascenseur s’arrêta, il entra dans la boite et appuya sur le bouton 2 son doigt ne pouvant atteindre plus haut, il habitait au septième étage. Sa sœur, rentrant de l’école, appela l’ascenseur qui revint avec son frère qui n’avait pas voulu sortir de la cabine. Elle le gronda car il ne devait pas prendre l’ascenseur tout seul seulement avec sa sœur, ordre des parents et pourtant c’était tous les jours la même chose, cela s’instaurait comme un jeu, pour lui, seul. En remontant, il lui dit qu’il avait mal dans son bras, le gauche.

 

Le même immeuble

Soixante ans plus tard

Là, sans sa sœur morte il y a trois mois, le vieil homme se dirige vers l’ascenseur maintenant complètement délabré ; il appuya sur le bouton d’appel, celui pour monter. L’engin arrive à sa hauteur avec toujours le même bruit inquiétant. Il entre dans la boite et pousse sur le bouton 13 avec l’index de sa main gauche, ne pouvant à cause de son rhumatisme handicapant atteindre les autres boutons situés plus bas, il habite toujours au septième étage. Sa fille, rentrant de son travail appelle l’ascenseur qui revint avec son père qui n’avait pu sortir de la cabine. Elle le gronda car dans son état il ne devait pas prendre cet appareil tout seul, ordre des médecins et pourtant c’était tous les jours pareil, ce n’était pourtant pas un jeu. En remontant il lui dit qu’il fallait enfin faire quelque chose pour son bras une bonne fois pour toutes.

-     Papa, utilise ta main droite, s’il te plaît et arrête de pleurnicher depuis le temps.

 

  ©  Jacques Chesnel

 

11:21 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (3)

23/03/2012

ANASTROPHES OU ANAMORPHOSES


. A dire vrai, il avait toujours menti

. Bien entendu, il était devenu sourd peu à peu

. Il n’avait pas le téléphone, il était aux désabonnés absents

. Dans sa prison, il se sentait libre comme l’air

. A force de n’avoir l’air de rien, il se donnait de grands airs

. Il détestait les fleurs depuis qu’il était dans la fleur de l’âge

. Il croyait en tout depuis qu’il avait perdu la foi

. Il avait mal au cœur depuis qu’il n’en avait plus

. Ayant perdu tous ces i, il ne pouvait plus mettre de points dessus

. A cause de sa cataracte, il n’alla pas voir celle du Niagara de peur de faire une chute

. Il avait tout perdu en gains de cause

. Il battit son chien parti battre la campagne, il en resta abattu

. A la messe en français, il en perdit son latin

. A voir tout rouge, il n’y voyait plus que du bleu

. Il avait perdu l’esprit à force de rendre l’âme

. Il arriva les mains vides en un tour de main et repartit avec un poil dedans

. Il trouvait l’escabeau plus esthétique que l’escalier à la montée

 et plus praticable à la descente

. Il préférait le jour d’avant à celui du lavement

. Il desserra la vis au lieu de l’étau contre son propre avis

. Quand il eut tout perdu, il s’était enfin retrouvé

. En revenant de la chasse, il avait repris sa place

. Quand il perdit sa place, il retourna à la chasse, non mais !

. Il préférait l’eau propre à l’opprobre

. Il trouva encore du fric dans le froc de son frac

. Il trouva dans ses cheveux un pou qui n’était pas très fier

. Il découvrit à retardement : à terre moi ment… trop tard !

. Il porta malheur au prophète qui n’était pas dans son pays

. Il trouva la charcutière trop boudin et un peu boudinée

. Hagard, il ne vit pas le train arriver

. Il baissa ses bras en bras de chemise par-dessus la jambe

. Il se demande encore ce que sa grande sœur dicta au petit dictateur

. A trop penser, il ne pansa pas ses plaies, alors…

. A trop applaudir, il en eut bientôt sa claque

. A trop aller de l’avant, il finit rapidement en marche arrière

. Il eut rapidement le dernier mot avant même la fin de l’histoire

 

©  Jacques Chesnel

12:21 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (1)

16/03/2012

Chronique CD ETSAUT /Jazz et Cornemuse

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Voici un disque curieux qui n’est pourtant pas qu’une simple curiosité ; par le titre d’abord, ETSAUT (prononciation : ètsaôt) étant le nom d’un village de montagne enfoui en vallée d’Aspe entre Béarn et Espagne ; par la cornemuse associée au Jazz ensuite (la référence des amateurs étant Rufus Harley (1936-2006), sonneur qui s’illustra aux côtés de Sonny Rollins notamment à Montreux en 1974).

Le Jazz a toujours su assimiler le meilleur de toutes les musiques avec lesquelles il s’est trouvé en contact et ce dès ses débuts, que ce soit avec les musiques des Caraïbes, de l’Afrique, du Brésil, de l’Inde et plus récemment avec celles des Balkans et du Moyen-Orient, les exemples sont nombreux.

 Ici, le but, celui de l’initiateur de projet le compositeur et  contrebassiste Laurent Cabané, est d’associer les différentes identités de ses compositions aux univers du jazz (un quartet avec en vedette la pianiste Perrine Mansuy) et des musiques traditionnelles par l’intermédiaire d’un instrument : la cornemuse dont il existe plus d’une centaine de types dans presque tous les pays du monde.

C’est bien le son d’ensemble, cet alliage sonore inédit qui interpelle et emballe d’emblée avec le premier titre Guêpier (qui est tout le contraire d’un piège ou d’une mauvaise affaire) le plus empreint de jazz avec également Polar  grâce au talent affirmé de Perrine Mansuy qu’on retrouve nostalgique dans Duoduo d’une grande délicatesse. Le plus souvent la cornemuse est présente comme le serait un orgue, intervenant en solo dans Dessus Dessous  et Sievoz dans lequel le sonneur Eric Montbel intervient également au whistle. Avec un Ibogafatobé (titre énigmatique) c’est une belle histoire poétique, un conte oriental propice à la rêverie, au dépaysement. La fontaine de l’ours permet à Laurent Cabané de s’exprimer avec sensibilité sur sa contrebasse en solo.

Ces paysages sonores donnent à entendre une musique d’une grande fraîcheur qui fait un bien fou, qui respire, fait respirer et purifie ; c’est aussi la preuve de la vitalité et du talent de certains musiciens dits « régionaux » souvent raillés ou entendus avec parfois quelque condescendance dans certains milieux. Ce disque en apporte la preuve et mérite notre attention ainsi que notre considération. Et la vôtre.

 

©  Jacques Chesnel

 m.jpg

Perrine Mansuy (p), Eric Montbel (cornemuses, whistles, clarinette en roseau), Laurent Cabané (cb, saz, comp), Djamel Taouacht (dm, g), François Cordas (sax, pandero)

Enregistrement : septembre 2011

 



(Opus news Et3 / distr. Phonocapa  etsaut@free.fr  www.myspace.com/etsaut)

 

 

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09/03/2012

BILLEVESÉES



J’ai toujours aimé les histoires, pas l’histoire  avec un H grand ou un petit h mais raconter des histoires faire des histoires histoire de faire l’intéressant le plus beau de l’histoire étant d’en faire toute une histoire, Ainsi tenez, celle d’un pompier bourré qui mit le feu à sa maison croyant que c’était celle de son meilleur ennemi un dangereux pyromane ottoman, de la voyante qui devint aveugle à force de tout voir, de la charcutière qui adorait se faire charcuter pendant l’amour, du prêtre nudiste qui ne retrouva pas son vêtement sacerdotal après un bain en coquine compagnie, du cycliste homo qui en avait toujours sous la pédale dans la montée, du boxeur battu aux poings en cinq sets la balle au centre, du capitaine d’un pas que beau resté en rade dans un troquet, d’une allumette suédoise qui avait passé la frontière illégalement en compagnie d’un fin landais, d’un cul-de-jatte la queue battante entre les jambes, de la doctoresse ayant trousse perdue pendant qu’elle se faisait trousser la chemise par un malade en phase terminale qui avait du mal à finir en beauté, du marabout qui en avait assez de ses propres extrémités, de Copé en train d’écoper ce qu’il voulait nous emmener en bateau, de Fillon filant un mauvais fil de coton, de Brigitte Bardot interprétant Phèdre à la Cocomédie Franchouillarde en barbotteuse, de la course contre les montres molles de Salvador Dali, des galipettes de l’hôtesse de l’air pendant un vol plané, de Jean-Pierre Pernaut bourré au Ricard cul sec, de Lamartine se prenant pour Carol (Lewis), du pet de lapin faisant  la cour à un pet-de-nonne, de la rue ayant oublié son pignon, du pognon ayant oublié sa monnaie, la monnaie ayant oublié de se la rendre, du chiendent ayant oublié la difficulté, de la rampe ayant oublié de se lâcher et le bon bout de se tenir correctement, de l’épiderme ayant oublié de se chatouiller, de la pierre blanche ayant oublié de se marquer à la culotte ou bien ayant oublié le deuxième coup, la zizanie ayant oublié  de se semer, de Raffarin criant c’est pas d’la tarte avant de la recevoir sur la patate (bien fait), de la prétentaine qui se courait après, de la rupture de ban à la quinzaine du blanc, d’un jardinier (pas Dujardin) dans sa closerie avec un pote âgé nain, de la rapidité de l’arrière-train de la bergère en réponse au berger sans étoile à la belle, de Rantanplan raplapla, du chat de la voisine d’Yves Montand dans sa cuisine, des gaîtés de l’édredon sous l’escadron, des orfèvres poussant des cris d’orfraie parce que l’or dure trop longtemps, du Docteur House qui ne veut pas rentrer à la maison qui est trop grosse, l’histoire du gars qui est arrivé à pied par la Chine sans chaussure, celle du lapin qui loupe son coup à Jarnac, de la pilule qui oublie de se dorer, celle du caisson omettant de se faire sauter, la grippe de se faire prendre, le portillon de se bousculer, de la simple expression de se réduire, du papier à musique de se régler ou se dérégler tout seul, de la grappe qui hésite toujours à se lâcher, celle des Grecs ne voulant plus aller se faire voir ailleurs même par les temps qui refusent de courir… vous voyez bien que j’ai toujours aimé faire des histoires, pour rien… ou pour pas grand-chose. Je vais me gêner, tiens !.

 

©  Jacques Chesnel

 

 

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05/03/2012

JUMELLES

 

A bien regarder, on ne trouve pas beaucoup de ressemblance physique. A bien les écouter, c’est là qu’on voit leur conformité.

L’une est d’apparence vulgaire, blonde mal teinte, yeux battus, lèvres pincées, l’air vache se voulant pourtant enjôleuse. L’autre fait bcbg droite dans sa posture classieuse, une chevelure sage chignon ou torsade légèrement ambrée, des yeux aux pupilles papillonnantes dont elle joue pour séduire croit-elle, perchée sur des escarpins qui n’assurent pas tellement sa démarche. Jusque-là, deux personnes distinctes aux charmes pouvant attirer la sympathie ou l’indifférence ou.... Seulement voilà, elles sont toutes les deux sous l’emprise d’un gourou sectaire et frénétique qu’elles défendent bec et ongles et c’est là que ça se gâte. La première fait dans l’invective permanente quand on n’est pas en accord avec les dires et principes de son mentor, l’autre louvoie dans la louange et la flagornerie avec un vocabulaire choisi qui veut impressionner et parfois ça marche sauf quand un contradicteur remet les choses à leurs places ce qui la lasse coite avec un air dépité ou scandalisé voire plus. On aime les inviter pour faire le buzz, pour relancer la conversation quand cela se présente, on les aiguillonne, les exploite et elles tombent parfois dans le panneau ou s’étalement lamentablement essayant désespérément de ne pas perdre la face et d’avoir toujours raison avec force arguments le plus souvent bidons ou spécieux. Elles aiment donc se donner en spectacle et pensent ainsi œuvrer pour le bien de leur héros en donnant dans le superlatif avec outrance et fausse passion ainsi que tentative de persuasion partant résolument du principe que plus c’est gros plus ça passe pour le commun des mortels qui gobent tout ce qu’on leur raconte, on en trouve encore quelques-uns. Certains dont votre serviteur se retiennent de leur claquer le beignet se contentant  d’un doigt d’horreur discret ou d’afficher un mépris dont elles ne semblent pas avoir conscience. Quant à vous, il vous reste deux solutions, ou bien vous les approuvez et grand bien vous fasse ou vous éclatez d’un bon vieux rire franc auquel je me joins avec l’amitié que vous savez.

Bien entendu, et par précaution, je précise que toute ressemblance avec des personnes existantes est tout simplement fortuite… bien que

 

©  Jacques Chesnel

 

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29/02/2012

ON EN ARRIVE À SE DEMANDER…

 

Cela peut vous prendre n’importe quand, surtout à l’improviste, au moment où on s’y attend le moins, tenez, la petite vendeuse à la boulangerie celle qui a le plus beau sourire spécialement pour moi qui ne vous regarde pas comme d’habitude et avec ça monsieur dit-elle en passant trop rapidement au client suivant, le voisin dans l’ascenseur qui vous dit qu’il va faire beau alors que la putain météo annonce le contraire c’est pourtant plus musical avec Weather Report faut pas se priver, le téléphone qui sonne allo Madeleine c’est qui ? quoi ?  pour un sondage pour ou contre ce nouveau produit miracle dont on se bat les couilles allez vous faire foutre, le match de rugby de votre équipe favori reporté parce que le gel,   le facteur croisé dans le hall qui vous fait la gueule pourtant j’ai  donné aux étrennes, la coupure de courant juste avant le début du film qu’on n’a pas revu depuis si longtemps, la réflexion désobligeante d’un internaute qu’on croyait ami qu’est-ce qui lui prend à ce con, le thé trop chaud et le manque de glaçon pour le whisky, Bill Evans qui me fait pleurer plus que d’habitude avec ce My Foolish Heart du Village Vanguard en 1960 et le nombre de dimanches où nous avons été réveillés émerveillés par cette mélodie sublime qui faisait nous serrer dans nos bras encore plus fort, les mouettes qui se courent après pour une miette de croissant tombé du balcon d’en face, Enkulator qui se démène pour faire oublier son bilan catastrophique tandis que sa copine Défèkator beugle et crache dans l’invective populacière, le boucher syrien et le génocide des habitants d’une ville dont tout le monde se fout, l’équipe de rugby du Pays de Galles qui bat l’Angleterre à Twickenham et me donne le tracassin du cerveau pour la suite,  j’ai fait couper mes cheveux qui tombaient sur mes épaules pensez donc à mon âge, j’aime de moins en moins la poésie en général et celle de Cesare Pavese de plus en plus, je me demande si Ignacio Abel reverra ses enfants à la fin de la guerre  « dans la grande nuit des temps », je rêve d’un petit candidat à la présidence se faisant sucer par un veau devant des milliers de spectâteurs ébahis applaudissant à tout rompre au salon de l’aigre culture, je reste baba devant l’inculture de certains qui paradent à la télé et la couardise de certains journalistes devant les mensonges ou omissions volontaires de certains politiques, je commence à avoir une overdose de Jean Dujardin que par ailleurs j’aime bien, les commentaires sur certains blogs me font hurler de rire ou pleurer de rage quelles prétentions et certitudes, je pense tous les jours à Jeanne dont il faut que j’achève la fin de son histoire alors que je suis toujours en rade pour encore combien de temps, les enfants ne crient plus dans la cour de l’école j’ai l’impression qu’ils deviennent trop sage et moi trop trop en plusse, va falloir rectifier le tir et je vais m’y employer pour de bon mais je suis de plus en plus cossard et pourtant j’ai une de ces frites, tout ça pour dire que certains jours comme aujourd’hui on en arrive à se demander….

 

©  Jacques Chesnel

 

17:47 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (4)

21/02/2012

OUI OUINE


Quand les parents nous annoncèrent qu’on allait avoir un professeur particulier pour améliorer notre anglais, ma sœur m’a dit c’est l’bouquet si c’est Monsieur Halgand pasqu’au collège personne peut pas le piffrer, déjà qu’il se prénomme François-René, donc F-R pour les intimes et donc F-R Halgand ou Efferalgan pour les ennemis comme nous ou comme Michel qu’a dit et alors pourquoi pas Paracétamol ou Aspirine pendant qu’on y est. Bref, ça commençait plutôt plus que bien et on allait pas en rester là, autrement dit la guerre était déclarée, on fourbissait nos armes et dure serait la bataille. Dès les premières leçons les filles pouffent, les garçons ricanent, le tout dans l’hilarité générale. D’abord la prononciation avec la bouche en cul de poule et les lèvres pincées comme le reste ce qui nous faisait de drôles de tronches eh tu t’as vu ma chère eh prout toi-même alors qu’Elisabeth et Marguerite se prenaient pour des princesses avec le petit doigt en l’air et les pupilles papillonnantes, Philippe pour le prince qu’on sort (chut ze do-or plize oh non pas chut mais cheute ducon pas ze mais zze) et Jacques pour le Major Thompson non pardon le Medjor Tom Sonne… parfois Efferalgan se mettait à râler (effet râlant) et alors plus il baragouinait en bafouillant plus on en remettait une couche, le bouquet ce fut la géographie avec les comtés notamment en douteriez-vous avec le Sussex, bafouillant douteriez-vous avec le Sussexhilarité générale surtout chez les filles qui gloussaient plus fort que jamais, plus fort que j’aimais, on voulait tous aller au Sussex à son université par pratiquer ce que le mot promettait avec tant de délices dans sa prononciation efferalganienne, articulez bien les deux syllabes bien sûr m’sieur suuuce-seeexe hein comme ça Elisabeth je vous en prie calmez-vous et vous Philippe arrêtez avec votre lippe gourmande et faussement significative je vous demande de vous arrêter, je vous demande d’arrêter ces simagrées et mimiques de sucer slurp slurp hurle Elisabeth déchaînée et quand on est arrivé à la money avec les pounds et les pennies c’était devenu la foire d’empoigne on veut des pénis pas des pennies Efferalgan menaça d’appeler le proviseur qui d’après quelques-uns matait dans les chiottes des garçons on veut voir les pennies du proviseur criait le chœur des filles non le pénis de Pinedalouette (surnom du prov’) rétorquait la manécanterie masculine, on était tous en liesse, toutes guillerettes, ça carburait dur dans la classe avec la classe habituelle que vous nous connaissez. Papa nous racontait parfois son voyage dans les années 60 avec à nous les p’tites anglaises avec le swinging London, Carnaby strite à London dans les années 60 avec à nous les p', les minijupes ras-le-bonbon, les bonnets à poil des gardes  de la Couine et ses chapeaux à la con, les quat’ bitelses alors on rêvait qu’on allait prendre la relève et foutre un bordel pas possible là-bas. Dans la classe, le chahut s’amplifiait chaque jour et Efferalgan semblait bien dépasser par les zévénements chambardement et chamboulements, tohu-bohu et hourvari, bazar et tremblements sans stupeur, charivari et bacchanale, bref la grosseu mastoque pagaille jusqu’à ce que Pinedalouette intervienne en personne et annule tout simplement le voyage de fin d’année prévu ; à l’annonce ce fut pire que ce qu’on pouvait imaginer, même Papa n’en croyait pas ses oreilles parce qu’à la maison on n’arrêtait pas de lui seriner OUI OUINE, c’est du ouine-ouine du gagnant-gagnant Papa on va gagner c’est dans la poche in ze poquette et patatras tout s’effondrait à cause du souk et du bataclan généralisé qu’on commençait à se demander si on avait pas trop mis le paquet dans la surenchère, Papa proposa une rencontre en terrain neutre avec Efferalgan qui refusa une entente cordiale tout meutche iz tout meutche pleurnichait-il, Papa suggéra le boille-cote, puis après une bonne claque dans la gueule, rien n’y fit et salsifis… alors après un conseil de guerre collectif toute la classe décida comme un seul homme de ne plus faire anglais, on allait tous se retrouver à la rentrée dans la classe de mademoiselle Prentout la prof d’allemand, voilà.

Va falloir qu’on apprenne comment on dit oui ouine en teuton pour le prochain voyage scolaire… vous avez une idée ?

 

 © Jacques Chesnel

 

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16/02/2012

A TOMBEAU COUVERT (Ginette & Marcel)

 

-     Et alors, Ginette, c’était comment ?

-     D’abord y avait beaucoup de monde, au moins il est pas parti tout seul comme tant de petits vieux

-     Même ses meilleurs ennemis ?

-     Dans ces cas-là, le principal c’est de se montrer qu’on soit copain ou pas copain ou plus copain, c’est clopain-st clopain clopantas copain ou plus copain, c't pas parti tout seul

-clopant et tout le reste du pipeau, nan, le plus terrible à se farcir vous le connaissez bien, dans des moments pareils faut que la Germaine Eloire nous fasse le coup de lavez Maria que c’est pas tenable

-     Ah, cette-là depuis qu’elle s’est fait enlever les paulipes sur ses cordes vocales, elle arrête plus de brailler et trouve toujours une occasion avec la liturgie qu’en est pas avare

-     Plein de gens se sont plaint auprès du curé mais il peut rien faire, il dit aussi que ça fait un peu attraction dans tout le canton

-     Tout de suite ya du boulot avec ce qui descend, au moins un mort par semaine, deux les bonnes semaines et la Germaine en profite un maximum

-     Moi j’i dit à Maurice si ça m’arrive bien que je pète la forme mais on sait jamais par les temps qui courent, silence total dans l’église la Germaine peut aller se rhabiller

-     Oh elle chante pas toute nue quand même, hihihi, la tête de notre pasteur explose déjà que c’est tout prêt vu ce qu’il avale en dehors des zosties

-     A c’qui parait, ils l’ont même ramassé le soir de Noël, il gueulait je veux mettre le p’tit Jésus dans la crèche et dans la sacristie, ils l’ont dessoulé à l’eau bénite pasqu’il était déboussolé de partout

-     Il est si jeune, il fait encore gamin mais en plus vieux

-     Vu la crise des vacations ils les prennent au berceau et les lâchent plus la main sur le grappin mais y en a quand même qui prennent la tangente à cause du célibat qu’est pas tenable non plus avec leur tempérament plutôt bouillant

-     A propos de ça, celui de la semaine dernière il parait que c’était un chaud lapin et de la pince, Maurice dit qu’heureusement ils ont mis le couvercle bien vissé sur le cercueil si vous voyez ce que je veux dire hop

-     Comme le père Dupanloup ?

-     Tout était bon pour lui, les femmes, les hommes, les autres tous sauf les enfants

-     Encore heureux car maintenant avec les prêtres faut mieux se méfier, le remplaçant de Popol là le…

-     Benoit ?

-     Oui, il se démène comme un beau diable, pour un papa faut l’faire avec tout l’pain sur la planche dans la pédrophilie dans les rangs même au plus haut des niveaux

-     Heureusement que le gars d’aujourd’hui n’avait encore rien à voir avec ces curtons mitaines et tontaine, il était encore séminarisse, il venait tout juste de sortir de leur communauté avant de prendre une cure, pour s’amuser  il a emprunté la bagnole à un pote pour faire un peu de vitesse qu’était son dada ou son péché mignon, et hop à fond les burettes il loupe le sacré putain de virage de la Houdinière, tombe en contrebas dans le ravin et s’empale sur la grille du cimetière qu’est en dessous, c’était pas beau à voir y en avait partout à ramasser à la p’tite cuiller

-     Moralité, mieux vaut pas rouler à tombeau couvert avant d’avoir bien vissé le dessus du cercueil

-     D’autant qu’il avait pas mis sa ceinture de sécurité, seulement le chapelet et c’est pas ça qui protège le mieux avec les prières, les litanies, les escapulaires et le saint-frusquin qui va avec

-     Tiens, on dirait qu’ça sonne maintenant le glas à l’église, ya encore du nouveau, ça n’arrête pas

-     Y parait la Germaine allait pas très fort ces temps-ci, des fois que…

-     Manquerait plus qu’ça… y aurait plus personne pour lavez Maria

 

© Jacques Chesnel

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09/02/2012

Chronique CD : MISCELLANÉES JAZZISTIQUES ( 2 )

              

                                                                                                                            

AHMAD JAMAL / BLUE MOON

 

Lorsque j’écoute (souvent) les disques d’Ahmad Jamal, surtout ceux avec la rythmique idéale que constituait Israel Crosby et Vernell Fournier à la fin des années 50 et en 1961 (en live at the Pershing, au Spotlite Club, at The Alhambra de Chicago) je ne peux m’empêcher de penser à ce que qu’écrivait Laurent Goddet dans un numéro de Jazz-Hot des années 70 : Ahamad Jamal ou La Musique du Désir, cette façon unique de faire durer une sorte de suspense entre les notes et entre les phrases, la maîtrise des silences, syncopes et autres soupirs,  de nous faire languir avec délices sur la façon de finir un morceau avec une conclusion qui n’en finissait pas de finir, cette sorte de rêverie sensuelle et poétique qui enchanta Miles Davis. La magie disparut en partie lorsque ses partenaires le quittèrent ; elle n’était plus présente dans les disques qui suivirent… jusqu’à ce que Jean-François Deiber le sorte, à la fin des années 90, d’un relatif désenchantement de la part du public de jazz (le disque The Essence, sur Birdology).

Depuis quelques années, il a retrouvé l’esprit de cette époque mythique, avec de nouveaux partenaires bien choisis et c’est ainsi qu’à 81 ans, il enregistre 9 titres (standards et 2 compositions originales) qui font de ce CD un véritable joyau de musique dans laquelle on retrouve l’opposition permanente entre résolution/indécision, déferlement/retenue, la réitération lancinante et savamment ordonnée d’une phrase (l’énoncé du thème de Gypsy) avec brisures, hachures, ruptures, diversions/digressions… et la perpétuation/réinvention d’un swing infaillible.

 Ahmad Jamal, la jeunesse retrouvée ou le temps suspendu.


Ahmad Jamal (p)  AhmadJamal BlueMoon.jpg                           

Reginald Veal (b)

Herlin Riley dm)

Manolo Badrena (perc)

                                                   

(CD Jazz Village / Harmonia Mundi)

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MARIA LAURA BACCARINI

A Cole Porter Tribute

                                     

  Désolé mais je ne m’associe pas du tout au concert de  louanges dont ce disque fait l’objet, non que je critique la volonté de « faire du neuf avec du vieux » (ce, depuis la nuit des temps avec parfois d’incontestables réussites ou des bides comme ces metteurs en scène qui font jouer Molière par des comédiens en short dans des cuisines en formica !) mais parce que je considère le résultat résolument antinomique avec la délicatesse (peut-être surannée mais pas du tout clinquante) des mélodies de Cole Porter ; ou bien il fallait aller plus loin comme le fit John Coltrane avec la destruction massive d’une beauté à couper le souffle de My Favorite Things de Richard Rodgers  au Village Vanguard en 1966, fallait-il aller jusqu’à l’ironie sarcastique d’un Thelonious Monk interprétant, sans dénaturer le thème, Smoke gets in your Eyes à Paris en 1954 ou regarder du côté de Barney Kessel transformant la Carmen de Bizet en franc divertissement ?… ici (j’insiste, le talent indéniable des interprètes n’est pas remis en cause), seulement des arrangements dérangeants qui se veulent dans l’air du temps, la fameuse tendance, ah !, le flirt plus ou moins poussé avec le rock, la pop et la musique dite contemporaine, ah ! la distanciation ; si encore, il y avait eu une once d’humour et de fraîcheur ; a contrario : cette pompeuse ultra sophistication/ dramatisation de What is this thing called love…  

Un tribut ? non, un pavé dans la mare ou un coup d’épée dans l’eau, une disgrâce ou une dissipation… ou bien… je suis passé complètement à côté comme le diront certainement quelques exégètes indignés par mes propos iconoclastes… allez savoir.

 

 Maria Laura Baccarini (voc), Régis Huby (vln, arr),                           

 Roland Pinsard (cl, bcl) Olivier Benoit (elg),

 Guillaume Séguron (b, elb), Eric Echampard (dm)

  (CD Abalone Production / Musea)

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                         LAURA LITTARDI / INNER DANCE

 

Connue et appréciée comme chanteuse DE jazz, Laura Littardi (italienne installée à Paris depuis 25 ans) propose ici un autre répertoire que celui qu’elle interprète le plus souvent : celui de chansons de la mouvance pop des années 70 allant de Neil Young à Stevie Wonder, plus quatre compositions personnelles, auxquelles elle offre une saveur particulière, une sensualité flottante  sans esprit de fronde ou de dénaturation, accompagnée par (émerveillement) quatre musiciens dont on parle avec considération, Carine Bonnefoy (p), Mauro Gargano (b), Guillaume Dommartin ou Fabrice Moreau (dm) avec Francesco Bearzatti (sax & cl)  sur trois titres. Ses versions, celle scattée de Isn’t she Lovely et celle divagante du Proud Mary de John Fogerty sont tout simplement délicieuses.

(CD Great Winds / Musea)

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      TRIO LALISSE – SOLER – CHABASSE / « à René Char »

 

Le Label Durance, dont le catalogue se développe sous l’égide de l’association  Action Pour le Développement Des Médias basée à Château-Arnoux dans les Alpes de Haute-Provence, propose le premier disque de ce trio formé en 2010 et qui se produit surtout dans le sud-est de la France. Plusieurs musiciens dits locaux ont été révélés grâce au travail de pédagogue de l’animateur et poly-instrumentiste de talent qu’est Alain Soler (l’équivalent d’un Alan Dawson pour la batterie) ; ici, le jeune pianiste Sébastien Lalisse qui présente ce trio né en 2010 avec le contrebassiste Olivier Chabasse et Alain Soler cette fois à la batterie.

Dans son texte de présentation, Jean Buzelin (qu’on ne lit pas assez souvent) nous renseigne : « se mettre à l’ombre de René Char pourrait sembler paradoxal lorrsqu’on sait que le poète… étatit un homme de feu… et s’ils se sont mis à l’ombre, les musiciens, ce fut simplement pour se retrouver à l’intérieur d’une salle qio porte son nom ». Nul doute que le caractère solaire du poète a dû se répercuter sur les musiciens tant cette musique, plus particulièrement dans la première partie plus lyrique à forte dominance evansisenne (esthétique, phrasé, harmonie, respiration) en est imprégnée. Dans la deuxième partie sous le sceau de l’improvisation libre, les références monkiennes sont plus évidentes, le ton plus libre sans être free, musiciens à l’écoute pour un jeu collectif.

Arrive alors le toujours attendu Raphaël Imbert qui apporte sa flamme et son crépitement dans le morceau éponyme au soprano puis joyeusement rétro avec un Brother Can You Spare a Dime ? et son intro « vieux style modernisé » (dixit Buzelin) évoquant Omer Simeon et Roland Kirk pour une sarabande finale un peu folle.

Espérons qu’avec le distributeur orkestra ce disque connaîtra une audience élargie sur tout le territoire ; il le mérite, amplement.

 

Sébastien Lalisse (p), Olivier Chabasse (b), Alain Soler (dm)

+ Raphaël Imbert (sax, cb)

 (CD LabDur – SL 192011 / orkhestra)

 

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                     JEAN-PHILIPPE SCALI / EVIDENCE

 

Voilà un petit ensemble qui sonne un grand grâce aux talents multiples de son leader (composition, arrangements innovants, musculature harmonique étrange et ossature rythmique insolite) également soliste inspiré aux saxophones, surtout le baryton. Joyeux et ludique amalgame de réminiscences (les versions de Fables of Faubus à la fois respectueuse et débordée/bousculée, de Evidence revisitée façon arrangée/dérangée, la mise en relief de la beauté de Come Sunday jouée d’émouvante façon) et de thèmes originaux fantasques comme cet Autoportrait d’un chat sauvage. Tous ces jeunes musicien font preuve à la fois de maturité et de désir de défricher vers plus de musiques.

Un disque emballant dont l’écoute répétée procure à chaque fois encore plus de plaisir ; c’est possible et préconisé.

 

Jean-Philippe Scali (ss, as, bs, comp, arr), Julien Alour (tp, flg), Jerry Edwards (tb),

Adrien Chicot (p, elp), Simon Tailleu (b), Manu Franchi (dm) + François Théberge (ts),

Thomas Savy (tb),   Bastien Ballaz (tb),  Stephan Carracci (vib)

Eric Legnini (direction artistique)

(CD Gaya / abeille musique)

 

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              DVD : ANTOINE HERVÉ / LA LEÇON DE JAZZ

                 WAYNE SHORTER, JAZZMAN EXTRATERRESTRE

                   ANTONIO CARLOS JOBIM ET LA BOSSA NOVA

 

Dans l’esprit des leçons de musique avec Jean-François Zygel, voici le pianiste Antoine Hervé accompagné par l’excellent saxophoniste, ici au soprano, Jean-Charles Richard pour nous éclairer sur l’univers poétique du plus grand saxophoniste vivant Wayne Shorter et, en compagnie du chanteur brésilien Rolando Faria, sur tous les aspects de la bossa nova ; passionnantes démonstrations pédagogiques sur un ton clair et précis à la limite parfois d’une ironique affèterie. On pourra préférer (comme moi) la lecture du CD pour s’immerger plus profondément dans la musique sans son spectacle.

(RV Productions / Harmonia Mundi


 

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26/01/2012

IL Y A DES MOMENTS

 

Où on se demande si, d’autres où on se demande quand ou pourquoi, d’autres où on ne demande rien sans se demander à soi, des moments d’euphorie, de doute, d’angoisse, de poisse, qu’un mot, un regard, une attitude, un geste balaient d’un revers qu’on dit de main, il y a des moments où on a envie d’envoyer tout promener et qu’une promenade balaie d’un revers de tennis, des moments où tout est bleu avant de tourner au vert de rage, au rouge de colère au rire jaune, d’envoyer un coup de pied dans la fourmilière d’où aucune fourmi ne sort, de jeter un pavé dans la mare sans prendre de flotte dans la figure, de rigoler sans savoir pourquoi ou de pleurer en sachant pourquoi sans qu’on en ait envie (en vie), sans se poser de questions sur un regard, celui de l’être aimé qui vous manque intolérablement, une attitude, celle d’un ami qui vous trahit, un geste maladroit ridicule, celui de quelqu’un qui loupe une marche et tombe ce qui vous fait rire aux larmes comme un con, il y a des moments où on pense sans raison ou on raisonne sans penser, on lâche la proie pour l’ombre sans avoir peur des deux, de vouloir prendre le large sans en avoir les idées, se sentir mâle aux entournures plutôt que bien dans sa peau de chagrin, ne rien sentir hors des sentiers battus, en vouloir à la terre entière sans sortir de chez soi, partir sans espoir de retour avec son billet AR recommandé, de péter de travers plus haut que son cul sur une toile de fond non cirée, de fonder son espoir sur un malentendu avec un sourd, de regarder en aveugle les choses invisibles, de perdre son temps avec l’espoir de le gagner, de se savoir averti bien qu’étant tout seul, de tailler un short à quelqu’un sans lui enlever son pantalon long, de tailler une bavette à un boucher sans lui causer, de repartir du bon pied comme un cul-de-jatte à bras ouverts, se mirer dans une glace sans tain sans la sucer, s’engueuler avec personne sans prise de bec avec les ongles, décrocher la lune avec le doigt qui la montre sans regarder l’heure, s’apercevoir que ça ne tient pas debout (deux bouts) sans en voir les deux fins pas trop aigres ( escroc est-ce trop ?) qui justifient les moyens…

… c’est pourquoi il y a des moments où il vaut (faut aussi) mieux rester sa faim qui est mauvaise conseillère, en attendant la fin (provisoire) que voici.

 

©  Jacques Chesnel

 

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19/01/2012

VUE À LA TÉLÉ


 Depuis qu’elle était partie faire les courses et n’était pas revenue, Jim la voyait partout sauf chez lui où elle lui manquait ;

dans la rue commerçante, devant lui avec sa chevelure noire aux reflets aile de corbeau, derrière lui quand il se retournait rapidement croyant avoir reconnu son pas légèrement claudicant, dans le métro justement dans ce wagon qui démarrait sur l’autre ligne, au rayon bio du magasin où elle avait ses habitudes alimentaires qui confinaient à l’obsession on voit plus vot’ petite dame si gentille elle est pas malade au moins, au cinéma au quatrième rang devant lui en train bouffer du pop-corn, dans le reflet de la vitre d’un magasin de sous- vêtements, au travers de la porte-fenêtre du playboy de l’immeuble d’en face quand elle se relève d’entre les jambes de ce crétin repu et satisfait… mais depuis quelque temps il sort moins et regarde de plus en plus souvent la télé, il la voit partout dans le monde alors qu’il sait qu’elle est nulle part et partout, il en est sûr, enfin presque. Le début, avec le sport et la retransmission de matchs de foot, toujours au troisième rang des tribunes VIP, le top 14 de rugby avec ce grand con de Chabal qui lui tient la main dans les vestiaires du Racing, à l’arrivée des étapes du Tour de France devant la cabine à pipi pour le dopage à croire que c’est elle qui tient la bite de tous ces pédaleurs chargés à mort, au tennis derrière la chaise de l’arbitre sur sa tour de contrôle et s’extasiant sur Gaël Monfils qu’elle prenait pour le nôtre, aux Jeux Olympiques faisant des grands signes à Usain Bolt qui lui  brandit un doigt d’honneur en souriant, sur un ring de boxe étreignant sauvagement le vainqueur du combat huilé de sueur, sur un tatamis se faisant faire une clé de sol puis de ré, de mi, toute la gamme, pendant une compète de hand-ball la main dans le filet à défaut de panier, sur les hippodromes en train de se faire monter dans toutes les courses par un crack-jockey, sur le circuit du Grand prix de Monte-Carlo où à l’arrivée au milieu de bimbos surexcitées elle débite des obscénités à l’oreille de Fernando Alonso qui effaré lui répondait no puedo no puedo en roulant ses gros yeux, courant comme une folle après Wayne Rooney sur la pelouse de Wembley en plein match du Manchester United contre Arsenal, dans les arènes de Séville aux côtés du torero El Juli avec la queue du toro dans la main… puis plus tard au théâtre dans les loges, à l’orchestre ou à la poulaille, dans les coulisses roucoulant avec la vedette d’une pièce de boulevard nulle à chier grave avec Bernard Menez, Henri Guibet ou Thierry Lhermitte (avec son air bite), rien que de pointures mâââles, au music-hall pour les récitals de Frédérique François ou de Serge Lama, de Gérard Lenorman ou Didier Barbelivien, rien que de pauvres merdes sur le retour d’un jour, les émissions dites de variétés de plus en plus nulles avec les agités du bocal Nagui-danse-de-saint-guy et Dechavanne la vanne ou Sabatier-Colgate, certains films ou séries plus que débiles… et puis pendant un certain temps qu’il ne calcule pas, la voilà disparue, totalement, bien qu’il changeât compulsivement de chaînes françaises et étrangères à en faire péter la zapette.

 

 Jim n’en pouvait plus, il ne pouvait se satisfaire des images, il lui fallait agir ; il demanda et obtint de sa boîte un mois de congés ; décida de partir enfin à sa recherche autrement que devant le poste de télé. Il commença par l’Espagne puis l’Italie, remonta vers l’Allemagne, les Pays-Bas puis le Royaume-Uni, il enquêtait, questionnait, sortait des photos récentes comme un vrai détective de cinéma en quête de l’héroïne du film. Au bout de tous ses jours de pérégrinations, il rentra fourbu et fauché, le soir il alluma la télé, elle était toujours là bien présente et souriante, nulle part et partout à la fois et même un peu plus. Le lendemain matin il alla faire ses courses au magasin bio ah vous revoilà c’est pas trop tôt  ya vot’ dame qui vous cherche partout elle se demande bien où vous êtes passé, elle est si inquiète que ça fait pitié, elle se d’mande même si vous étiez pas mort depuis tout ce temps où vous étiez à courir comme un lapin qu’a des ratés, elle en a fait de ces pays pour vous r’trouver… quand on a une jolie dame comme la vôtre faut pas cavaler tout l’temps comme ça pendant qui yen a tant qui restent chez eux plantés comme des cons à regarder la télé pas comme vous. Il se dépêcha de rentrer chez lui en courant ; elle n’était toujours pas là. Jim se mit à démolir son écran plat avec un marteau, lentement, en hurlant très fort, si fort...

…qu’il ne l’entendit pas lorsqu’elle entra dans la maison en tenant amoureusement par la main Jules, son meilleur copain.

 

©  Jacques Chesnel

18:01 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (1)