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29/02/2012

ON EN ARRIVE À SE DEMANDER…

 

Cela peut vous prendre n’importe quand, surtout à l’improviste, au moment où on s’y attend le moins, tenez, la petite vendeuse à la boulangerie celle qui a le plus beau sourire spécialement pour moi qui ne vous regarde pas comme d’habitude et avec ça monsieur dit-elle en passant trop rapidement au client suivant, le voisin dans l’ascenseur qui vous dit qu’il va faire beau alors que la putain météo annonce le contraire c’est pourtant plus musical avec Weather Report faut pas se priver, le téléphone qui sonne allo Madeleine c’est qui ? quoi ?  pour un sondage pour ou contre ce nouveau produit miracle dont on se bat les couilles allez vous faire foutre, le match de rugby de votre équipe favori reporté parce que le gel,   le facteur croisé dans le hall qui vous fait la gueule pourtant j’ai  donné aux étrennes, la coupure de courant juste avant le début du film qu’on n’a pas revu depuis si longtemps, la réflexion désobligeante d’un internaute qu’on croyait ami qu’est-ce qui lui prend à ce con, le thé trop chaud et le manque de glaçon pour le whisky, Bill Evans qui me fait pleurer plus que d’habitude avec ce My Foolish Heart du Village Vanguard en 1960 et le nombre de dimanches où nous avons été réveillés émerveillés par cette mélodie sublime qui faisait nous serrer dans nos bras encore plus fort, les mouettes qui se courent après pour une miette de croissant tombé du balcon d’en face, Enkulator qui se démène pour faire oublier son bilan catastrophique tandis que sa copine Défèkator beugle et crache dans l’invective populacière, le boucher syrien et le génocide des habitants d’une ville dont tout le monde se fout, l’équipe de rugby du Pays de Galles qui bat l’Angleterre à Twickenham et me donne le tracassin du cerveau pour la suite,  j’ai fait couper mes cheveux qui tombaient sur mes épaules pensez donc à mon âge, j’aime de moins en moins la poésie en général et celle de Cesare Pavese de plus en plus, je me demande si Ignacio Abel reverra ses enfants à la fin de la guerre  « dans la grande nuit des temps », je rêve d’un petit candidat à la présidence se faisant sucer par un veau devant des milliers de spectâteurs ébahis applaudissant à tout rompre au salon de l’aigre culture, je reste baba devant l’inculture de certains qui paradent à la télé et la couardise de certains journalistes devant les mensonges ou omissions volontaires de certains politiques, je commence à avoir une overdose de Jean Dujardin que par ailleurs j’aime bien, les commentaires sur certains blogs me font hurler de rire ou pleurer de rage quelles prétentions et certitudes, je pense tous les jours à Jeanne dont il faut que j’achève la fin de son histoire alors que je suis toujours en rade pour encore combien de temps, les enfants ne crient plus dans la cour de l’école j’ai l’impression qu’ils deviennent trop sage et moi trop trop en plusse, va falloir rectifier le tir et je vais m’y employer pour de bon mais je suis de plus en plus cossard et pourtant j’ai une de ces frites, tout ça pour dire que certains jours comme aujourd’hui on en arrive à se demander….

 

©  Jacques Chesnel

 

17:47 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

Très beau, Jacques. Sacrée plume ! mais où est votre rencontre avec Ernesto Hémingway ?

Écrit par : christiane | 03/03/2012

merci Christiane (je ne vous ai pas oubliée, je vous lis tous les jours, en accord souvent, désaccord parfois)... pour ERNEST, vous cliquez dans le bas à gauche sur "toutes les archives" puis sur 2010/01

Écrit par : Chesnel Jacques | 04/03/2012

Je voudrais vous répondre mais je n'ai plus votre adresse mail... égarée...

Écrit par : christiane | 04/03/2012

la voilà : jacques@jazz-chesnel.com

Écrit par : Chesnel Jacques | 04/03/2012

Les commentaires sont fermés.