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20/02/2017

CHUCHOTIS & GLOUSSEMENTS

        

C’est vraiment pas d’chance ; je me faisais une telle joie de voir ce film, j’en avais eu tellement envie après tout ce que j’avais entendu beaucoup de bien par les amis par la critique et les critiques des amis… et paf !. On était pas beaucoup ce soir là, une petite vingtaine dans la petite salle du complexe, je m’installe au dernier rang dans le fond où on peut encore allonger ses jambes ce qui devient de plus en plus difficile, je suis tout seul quand arrivent deux dames d’un certain âge certain qui s’assoient à deux fauteuils du mien et qui papotent aimablement en attendant le film.

Quand celui-ci débute tiens ils mettent les titres au début aujourd’hui – gloussements - je préfère quand c’est à la fin on peut partir tout de suite plus vite – gloussements - oh vous avez vu l’actrice celle-là il paraît qu’elle va encore divorcer pour la quatrième fois on peut pas la retenir elle saute sur tout c’qui bouge - gloussements - bon ça commence enfin c’est long tout ces panygériques - gloussements - génériques pasqui faut tout mettre dedans même l’assistant de la cuisinière ça aime bien bouffer les acteurs tenez Depardieu il grossit il maigrit il fait le yoyo - gloussements - vous trouvez pas la sono un peu forte on n’est pas sourde quand même ou bien c’est moi qui - gloussements - tiens le v’la encore lui on le voit partout depuis qu’il est mort il avait pas un peu grossi et sa cravate est même pas droite et la scrite elle fait pas attention - gloussements - ça démarre pas terrible non ? pour un film d’action ça stagne un peu et puis sur la table on voit pas c’qu’il boit ah si on cache plus les marques maintenant on fait de la pub sans en avoir l’air et dans la cuisine quel bordel ils ont pas de femme de ménage ? – gloussements - faut qu’on parle moins fort car le monsieur à côté fait des signes si on peut plus dire ce qu’on pense bon ils s’embrassent déjà au bout de dix minutes avec sa nouvelle coiffure elle a oublié les bigoudis - gloussements - vous aimez mieux les films français vous moi j’aime bien les italiens avec Mastrozanini ce qu’il était beau et la Claudia Cardinal quelle classe ils étaient pas ensemble non ? elle on a dit qu’avec Chichi il lui fallait plus de trois minutes douche comprise - gloussements - oh il m’a fait peur en entrant comme ça sans frapper avec l’air mauvais il joue bien ces rôles comme dans j’me rappelle plus le titre avec vous voyez aaah zut le petit Tom machin qu’a un nom de porto là heu Crouze - gloussements - faut que je retire ma veste il fait trop chaud avec la clim’ bon la scène tire un peu en largeur ils ont dû encore faire plusieurs crises - gloussements - pas crises prises comme pour la Carlita avec Woudi Alienne il en a fallu trente-cinq que le Sarko il fulminait pasqu’elle embrassait tout le temps trop son partenaire avec les flachebols des photographes - gloussements - ben quoi on parle pas trop fort monsieur on peut dire c’qu’on veut on est pas à la messe ici on a payé nos places - gloussements - et puis ce gars devant qui bouge tout l’temps… elle est toujours aussi jolie et toujours aussi mal fagotée not’ vedette ou alors ils avaient pas de quoi honorer la costumière de toutes façons c’est pas des chaussures pour prendre l’avion - gloussements plus rire moins étouffé - j’aime bien les films en costumes de l’époque qu’on sait jamais laquelle avec leurs perruques ma fille dit que c’est pour les vieux mais j’aimais déjà quand j’étais plus jeune ça dépaysait plus – gloussements - allons voilà que ça vire au polar dans l’aréoplane c’est pas ce qu’était indiqué sur le prospectus yen a marre des coups de flingue je préfère quand ils s’embrassent mais sans qu’ils couchent pasque là aussi yen a tout le temps à tout bout de champ n’importe où il paraît qu’il mettent pas la langue que c’est des bisous de cinéma allez savoir si les types ils en profitent pas pour faire des dons d’orgasme… yen a un dans un film tout est parti dans son pantalon qu’il avait pas eu le temps d’enlever pendant l’acte stimulé – gloussements - p’tête que les bonnes femmes aiment ça Lino il voulait pas coucher ni embrasser il avait d’la morale lui tandis que maintenant - gloussements - allons bon l’hôtesse de l’air a le mal de mer et le commandant de bord cause dans l’poste je m’en doutais qu’ils nous feraient le coup de l’occident – gloussements - l’accident… nan ça s’arrange dans le scénario… qui qu’vous pensez de Georges Cloné moi j’trouve qu’il arrive pas à la cheville de Gary Grant…vous vous rappelez La Mort au Frousse d’Albert Hitechoque… ah ! le monsieur d’à côté redouble de chuuut s’il est pas content il a qu’a partir rien n’en l’empêche - gloussements - il dit qu’il va appeler l’ouvreuse mais ya pus d’ouvreuse cher monsieur c’est comme pour les caissières on les remplace pas ou alors par des scanairs hihihi - gloussements - l’action traîne en longueur avec ces scènes courtes j’me demande ce que les critiques ont trouvé de bien au masque et à la plume où ils s’engueulent que c’est bidonnant vous vous rappelez Jean-Louis Borisse comme il y allait quand ça lui plaisait pas souvent ya plus de gars comme lui maintenant ils s‘écoutent parler ou ils écrivent à la solde des grandes frimes – gloussements - firmes oh yen a core des intègres tenez comment qui s’appelle le gros là dans la revue catomachin là - gloussements - allons bon ! c’est déjà la fin c’était pourtant annoncé une heure et demie ya tromperie sur la marchandise au fait c’était quoi l’intrigue générale de ce film pas très fofolichon ? - gloussements de fin ; la salle s’éclaire ; les mémés me toisent de haut.

 

Il faudra bien que je retourne voir ce film, le vrai.

21:41 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

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