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25/11/2016

LA COUGAR À CHAT

 

« Suzanne, qui se faisait appeler Susanna sur les sites de rencontres, portait allègrement sa quarantaine assumée (plus près de la moitié) et ne cachait pas son appétit pour les jeunes gens, beaux, virils et tout… depuis la disparition prématurée de son mari foudroyé par un cancer à cinquante ans. Elle n’avait aucune difficulté à se ravitailler en viande fraîche (pour employer une expression entendue chez les vieux grigous). Elle appréciait particulièrement (entre autres fantaisies avouables on non) se faire lutiner dans la luzerne les beaux soirs d’été ou shampouiner le gazon le reste du temps. Il y avait cependant un problème avec certaines de ses nombreuses relations : son chat, un chartreux jaloux au dernier degré de la gent masculine qui défilait sans arrêt dans la maison. Il manifestait alors sa désapprobation par des cris perçants qui faisaient fuir certains courtisés par notre cougar affamée. Hector le matou ou bien miaulait fort désagréablement ou bien griffait profondément ou bien pissait dru sur les pantalons des visiteurs au moment des préliminaires avant la bagatelle finale qui se terminait par les rugissements et vagissements de la donzelle comblée. Les voisins s’amusaient de ce cirque continuel hormis quelques vieilles (du même âge ou presque que Susanna) qui regrettaient amèrement que cela ne leur arrive point en se demandant pourquoi nous. Les bacchanales étaient effrénées et sans f(re)in, les hurlements du greffier de plus en plus assourdissants, les jeunes gens de plus en plus jeunots et notre cougar se gargarisait de leurs étreintes de plus en plus vaillantes avec variantes originales, positions extravagantes, avec mises en scène et décors ingénieux propres à satisfaire ses désirs croustilleux, son appétit lubrique, laissant ses cavaliers avachis sur le tapis une fois les orgies terminées au son des criailleries du mistigri en furie. Bref, la petite maison du plaisir était devenu un vrai bordel avec une seule présence féminine outre le plein de damoiseaux, notre Susanna qui cherchait sans arrêt à booster sa libido affamée jamais (ou très rarement) satisfaite intégralement. Plusieurs de ses nombreux partenaires durent renoncer à ce tohu-bohu permanent, certains y laissant leur santé, d’autres a contrario assumant avec empressement les exercices et figures imposé(e)s. Il arriva qu’un jour, l’un deux proposa de mettre de la musique et de danser avec ou sans costumes surtout sans et ce fut alors biguine, bourrée et branle (danses bien nommées et très prisées), boléro lascif, calypso, charleston endiablé, fox-trot (appelé aussi frotte-tox par la tôlière) gavotte, habanera, hip-hop par en dessus par en dessous sans sous-dessous, java coquine, lambada, paso doble voire triple, quadrille à plusieurs, rigaudon cochon, samba frénétique, tango langoureux, valse à mille temps, zouk, tout cela accompagné des vociférations d’Hector de plus en plus insupportables… sauf quand l’un des éphèbes d’origine espagnole alors dans une position fort délicate et inédite pour lui suggéra de mettre un disque de cucaracha (le cafard) lui rappelant son pays et là, ô surprise, étonnement, ébahissement, stupeur, le minet subjugué par la mélodie mit fin subitement à son tapage et alla se coucher dans son panier papattes en rond ronronnant de satisfaction.

Et tout ce petit monde de se demander ce qu’il pouvait y avoir de commun entre la cucaracha et la cougar à chat ; ben tiens, je vous le demande parce que moi… »

Voilà l’histoire que me raconta un vieillard rabougri de cinquante ans éparpillé dans son fauteuil ; c’était l’un des nombreux jeunes amants de Suzanne la cougar. Sur ses genoux, un gros chat gris me fixait curieusement de ses yeux jaunes ; Hector ?

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14/11/2016

N’IMPORTE QUOI QUAND TOUT S’EMMÊLE

        

        

Vous vous rendez contre, on aura vite fait le trou de cette histoire vignoble dans ses moindres bétails comment en haie-t-on arrivé là les mains dans les roches sans coup frémir ça vous tombe dessus comme à gavroche on n’atteint pas le temps de dire pouf que c’est déjà deux mains en deux cous de cuillers à rots sur le beau dais si seulement on aurait su me disait Eugène où ya pas de plaisir sans mais nan rien n’y font pas moyen de si bémol ou ré au mur retrouvé alors qu’on le croyait perduré mais n’allez pas accroire que les chausses peuvent s’engager sur l’incommode avec son cul dessus ce serait trop tactile on n’a pas encore les émulsions faut la tendre encore quelques émois septembre est tant ce qu’il faux dans ces cars-là vous noyez ce que je veux sexe primé les maux me manquent je n’ai pas angkor le vocable lunaire attendons la bavette spatiale pour aller dans la mule quand elle nous souris en foin de tant en temps ce qui devient de plus en plus phare à cause des règles qui mentent du climat asthmatique produit par les faits de serre- moi là pine dit rien merci c’est pas poli joli tout ça on est prés venus parfois ou on en s’en branle les mandibules et les maudites bulles et c’est la grande des brandades dans le marc aux cafards et autres torgnoles se décrocher aux branchies ou lasser pisser le mérinos à moelle regarder passe l’étain rendre son pied avec l’antre entre deux mortes un soir de grand lent si rocco est raccord bon on peut toujours mergoter quand la sœur vous brandit en longe et brandon en traverse c’est comme pour nos hommes prolifiques tous nourris leurs p’tites affaires à l’air de pas s’y doucher ni vu ni pondu t’en dérouille et nous on rote avec notre nulletin comme des cons qu’on sait qu’on est des menottes aux quenottes en rase-notes des étangs d’art levés enfants de la matrice la mer qu’on voit panser le long des grottes pas claires le temps qui se déride les rides qui se détirent les bornes au graphite les ragots mal fagotés les fagots bien rabotés les robots lobotomisés les lobes atomisés fastes ou néfastes en nez vastes is dass comme des espaces dans les spasmes la prébende qui ne bande plus et les bandes en débandade de morue dans les rues mortes des épines dans les épinettes pas très nettes et pis niet dérapages dans les parages parachevés ou inachevés se défouler à grandes foulées dans les foutoirs foutus n’importe comment comme on nous ment voir l’albatros rosse viré aux roses qui viennent d’éclore encore à l’oxymore des maures morts pour la France préférence rance en chansons charançons et charabia sous la charmille charnelle et charmante les choses ne semblent pas s’arranger des voitures qui vivra verrat comme cochon qui s’en pépie ça commence à devenir compliqué compassé passé composé concassé casser du con en verbe et contre tout en verve et compte mou on s’demande où et quand cela va s’arrêter pasque va bien falloir terminer je sens que ça vient et j’en arrive à me poser la question de savoir si c’est moi qui ou bien alors comment si ce n’est pourquoi et puisque je n’ai pas la réponse alors je vous laisse juge de savoir si oui ou non je me suis emmêlé les pinceaux volontairement ou pas bien que je ne peigne plus depuis longtemps… mesdames messieurs la Cour…

 

14:34 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

05/11/2016

ET PUIS FANNY…

 

Elle avait choisi de faire une galette des rois ce six janvier bien que dans la famille personne n'était royaliste à part peut-être le grand-père avec Ségolène et encore parce que il aimait bien sa coiffure et… elle se foutait pas mal de toutes ces recettes anciennes ou modernes, conservatrices ou révolutionnaires, ce n'était pas maintenant qu'on allait lui dire comment il fallait la faire cette foutue galette, Maman Manman heu ils donnent des recettes à la télé on peut la faire au chocolat maintenant et pas à la frangipane qu'on aime pas on la veut au chocolat et Papy aussi je vais la faire comme d'habitude et ceux qui ne sont pas contents ils n'en mangeront pas voilà tout… elle alla jeter quand même un œil sur le poste dans lequel un grand et beau gars avec une toque d'un mètre de haut faisait le joli cœur en paradant devant une douzaine de bonnes femmes excitées qui le couvaient littéralement des yeux et se trémoussaient en cadence au moment de la mousse au chocolat que le gandin s'apprêtait à appliquer sur la pâte feuilletée c'est pas lui qui va m'apprendre aussi dit-elle en voulant couper le son qui l'énervait mais dû y renoncer face aux cris de protestation surtout de Papy Marcel qui reluquait les donzelles devant l'écran raplapla cadeau du père Noël et de René le mari qui voulait voir le foot en plus grand le René qui justement rentrait du boulot et dit qu'est-ce que c'est que tout ce bordel ho on se tait on se calme où qu'est Maman elle est dans la cuisine pour la galette des rois mages qui son revenues pour sa fête que Papy dit et puis Fanny c'est pas sa fête nan et pis d'abord on dit épiphanie qu'est du vieux français pour le retour des rois en visite au petit Jésus avec des cadeaux mais Papa tu dis que tout ça c'est rien que des conneries ouais mais pour la galette c'est une tradition qu'est-ce que ça veut dire tradition ben c'est comme ça depuis longtemps et que ça va pas changer… Fanny arriva de la cuisine et dit à René ya un problème avec la farine que j'en ai pas assez pasque t'as invité Lucien et Georgette sans prévenir que j'avais pas prévu plus faut que tu vas à l'épicerie du coin maintenant mais c'est bientôt l'heure du match que je veux pas louper avec Manchester Younaytide et ben tu files rapido sans ça pas de galette… René parti fissa et revint avec un paquet de farine Francine le seul paquet qu'était en rupture de stock parce que j'étais pas client régulier bon on fera avec et René s'effondra dans la canapé avec la zapette pour changer de chaîne que c'était l'heure du foot et que les gamins se mirent à hurler à cause de Mickey et de Donald qu'on veut voir la fin que Papy il aime aussi depuis qu'il est tout petit…

Revenue à ses fourneaux et à sa galette, Fanny s'assit un moment, se prit un p'tit verre de Porto blanc qu'elle aimait bien et planquait dans un coin pour elle toute seule et la machine à penser se mit à carburer dans le genre bientôt cinquante ans et puis quoi je me le demande, j'en ai marre marre de René et son foot des gamins et leur télé du Papy gaga gâteau de leur galette machin et tout le tremblement cela faisait déjà quelque temps des semaines qu'elle ruminait tous ces trucs qu'on se pose quelquefois sur l'existence la famille l'amour le fric la vie la mort le reste ce mari qu'elle n'aimait plus à cause du foot qu'avait tout abîmé gâché foutu de la télé bling bling ou con-con comme ils disent sans rien y changer surtout pas tous ces programmes pour la ménagère de son âge qu'elle avait jamais rien demandé ces Nikos Patrick Arthur Nagui Christophe merci-Jean-Pierre Cauet Sébastien Julien et autres tous pitres plus pitoyables les uns que les autres qui se démènent et se déhanchent sans compter les pétasses potiches qu'elle regardait machinalement les soirs où le foot était en grève parce que les joueurs gagnaient pas assez de millions ou que le manège ne tournait plus rond ou les coups de gueule médiatiques d'un type qui braillait sans arrêt c'est d'la merde tandis qu'un autre faisait sa chochotte devant les marmitons… et que je me reverse un p'tit verre puis un autre pendant que ça braille de plus en plus dans le salon et que ça commence à sentir le brûlé dans le four et le roussi aussi…

Elle se leva, retira son tablier, se recoiffa rapidement, sa décision était prise… et puis Fanny sortit par la porte de la cuisine, dans le petit bout de jardin on voyait les étoiles surtout celle du berger qui guidait les rois mages en ce jour de fête du six janvier de l'an… et puis Fanny se mit d'abord à rire et à pleurer sans pouvoir se retenir en ce jour de… et puis Fanny se reprit et se dit que enfin pourquoi pas puisque c'était aussi le premier jour des soldes… et puis Fanny…

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