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10/01/2012

Chronique CD : AUTOUR DE BRUNO TOCANNE, batteur de Jazz

 

Parmi la vaillante troupe des batteurs –percussionnistes qui (se) comptent dans le petit monde du jazz français, Bruno Tocanne y figure en bonne place depuis la fin des années 70 ;

il suffit pour s’en convaincre d’aller sur sa page wikipédia et/ou sur son site officiel ; son parcours édifiant est le reflet d’une personnalité avide de rencontres et d’expériences diverses. Du Big Band Lumière de son ami Laurent Cugny aux aventureuses recherches récentes entremêlant jazz et musique baroque avec notamment le tromboniste suisse Samuel Blaser en passant par sa collaboration avec de multiples projets en compagnie de quelques musiciens emblématiques du renouveau du jazz français, il débute une nouvelle carrière au début de 1998 en quittant la région parisienne pour s’installer dans un village de Rhône-Alpes. Il aura l’occasion de multiplier les rencontres et réalisations de haut niveau comme certaines activités trans-disciplinaires (vidéo, textes, danse, musique et cinéma, la création du réseau imuzzic)… sans oublier les nombreuses tournées en France et internationales ainsi que l’accompagnement de certaines pointures et pas de moindres.

De plein pied dans la cinquantaine épanouie, il donne à sa carrière une nouvelle dimension en se lançant dans une série intitulée New Dreams en 2007, dont les disques qui s’y rattachent expriment la tonalité fortement onirique augmentée d’un grand élan de liberté du projet ; pour cela, le batteur aime s’entourer de partenaires accomplis s’intégrant parfaitement à son univers tels les trompettistes et buglistes Rémi Gaudillat et Fred Roulet, les contrebassistes Michael Bates et Benoît Keller ainsi que l’étonnant et détonnant tromboniste Samuel Blaser, la plupart de ces musiciens que l’on retrouvera également dans les disques Madkluster vol.1 et le Libre(s)ensemble, formation de neuf musiciens.

Arrêtons-nous instant sur deux disques enregistrés en 2010 pour le compte de IMR (Instant Music Records) 

 . 4 News Dreams ! , enregistré en  intervient après New Dreams One (2007) et Five New Dreams (2008) ; il y a dans les 12 morceaux (énumérés comme une suite) de ce quartet une ambiance  emphatique parfois proche de la grandiloquence (Waiting for…) et de l’emportement, voire de la fureur contenue ou le tumulte (Shape), que contredit souvent une atmosphère jubilatoire animée particulièrement par Samuel Blaster et les ponctuations toujours justes et sensibles de Bruno (qui n’est pas sans évoquer par ses couleurs le monde sensuel et dansant de feu Paul Motian).

 

 . Libre(s)ensemble. Cette formation au langage très contemporain fort éclectique revendique, assume et assure une totale liberté exprimée avec caractère aussi bien le chant révolutionnaire (La révolte des Canuts) que l’expression du jazz le plus free (Free for Ornette) au cours des 10 compositions dont une Suite for Libre Ensemble, musiques très élaborée dans les structures et débridées dans les interventions solistes. Sans concessions ni opportunisme.


Puisqu’on reparle d’Albert Camus à l’occasion du cinquantenaire de sa disparition, me revient cette phrase de lui : L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire ; il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes… ce qui caractérise la musique incarnée de/par Bruno Tocanne, batteur (et compositeur) de Jazz.

 

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4 New Dreams.jpg 4 New Dreams :

Bruno Tocanne (dm), Michael Bates (b), Rémi Gaudillat (tp), Samuel Blaser (tb)         

 

                                

    






Libre(s) Ensemble.jpgLibre(s)ensemble :

Rémi Gaudillat (tp, bu), Philippe Gordiani (g), Benoît keller (b), Arnaud laprêt (perc), Elodie Pasquier (cl sur 1 & 2), Fred Meyer (g), Fred Roulet (tp, bu), Damien Sabatier (sopranino, as, bs), Bruno Tocanne (dm). IMR 004

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19:19 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1)

07/01/2012

DES PIEDS ET DES MAINS

 

 Il pensait avoir bon pied bon œil mais il avait souvent besoin de sérieux coup de mains. Cette fois, je pris donc l’affaire en mains de ma blanche main et le mit au pied du mur : ou bien faire un pied de nez ou bien reprendre la main, surtout ne pas y aller de main morte ; il applaudit des deux mains à la deuxième solution qu’il prit vraiment au pied de la lettre. Ouf, me dit-il, c’est quasiment le pied, j’ai l’affaire en bonnes mains et propres en plus maintenant, il n’y aura donc pas de main courante, j’y vais de pied ferme. Pour faire pause, nous sommes allés à pied au cinéma voir Goupil-Mains-Rouges de Jacques Becker, il m’a dit préférer quand même les Pieds-Nickelés ; en sortant, nous sommes allés au restaurant manger des pieds-paquets cuisinés de main de maître. Comme il n’a pas les mains crochues, il paya l’addition au pied levé. Sans nous forcer la main, nous avions les doigts de pied en éventail le temps des liqueurs, par contre, il s’est fait rabrouer par la serveuse à cause de sa main baladeuse mais comme j’avais un pied dans la place, nous eûmes la main heureuse et l’incident  fut clos. Au retour, moi le pied au plancher, lui les mains dans les poches, on va marcher main dans la main lui dis-je car je n’ai pas envie de faire le pied de grue ni de me salir les pognes. Arrivés chez lui, on a travaillé d’arrache-pied pour éviter de se les prendre dans le tapis car j’ai le cœur sur la main et ainsi ne pas le fouler au pied ce qui doit faire mal.

 Et puis d’un seul coup d’un seul, j’ai lâché pied, je n’avais plus envie de tendre la main, j’ai eu l’envie soudaine de mettre le pied dehors, je me retrouvais les mains aussi vides que mon esprit qui n’avait plus rien sous le pied qui allait traînant, je ne désirais plus du tout lui manger dans sa main que je savais de fer…Je considérais n’avoir  plus pieds et mains liés alors j’ai mis les pieds dans le plat et en un tour de main je suis parti cette fois du bon pied, enfin presque. Il va, paraît-il, m’envoyer un homme de main que j’attends de pied ferme. Ah mais !.

 

©  Jacques Chesnel

 

16:14 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (3)

03/01/2012

QUELQUES PRÉFÉRENCES

 

 Je préfère :

. Michel Simon à Michel Ciment

. Danièle Darrieux mouillée à Marie Darrieussecq  

. Pierre Noyon à Pierre Laval, Eve à Bob et Ava à Otto

. mon concierge à un cierge con

.  mon chien couché dans sa niche à un chien-assis sur mon toit

. Rigoletto à un rigolo au rire tardif

. Nino Rota à un rototo de Nina

. la Vénus de Milo à Abraracourcix

. Christian Estroso zozo à Christian Estrosi zizi

. George Clooney à un Georges cloné

. Michel Lonsdale à Michael Lonsdale et Michael Lonsdale à Michel Lonsdale, ça dépend des films

. le vrai Astérix à l’autre :  Astérix et périls

. Pierre le Grand à Nicolas le Petit

. Le boléro de Ravel à son vélo que je trouve moche

. Laurel à qui s’enhardit

. (la nuit, je n’aime pas le mort-vivant ; ni le mort-mort, le jour) je préfère le murmure entre les deux

. à corps perdu à corps défendant et le corps à corps au diable au corps (quoique)

. la casaque au cosaque

. le signe à la croix et Christian Lacroix à la bannière

. le serment d’Hippocrate aux sermons d’hypocrites

. le pas à pas au pas de l’oie à pas comptés

. un bon filon à un mauvais Fillon

. un nain compétent à un nain compris

. franchir les portes du paradis parce que l’enfer me ment

. un consensus à un considéré

. Villiers-le-Bel à Philippe de Villiers-le-Moche

. le téton à la tétine

. niquer à paniquer

. un lapin mâle à un mal à lapine

. l’Ardèche à la dèche de l’Art

. le javelot plutôt que l’eau de javel

. la route de Memphis à la déroute de mon fils

. un chaud de la pince à un coup de froid

. la mimolette à un vieux camarade

. monter le ton et le son plutôt que baisser la garde

. Bouvard et Pécuchet à Philippe Bouvard tout seul

. le pompon sur le bâchi des marins aux gars de la Marine

. le bibi de ma chérie à Chéri-Bibi

. une Sarde qui dîne à l’huile plutôt qu’un Sarde qui déjeune au beurre

. Sarah seule à toute sa sarabande

. un gourmand qui se met à table plutôt qu’un gourmet qui nous ment dans la cuisine

. le chat de la voisine à la chatte du voisin, le jour ; la nuit, la chatte de la voisine, c’est mieux

. une existence de cabot à une vie de chien

. le son du cor le soir au fond des bois à la douleur du cor qui me taraude le pied le matin

. ma panne d’essence à la panne de mes sens

. le cinéma d’Almodovar aux films d’Aldo Movar

 

à suivre

 

© Jacques Chesnel

 

18:45 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (2)

20/12/2011

LA PROF DE PHILO

 

 Elle a vraiment de drôles d’idées Madame Boursin, notre professeur de philo. D’abord son nom, a-t-on idée de s’appeler comme ça, on va pas en faire un fromage mais bon Boursin faut le faire d’autant que du côté poitrine elle avait du répondant et puis au diable sa marotte sa fixette sur quelques vieux tocards comme Spinoza ou Platon alors qu’on voit tous les jours à la télé les nouveaux philosophes de maintenant qui ont l’ait plus marrants, comme les Luc Ferry-boat et Alain Finequellecroûte (quoi queue)

On l’aimait bien quand même, on aimait ses corsages savamment échancrés, ses mini-jupes et ses cuissardes, ses regards en coulisses sous ses lunettes branchées genre optic 3000 en mieux, son parlé clair avec un léger zézézézaiement, quel charme flou.

 Le jour où on s’est moins marré et même pas du tout c’est quand elle nous a proposé le sujet que voici :

Que comptez-vous faire après votre mort ?...

                 vous avez trois heures.

 Heu il y a eu un silence glacial qui jeta un froid, puis Rémi a ri, Julie a ricané, moi j’ai pas bronché, les autre ont cru à une plaisanterie, vous voulez que je vous répète le sujet demanda-t-elle avec son beau sourire en forme de fleur carnivore. Je me suis d’abord demandé si c’était un sujet philosophique puis je ne sais pas pourquoi mais ça m’a interpellé ohé ohé,  je n’avais pas encore songé à la mort sauf le jour de mon anniversaire quand on a appris soudain la maladie de Mémé qu’en avait plus pour très longtemps d’après le toubib ; aujourd’hui, à 17 ans, j’ai pensé que ce n’était pas si bête et que j’allais en pondre quelques lignes bien senties. Tout de même, ça a jeté un pavé dans la mare de la classe, on s’est regardé pour savoir si y avait quelqu’un de souffrant, puis ensuite en chiens de faïence parce qu’il y avait comme un malaise évident avec la question pourquoi ce sujet- là précisément et pourquoi avait-elle regardé plus particulièrement Rémi qu’avait ri bêtement comme d’habitude quand il ne comprenait pas ce qui lui arrivait plus que souvent que souvent que comptez-vous faire après

 Faut bien avouer que ma libido me tracassant ave un tracassin permanent depuis que Julie m’a tripoté les couilles avec assurance et un regard qui en disait plus que long dans les vestiaires du gymnase, depuis qu’elle m’a flanqué ses deux gros nibards sous le nez, depuis que Jérôme m’a dit qu’il voulait me sucer à mort jusqu’à plus soif dans les chiottes du dortoir, j’ai tout de suite flashé et j’ai attaqué de front le sujet, j’allais donc faire ce que je n’ai pas eu l’occasion de réaliser de mon vivant, à savoir un bordel monstre. J’ai donc écrit : d’abord, me taper Rémi vite fait, Julie puis Jérôme, tous les trois séparément à la queue leu leu puis ensemble par devant par derrière tristement comme toujours devant toute la classe, aller caguer sur le bureau du proviseur, me déculotter devant Madame Prentout la prof d’allemand yawohl mit eine grosse bitte schön vieille salope qui honore bien son nom, saccager la classe de sciences nat’ et le matériel pour ces putains d’expériences de merde, ravager les cuisines et le réfectoire, foutre le feu aux dortoirs, sodomiser le pion qui me fait toujours de l’œil en douce, forcer l’infirmière à bouffer tous les médicaments de la réserve pharma, et, mais ça vous devez vous en douter et l’attendre avec impatience, me farcir la Madame Boursin par tous les orifices qu’elle possède, la faire hurler de plaisir ou de douleur, debout, couchée, à quat’ pattes en levrette et la laisser haletante, pantelante, encore mon chéri, puis assouvie et anéantie comme une sacrée vieille pute, autant en profiter maintenant que je suis complètement mort et je ne m’en prive pas tout en me tripotant la nouille pendant que je rédige mon épreuve.

-     C’est l’heure de rendre vos copies, s’il vous plait

 Le lundi suivant, notre prof de philo bien aimée nous donna le compte-rendu de cette épreuve : Antoine, pas mal, un peu court ; Béatrice, bien quoique un peu morbide, mort bide, toute la classe s’est esclaffée  ; Julie, toujours un peu superficiel, arguments pas assez développés, la classe pouffe ;  Rémi, un certain côté poétique intéressant ; Jérôme, épargnez-nous vos digressions oiseuses ; Martial, point de vue très insolite, attention à la concentration ; Rose, un peu trop coloré ; quant à Jacques (moi), complètement hors sujet, et j’ajoute comme d’habitude ; au fait,  vous viendrez me voir dans mon bureau.

Je vous épargne la suite que vous choisirez selon vos goûts  affinités, fantasmes, désirs inassouvis (et degrés de perversité) ; par contre j’aimerais savoir : et vous, que comptez-vous encore faire de votre vivant ?... avec ou sans Madame Boursin ?.

 

©  Jacques Chesnel

 

14:04 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (4)

15/12/2011

QUAND ON… (3)

 

. Quand on m’a dit va voir le film de Carné « Le jour se lève », c’était à la tombée de la nuit

. Quand on m’a dit n’avoir rien compris à « Mulholland Drive », j’étais furieux parce que moi non plus aussi

. Quand on m’a dit on va faire une échographie j’ai entendu une certaine résonance

. Quand on m’a dit c’est votre dernière ligne droite, je n’ai pas osé courir entre les lignes

. Quand on m’a dit tu as le cœur au bord des lèvres, je suis resté bouche cousue

. Quand on m’a dit on va labourer, j’ai répondu que j’étais contre les tournantes

. Quand on m’a dit cette fille te sourit j’ai voulu sortir de mon trou

. Quand on m’a annoncé la nouvelle j’ai cru que c’était la dernière

. Quand on m’a dit c’est la curée, j’ai pensé aux pauvres bonnes sœurs

. Quand on m’a dit de lire entre les lignes j’ai tout de suite compris que c’était plus simple

. Quand on m’a dit tu sais, ce type a un charme fou, j’ai aussitôt pensé aux serpents

. Quand on m’a dit attention aux serpents, je n’ai pas vu ceux qui sifflent sur nos têtes ou qui se réchauffent en nos seins

. Quand on m’a demandé si je connaissais bien  Andromaque, j’ai dit que c’était dans mes racines

. Quand on m’a dit que tout cela est vain, j’ai repris un autre verre de Bordeaux en pensant à Gilberto

 

.Quand on m’a demandé si c’est bientôt fini, j’ai répondu qu’il fallait bien terminer.

 

©  Jacques Chesnel

 

11:49 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (5)

07/12/2011

LE TRIPLE A (GINETTE & MAURICE)

 

-     alors comme ça, vot’ mari donne des bons points et donne des notes comme toutes ces agences de contagion qui prolifèrent et font la loi sur tout c’qui bouge

-     ça l’a pris comme ça tout d’un coup, faut pas oublier qu’avant la retraite il était comptable compatible, que les copains rigolaient hé Momo qu’est-ce qui faut pour faire un bon comptable, hein ?, ben une table et un con, mon vieux Momo

-     ah ah ah, quelle note il vous donne, ma chère Ginette, des chiffres ou des lettres comme sur Souffrance 2 ?

-     il est encore dans les habitudes de l’école primaire avec des bons points notés sur 10, mais il va se mettre à la page avec l’ordinateur que les gamins lui ont offert pour son départ de l’usine

-     ah ah ah, il se met à l’informatique maintenant, que moi j’y ai renoncé pasqu’on s’y perd avec tous ces boutons et  les manettes

-     pas du tout, Maurice s’est mis aux lettres comme Maudize et Standard et Scie ; j’ai écopé d’un triple A pour mes tripes à la mode de Caen : Agréable, Astucieux, Appétissant soit le maximum AAA, de même pour mes tenues vestimentaires que je porte : Affriolant pour les nuisettes, Accrochant pour les porte-jarretellles, Amusant pour les vondairbras transparents, encore AAA, et pour les soins que je lui prodige quand il est malade : Apaisant pour les ventouses, Avalisant pour les cachets, Ah nom de dieu pour les piquouses, tenez aussi le triple A pour Argent, Avoine et Artiche pasque je gère bien notre budget

-     ah ah ah, il a la cotation généreuse vot’ mari, le mien il rechigne sur tout, il est jamais content même quand c’est bien surtout

-     oh attention, il est sévère parfois, juste quand y faut c’qui faut, pour l’école de petits-enfants il va jusqu’au D il est sévère pour le calcul et les fautes d’ortografe comme j’en fais moi souvent alors là D moi direct quand c’est pas carrément E

-     ah ah ah, va falloir que j’en parle à Léon de toutes formules pour pimenter notre existence qu’est bien fade avec toutes ces restrictions qu’on s’demande où qu’on va droit dans l’mur

-     sans compter pour les injures qu’il en connaît un rayon aux galeries farfouille, Andouille, Apostat que je me demande où il va chercher ça, Ankylosé du bulbe que celle-là me fait rire, Maurice il a tellement de ressource à la rescousse

-     ah ah ah Ginette, je pense que vous devez bien vous amuser les soirs à la veillée avec tout ça, et pour le batifolage indispensable pour la santé ?, dites-moi

-     il a plein de plans mais pas de plan B ou autre pour l’instant, rien que du A : Aléatoire ou Ailleurs, Amène tes Abattis, Attrape-là et tiens la bien, Arpente en douceur, Arrime-toi à la barre, Alternance et Alternatives, rien que du solide, pas d’Atermoiements ni d’Amortis mais plus si Affinités, mais il en a dans la musette comme dit le p’tit gars Baroin

-     il faut vraiment qu’j’en parle à Léon

-     faut vous dépêcher pasque ils vont bientôt tout dégrader comme chez les Grecs qui sont partis se faire voir chez eux, les Portugaises qu’ont pus de poils sous les bras et les Espagnols qui chantent plus aïe aïe aïe…alors on verra avec les autres lettres, B comme Baise, C comme Cul, D comme débauche, ça va pas tarder sur l’arrière-train de la bergère et là on va s’marrer, enfin j’sais pas si

-     not’ président va encore baisser lui qu’est déjà pas très haut malgré ses rehausseurs, on va tâcher de remonter la pente à Raffarin qu’est forte… si on buvait un p’tit quèque chose, Ginette

-     on a intérêt, ça vous change la vie un moment et ça fait pas d’mal par où ça passe…un p’tit coup d’jAjAjA avant la chute ?

-       A vot’ santé !

              

©  Jacques Chesnel

 

20:04 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

02/12/2011

CD : MES PRÉDILECTIONS POUR 2011

 

1/ KONITZ-MEHLDAU-HADEN-MOTIAN

    LIVE AT BIRDLAND  (ECM)

 

2/ JOHN SCOFIELD

    A MOMENT’S PEACE (Emarcy)

 

3/ PING MACHINE

    DES TRUCS PAREILS  (Neu Klang)

 

4/ KURT ELLING

   THE GATE  (Concord jazz)

 

5/ DIEGO IMBERT QUARTET

    NEXT MOVE  (Such)

 

DÉCOUVERTE : TROIS CHANTEUSES

RAPHAËLLE ATLAN

MÉLANIE DAHAN

CLOTILDE RULLAUD

(à égalité, ordre alphabétique)

 

17:52 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (5)

ANNIVERSAIRE

 

On savait bien que cela devait arriver, un jour ou l’autre, mais pas aujourd’hui, pas ce jour-là.

 Il a ouvert la porte lentement puis est entré rapidement comme par effraction ; cela commençait mal et on n’avait encore rien vu. Il se dirigea vers Lilas qu’il gifla soudainement et sortit de la pièce suivi par Florent rouge de colère. On s’attendait à des cris, ce fut un court silence suivi d’un coup bref et sourd, celui de la chute d’un corps, Florent rentra et pris Lilas en larmes dans ses bras et dit ça va aller ça va aller en nous regardant. Personne ne bougea, la conversation reprit et soudain il a ouvert la porte rapidement puis est entré en vacillant, il se tenait le ventre avec ses mains couvertes de sang sur le manche d’un couteau entré dans un bide qu’il avait pansu, s’affalant aux pieds du couple Lilas-Florent et murmurant ça ne va pas très bien avant d’expirer à leurs pieds pouououffff. Lilas poussa un hurlement, Florent hagard ne savait quoi faire quoi dire… ah ! on dirait un film de François Plumeau dit quelqu’un de la bande en moins drôle répondit un autre, la soirée venait de débuter on n’avait pas eu le temps d’ouvrir toutes les bouteilles de champagne. Bon c’est pas tout ça dit Ambre la maîtresse de maison mais que fait-on ? on ouvre encore et on boit répondîmes-nous en chœur tandis que quelqu’un Jérôme je crois mettait le Concerto pour la main gauche de Maurice Ravel dans la version de Pierre Boulez et Philippe Entremont sa version de référence à laquelle nous applaudîmes. Lilas poussa de nouveau un grand cri en le désignant avec un doigt, il avait bougé, il se retournait maintenant le visage éclairé d’un grand sourire, se relevait lestement et dit qu’il préférerait plutôt un whisky car votre champ’ très peu pour moi et si quelqu’un pouvait me passer une serviette pour mes mains parce que le sirop de framboise ça colle vraiment trop. Lilas pleurait toujours soutenue par Florent qui dit arrête de faire le con tu ne nous fait pas rire alors qu’on était tous gondolés. Il avait l’air réjoui oui oui ré-jou-i de la blague qu’il nous avait faite, il buvait maintenant son pur malt quand Florent sortit précipitamment suivi comme son ombre par une Lilas toute chiffonnée  tandis que les roteuses circulaient dans le groupe avec moult appréciations.

Puis

 Florent a ouvert la porte lentement puis est entré rapidement comme par effraction, toujours suivie de Lilas qui s’était requinquée, il se dirigea vers le mort ressuscité qu’il gifla brutalement pendant qu’éclataient les rires alors qu’on s’attendait à des cris, des protestations, le whisky coulait sur les mains du mort qui était devenu tout rouge suite au coup porté sur son visage, Florent tendit la main vers Lilas qui lui remit le révolver qu’elle tenait dans sa main cachée derrière son dos jusque-là, Florent appuya deux fois sur la gâchette dans un atmosphère pétrifiée et tous les verres à la main, le mort s’écroula dans un ahhhh bon dieu d’merde mais c’était pour rigoler bordel quel con et s’affala mort une nouvelle fois aux pieds de Lilas et de Florent qui s’étreignaient éperdument. On dirait un film de François Plumeau dit quelqu’un de la bande en plus drôle répondit un autre tandis que la soirée s’écoulait maintenant normalement mais qu’on allait bientôt manquer de champagne, ce qui ne faisait l’affaire de personne.

 David, le maître de céans, trouvait que pour son anniversaire, on avait toujours droit à un beau spectacle, sa femme et les copains avaient à chaque fois bon goût pour le divertir mais cette fois ils avaient mis le paquet et pas qu’un peu. Il fit signe à Ambre qu’il allait retourner à la cave parce que là vraiment fallait pas ergoter sur la bibine.

 

 ©  Jacques Chesnel

 

12:49 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

25/11/2011

L’EURO, COCO (GINETTE & MAURICE)

 

-     bon alors, qu’est-ce qu’ils nous barbent avec l’euro, vous trouvez pas, dame Ginette ?

-     ah ça oui, l’euro par-ci, l’euro par-là, plus qu’ils en parlent moins en voit la couleur dans nos escarcelles comme disent les journalistes au lieu de notre porte-monnaie pour faire chic

-     vous allez pas me dire que vous êtes contre comme tous ces souverainistes à la mords-moi la noix

-     nan, pas du tout, je dis simplement que l’euro il a bon dos  et qu’on le met à toutes les sauces pour nous faire ravaler la pilule

-     donc, à vous entendre, l’euro c’est pas du pipeau, de la gnognote, des cloclopinettes ou quoi ?

-     faut savoir s’en servir et pis c’est tout, y a quand même du bon quand on va à l’étranger sauf chez nos amis les grands bretons parce que à alors, on gagne pas au change loin de là, c’est l’eurosbif, hihihi

-     et pis revenir au franc, tenez, comme dit Maurice qui craque pour les bagnoles, prenez une Clito de moyenne gamme, ça vaut dans les 10.000 euros, ça fait presque 66.000 nouveaux francs, donc pour le grand-père qui compte en francs d’avant 6.600.000 francs, plus de six millions bon sang de bonjour-bonsoir, alors moi j’vous l’dis qui c’est qui peut encore se payer ça avec nos salaires d’euromanichel à moins d’ouvrir l’eurobinet à pognon de quoi en faire tout un euroman, surtout à l’heure de l’eurobotique et avoir la santé solide comme un euroc, c’est clair comme de l’eau d’euroche et vraiment eurocambolesque, non ?

-     et ben vous v’là lancée, Ginette, je vous savais pas aussi pointue sur les jeux de mots jeux de vilots

-     avec Maurice, c’est tous les jours quand il a plusieurs verres dans l’nez, il débite, il débite et des bites, ça nous fait passer le temps, remarquez, l’euro est partout, notre petit-fils, le dernier de la bande, il nous a dit qu’à l’école pendant la révolution y avait eu Eurobespierre, qu’on donne des cours sur l’euromantisme, pour notre cousine Magali en cuisine on se penche sur les eurognons, l’euromarin, l’euroquefort quand ce n’est pas sur l’euroblechon et sur…

-     alors là erreur et horreur, je vous arrête parce que c’est le reblochon et pas l’inverse qu’on dit

-     Maurice, lui ne fait pas de différence du moment que ça s’mange, même que lui fais toujours des eurodomontades qu’il en tient pas contre mais ça le met en eurogne quand même

-     et à part ça, êtes-vous été à la foire commerciale cette année, juste après le tournant ?

-     vous voulez dire l’eurocade peut-être, j’aurais bien voulu pour les antiquaires et leur salon car j’ai toujours aimé l’art eurococo mais comme on est fauchés, Maurice m’a dit pas question, on n’a plus d’euros ma cocotte, on est nu comme des eurobinsons sur les eurocailles, voilà, c’est pas la joie tout de suite, hein ? avec toutes ces compressions et pressions de ces cons…

-      

un bébé pleure dans la pièce à côté

 

-     ah c’est l’heure du biberon pour le petiot de notre belle-fille, elle va tarder à m’appeler pour lui faire faire son eurototo… mais bon, en attendant ça va nous empêcher de s’faire un p’tit café, tenez, j’ai du bon eurobusta du Gabon, en provenance directe de là-bas.

 

©  Jacques Chesnel

wpid-Euro.jpg

 

12:20 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

21/11/2011

NUL EN CALCUL

 

. zéro + zéro = pas un rond

. un et un = d’œufs

. un plus dix = perdu, retrouvé

. deux et deux = Cat (Félix the)

. trois et zéro = trois fois rien

. trois et trois = six (Versailles m’était conté)

. quatre et quatre = huîtres

. quatre à quatre = je monte les escaliers

. quatre x quatre = la quadrature du cercle

. cinq sur cinq = je vous reçois

. huit et huit = XVI (Louis)

. neuf et neuf = dix huîtres

. dix et dix = vain (dieu, la belle église)

. onze et onze = vingt-deux (v’là les flics)

. seize et seize = trente-trois (dites)

. trente-cinq et trente-trois = soixante-huit (bonne année)

. trente-six et zéro = chandelles

. quarante et zéro = comme en 40 (ou Ali-Baba et les voleurs)

. quarante-deux + un = 43 (fillette à se faire tâter)

. quatorze – deux = midi

. quatre-vingt + zéro = les jours du tour du monde

. soixante et neuf = pôle position

. cent pour cent = d’accord (voir aussi sang pour sang)

. cent + un = les dalmatiens

. cent x quatre = les coups de Truffaut

. cent-dix neuf + un = les jours de Sodome

. quatre cent vingt + un = jeu avec trois dés

 

©  Jacques Chesnel  (nul en calcul)

 

22:20 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (3)

17/11/2011

UNE AUTRE HISTOIRE COURTE

 

 Lorsqu’elle est partie, il n’en est pas revenu

 

 Lorsqu’elle est revenue, il en prit son parti

 

 Lorsqu’elle annonça la couleur, il a broyé du noir

 

Lorsqu’elle prit la mouche, il n’a pas raté le coche

 

Lorsqu’elle rua dans les brancards, il prit le mors aux dents

 

Lorsqu’elle devint cramoisie, il émit un rire jaune

 

Lorsqu’elle perdit les pédales, il se remit vite en selle

 

Plus tard

 

Lorsqu’elle l’aguicha, il joua à guichets fermés

 

Lorsqu’elle retira son jeans, il en resta gros-jean comme devant

 

Lorsqu’elle voulut prendre l’affaire en main, il ne lâcha pas prise

 

Lorsqu’elle constata l’échec, il ne put dire que mat

 

Lorsqu’elle cracha son dépit, il ne lui laissa aucun répit

 

Lorsqu’elle battit en retraite, il lui passa le flambeau

 

Lorsqu’elle rendit les armes, il ne vit pas ses larmes.             

 

 

P-S : Lorsque cette histoire prit fin, on n’allait quand même pas en faire toute une histoire.

             

©  Jacques Chesnel

 

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09/11/2011

QUAND ON… (2)

 

. Quand on m’a mis à l’ombre, j’en ai pris ombrage

. Quand on m’a mis sur le gril, j’étais déjà sur des charbons ardents

. Quand on m’a dit que Mathilde était revenue, alors j’ai crié Aline pour qu’elle revienne

. Quand on m’a dit Pierre est petit, j’ai pensé à Pierre le Grand

. Quand on m’a mis des œufs dans le même panier, j’ai oublié ensuite d’y mettre la main

. Quand on m’a traité d’âne, je n’ai pas osé braire

. Quand on m’a traité d’incompétent, j’ai tout de suite lâché un gaz puant puis j’ai pété les plombs

. Quand on m’a parlé d’une perle rare, j’en ai desserré une vite fait

. Quand on m’a accordé une bourse sans coup férir, j’ai fait rire tout le monde sur le coût sans rien délier

. Quand on m’a répondu du tac au tac, j’ai cru à un tic, alors j’ai rétorqué c’est du toc

. Quand on m’a vu franchir le Rubicon, j’ai fait des efforts pour ne pas rougir

. Quand on m’a dit tu ressembles à Fernandel, j’ai henni sans être honni

. Quand on m’a dit de ne plus penser à Fernande, ce fut aussitôt la débandade

. Quand on m’a dit regarde la baie, j’en suis resté bouche bée

. Quand on m’a dit karcher, j’ai pensé aussitôt à Thatcher et j’ai eu un malaise

. Quand on m’a suggéré de fumer du hasch, j’ai dit chiche

. Quand on m’a ri au nez, j’étais content de ne pas avoir de barbe

 

©  Jacques Chesnel

 

18:18 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

28/10/2011

MISCELLANÉES JAZZISTIQUES (1 )

 

D’abord signaler (et applaudir à)  la parution d’un petit livre (format, nb de pages) paru aux Editions de l’éclat : JOHN COLTRANE « Je pars d’un point et je vais le plus loin possible ». Entretiens avec MICHEL DELORME suivis d’une lettre à Don DeMichael. Cet ouvrage rassemble les trois entretiens que le journaliste eut avec le génial saxophoniste, en 1962, 1963 et 1965, le dernier à Antibes lors du festival Jazz à Juan au cours duquel le quartet interpréta A Love Supreme, l’unique version en public. A la pertinence des questions la conviction des réponses du grand créateur de musique que fut ce maître spirituel : je cherche de nouveaux terrains à explorer ; physiquement, je ne peux aller au-delà de ce que je fais actuellement dans la forme que je pratique.

Indispensable pour tous les coltraniens ; ça fait du monde !.

www.lyber-eclat.net

 

 

Dans l’école caraïbe des claviers, après Marius Cultier, Michel Sardaby, Alain Jean-Marie, de nouveaux talents se sont manifestés ces dernières années, notamment Claude Césaire du formidable groupe Bwakoré (sorte de Weather Report antillais), Gregory Privat et GILLES ROSINE. Ce dernier, martiniquais né en 1970, propose dans son troisième album madin’ extension un voyage au cœur de la nouvelle musique Afro-Carïbéenne en compagnie de huit autres musiciens. Son talent, croisement d’harmonies jazzy et des différents rythmes de la musique antillaise, a été remarqué et adoubé par Gonzalo Rubalcaba, ce qui n’est pas la moindre des références.

CD madin’ extension (distribution : Poker Production ; réf : POK 1009)

 

 

MALCOLM BRAFF, pianiste helvète né à Rio de Janeiro, vient de former un nouveau trio dans lequel jouent Reggie Washington à la basse électrique et le jeune batteur autrichien  Lukas Koenig pour une musique privilégiant de forts accents rythmiques proches d’un Horace Siver et d’un Abdullah Ibrahim combinés à une simplicité mélodique un peu trop répétitive (éviter la plage 1 à cause de la chanteuse !).

On reste quand même un peu sur sa faim avant la fin.

CD Inside (enja ENJ-9573 2)

 

 

Dans la génération plutôt fournie en nouvelles vocalistes, remarquons la présence de RAPHAËLE ATLAN, élégante pianiste et compositrice, voix agréable, diction parfaite, accompagnement et production irréprochables de la paire Charlier/Sourisse. A distinguer une version personnelle et très émouvante du thème de Wayne Shorter,  When You Dream.

CD Raphaëlle Atlan (Gemini Records GR 1107)

 

©  Jacques Chesnel

 

 

 

 

 

 

 

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27/10/2011

DE L’AIR… AU CHANGEMENT D’ÈRE

 

C’est au moment de prendre l’air que j’ai trouvé que je ne manquais pas d’air, remarquez que j’aurais pu aussi bien jouer la fille de l’air sur l’air des lampions sans en avoir l’air mais je me suis dégonflé comme une vieille chambre à air, je ne regrette rien car à l’air libre je respirais le grand air pour mon baptême de l’air sans toutefois en brasser beaucoup, air connu ; changer d’air donc : deux solutions, cracher en l’air mine de rien ou s’envoyer en l’air sans se faire pomper, je choisis une troisième voie : vivre de l’air du temps l’air de pas grand’chose sans se donner l’air d’avoir un faux air ou plus difficile de ne pas avoir l’air trop con (et la vue basse)… ou plus simplement peut-être : courir sur un erre incertain ou encore mieux changer d’ère (à défaut de permuter d’aire avec mon cher airedale sous les airelles vers la belle Eire), ce que je fis immédiatement sans ergoter ((Herr Gott) et qui me procura un éréthisme suivi d’une érection éreintante pour l’érotomane que je suis au cours de cette errance, de mon parcours erratique ; si bien qu’étant tombé  dans l’erreur, je devins vite érubescent puis dus éructer sans arriver à l’éradication, un simple éraillement comme une éraflure d’où un érythème, conséquence de ces errements. Conclusion : ce qu’il me faudrait maintenant au plus vite : avoir l’air de rien, sans toutefois prendre de grands airs. Ah !, l’air du temps.

 

©  Jacques Chesnel

 

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25/10/2011

QUAND ON… (1)

  

. Quand on a commencé, j’ai pensé à la fin

 

. Quand on m’a accusé, j’ai accusé le coup

. Quand on m’a tapé, j’ai dit je m’en tape et me suis tout de suite retapé

. Quand on m’a aperçu, je n’avais rien vu venir

. Quand on m’a regardé, j’y ai regardé de plus près

. Quand on m’a énervé, j’ai perdu mon calme

. Quand on m’a enlacé, je me suis délacé

. Quand on m’a embrassé, je me suis embrasé

. Quand je me suis embrasé, j’ai mis le feu tout partout

. Quand on m’a fait tomber, j’ai tombé la veste

. Quand j’ai tombé la veste, j’ai tout laissé tomber avec

. Quand on m’a relevé, j’ai relevé mes empreintes, on ne sait jamais

. Quand on m’a senti, j’ai demandé qu’on m’hume

. Quand on m’a dit je t’hume, j’ai commencé à aimer un peu plus

. Quand on m’a ligoté, je me suis emberlificoté

. Quand on m’a déligoté, j’ai dégotté un Bourgogne aligoté de première

. Quand on m’a montré une loupe, j’ai tout loupé

. Quand on m’a vendu un timbre, je suis devenu timbré

. Quand on m’a dit oui, c’est par ouï-dire

. Quand on m’a dit non, ce fut un non-sens

. Quand on m’a traité de râleur, je suis resté sans voix

. Quand on m’a indiqué la mauvaise route, j’ai su de suite que c’était la bonne

. Quand on m’a dit on part pour Canton (Guangzhou), j’étais tout content mais ce n’était pas le canton d’à côté

 

© Jacques Chesnel

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