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07/01/2012

DES PIEDS ET DES MAINS

 

 Il pensait avoir bon pied bon œil mais il avait souvent besoin de sérieux coup de mains. Cette fois, je pris donc l’affaire en mains de ma blanche main et le mit au pied du mur : ou bien faire un pied de nez ou bien reprendre la main, surtout ne pas y aller de main morte ; il applaudit des deux mains à la deuxième solution qu’il prit vraiment au pied de la lettre. Ouf, me dit-il, c’est quasiment le pied, j’ai l’affaire en bonnes mains et propres en plus maintenant, il n’y aura donc pas de main courante, j’y vais de pied ferme. Pour faire pause, nous sommes allés à pied au cinéma voir Goupil-Mains-Rouges de Jacques Becker, il m’a dit préférer quand même les Pieds-Nickelés ; en sortant, nous sommes allés au restaurant manger des pieds-paquets cuisinés de main de maître. Comme il n’a pas les mains crochues, il paya l’addition au pied levé. Sans nous forcer la main, nous avions les doigts de pied en éventail le temps des liqueurs, par contre, il s’est fait rabrouer par la serveuse à cause de sa main baladeuse mais comme j’avais un pied dans la place, nous eûmes la main heureuse et l’incident  fut clos. Au retour, moi le pied au plancher, lui les mains dans les poches, on va marcher main dans la main lui dis-je car je n’ai pas envie de faire le pied de grue ni de me salir les pognes. Arrivés chez lui, on a travaillé d’arrache-pied pour éviter de se les prendre dans le tapis car j’ai le cœur sur la main et ainsi ne pas le fouler au pied ce qui doit faire mal.

 Et puis d’un seul coup d’un seul, j’ai lâché pied, je n’avais plus envie de tendre la main, j’ai eu l’envie soudaine de mettre le pied dehors, je me retrouvais les mains aussi vides que mon esprit qui n’avait plus rien sous le pied qui allait traînant, je ne désirais plus du tout lui manger dans sa main que je savais de fer…Je considérais n’avoir  plus pieds et mains liés alors j’ai mis les pieds dans le plat et en un tour de main je suis parti cette fois du bon pied, enfin presque. Il va, paraît-il, m’envoyer un homme de main que j’attends de pied ferme. Ah mais !.

 

©  Jacques Chesnel

 

16:14 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (3)

Commentaires

bonjour
j'ai écrit moi aussi un texte à partir du mot pied; mais c'est un peu long à mettre dans la rubrique commentaires...
en tout cas j'ai bien aimé le vôtre, de texte...

Écrit par : paniss | 08/01/2012

merci paniss... où trouver votre texte ?... je suis,comme vous, grand amateur de rugby... et de jazz aussi (Rugby, my dear)...bien à vous

Écrit par : Chesnel Jacques | 08/01/2012

Je ne sais de quelle affaire il s'agit mais je lis ces lignes avec plaisir, oubliant la contrainte de l'emploi du mot pied et suivant juste ce duo des frères ennemis.
C'est de ces petits textes dont je raffole : nerveux, dégraissés, piquants. Superbe !

Écrit par : christiane | 05/03/2012

Les commentaires sont fermés.