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06/04/2012

LE RAPETISSEMENT

 

Se promener dans Londres le dimanche matin de bonne heure, quel bonheur, pas un chat à part quelques matous égarés comme affolés, quelques touristes hagards ou ébahis ou les deux en même temps, des petites vieilles enchapeautées de fleurs artificielles papotant sur un banc, pas beaucoup de voitures à part celles qui tournent en rond, quelques oiseaux qui chantent et qui fientent en essayant de viser avec une précision diabolique les couvre-cafetières cités plus avant pour se venger de telles insultes, quelques joggers également soufflant comme des phoques asthmatiques et moi heureux sans savoir pourquoi ah si la douceur du ciel la clémence de la température pour un mois de mars et tout d’un coup une envie de m’assoir un peu après cette heure de marche sans savoir vraiment où aller avec détermination… ouf un banc de libre que mes pieds apprécient, seul pas pour longtemps, un quidam squatte la place vacante à côté de moi et déplie son journal sur lequel je jette distraitement un œil… qui s’attarde sur un encadré quoi ? rêve-je ? une étude  « sérieuse » nous révèle que le sexe masculin a rétréci ces dernières années passant, au repos, de 9,5 cm à 8,9 nom de dieu mon sang ne fait qu’un détour et je commence à paniquer car je ne m’étais aperçu de rien personnellement, tout d’un coup j’ai envie de rentrer à l’hôtel pour vérification mais je n’ai pas d’instrument de mesure et comment en trouver un dans ce quartier central résidentiel et je songe à tous ces hommes qui aujourd’hui vont découvrir cette horrible nouvelle concernant l’attribut dont ils sont si fiers tout un chacun à la lecture de ce papier se précipitant sur le mètre qu’ils dénichent dans la boite à outils essayant de mesurer ce petit bout de chair flasque surtout l’empêcher de grandir car ce ne serait pas valable surtout ne pas bander calmos les gars mieux vaudrait un mètre souple à rubans comme ceux des couturières un pas pliant comme ceux des charpentiers mieux vaudrait un à enroulement comme ceux des tapissiers ou des décorateurs l’affaire est trop sérieuse et si je n’étais pas dans la norme qu’il soit trop petit ou au contraire trop grand bordel et l’autre à côté de moi qui n’a pas encore lu l’article semble-t-il quelle va être sa réaction il se retourne vers moi et me balance un franc sourire hi que je lui réponds pareil hi et voilà que son regard tombe sur ce putain d’entrefilet pas si mignon que ses yeux s’agrandissent avec démesure qu’il émet une sorte de grognement inarticulé qu’il jette violemment la feuille de chou se lève et part en courant il est comme moi il a un doute le tracassin un pressentiment un signe prémonitoire la question le taraude le rétrécissement ou le rapetissement ou la diminution jugée inopportune de son british biniou de sa grande-bretonne gaule de sa royale-unie biroute doit l’obséder perdre bêtement quelques centimètres comme ça sans s’en apercevoir encore heureux que quelques connards se soient mis à calibrer leur propre zizi sans ça vous vous rendez compte où en en serait oh remarquez il parait que question taille ça va ça vient dans n’importe quelle circonstance me dis-je pour me rassurer il y a des fluctuations depuis que l’homme existe et que sa quéquette lui pose questions et problèmes et puis qui c’est ce mec qui lance cette info ou cette intox quel but poursuit-il sinon terroriser la gent masculine encore plus, déjà queue... et si c’était encore un coup des féministes aigries ou lesbiennes jalouses parce que leur machin qui donne du plaisir à elle on peut pas le mesurer ou si peu avec le doigt ou la langue ou bien alors les visées malsaines de certains politiques ou instances religieuses intégristes ou pire… et puis ces questions : comment ont été faites ces constatations ? hein, et par qui ? par des médecins avec des volontaires ? par des hommes ou des femmes ? dans quelles conditions ? quelques mains chastes d’épouvantails pour éviter tout redressement inopiné ? le matin au repos quand coquette est encore toute fripée de sommeil ? ou au contraire bien vaillante et effrontée à cause de rêves libidineux du bout du nœud ?...

bon c’est pas tout ça je ne vais pas rester sur ce banc comme un con à m’en tortiller grave les méninges le mieux c’est encore de trouver une professionnelle de la profession de bon aloi qui va me prendre sévèrement l’affaire en mains et là on verra bien ce qu’on verra… heu, en attendant j’ai quand même un peu les chocottes, quoique en y repensant… et sur la grosseur qu’est-ce qui vont encore trouver ces bouseux ignares fouteurs de merde… de ce côté-là je crains moins oui je sais vous n’êtes pas obligé de me croire… n’empêche…

 

© Jacques Chesnel

 

13:47 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (5)

Commentaires

Ah que (si j'ose dire) j'ai ri !!! Mais un doute m'habite (re) : les circoncis n'ont-ils pas, en l'affaire, quelques longueurs (en millimètres, certes, mais si l'on vous suit, tout ici est d'importance ) de retard ? Ne devraient-ils pas, sous les ordres, bénéficier de quelques points de pénalité ? Et pour faire court (rere), jeune homme, ne faudrait-il pas ici affiner le verdict de quelques attendus ?

Écrit par : Clopine Trouillefou | 07/04/2012

merci Clopine, le sire concis que je suis vous remercie vivement... en ce qui concerne les attendus, à mon ââââge je n'attends plus rien, quoi queue !

Écrit par : Jacques Chesnel | 07/04/2012

vous n'avez pas lu, Jacques, sur le même journal, ce petit entrefilet: je cite de mémoire:
un quidam va chez le médecin qui lui dit: " et oui mon vieux, vous en avez trois. C'est pas grave, ce sont des phénomènes maintenant courants, avec le réchauffement climatique, les saloperies qu'on nous fait bouffer, etc, etc"
le quidam tout content sort de chez le médecin et dit au premier mec qu'il croise:
"- mec, à nous deux on en a cinq"
et le mec de répondre:
" - pourquoi, couillon, t'en as qu'une?"
comme quoi la lecture des gazettes réserve bien des surprises...

Écrit par : paniss | 09/04/2012

merci grand paniss, excellent...@ + chez vous

Écrit par : Jacques Chesnel | 09/04/2012

Si on en est aux journaux médicaux...
Un patient se rend chez le médecin qui lève un sourcil devant les six petits testicules qui entourent un sexe à la dimension normale.
Le médecin s'apprête à remplir une ordonnance pleine de tranquillisants:
- Quel est votre nom, déjà?
- Bill. Tcherno Bill

Écrit par : Nicole Giroud | 11/04/2012

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