23/03/2012
ANASTROPHES OU ANAMORPHOSES
. A dire vrai, il avait toujours menti
. Bien entendu, il était devenu sourd peu à peu
. Il n’avait pas le téléphone, il était aux désabonnés absents
. Dans sa prison, il se sentait libre comme l’air
. A force de n’avoir l’air de rien, il se donnait de grands airs
. Il détestait les fleurs depuis qu’il était dans la fleur de l’âge
. Il croyait en tout depuis qu’il avait perdu la foi
. Il avait mal au cœur depuis qu’il n’en avait plus
. Ayant perdu tous ces i, il ne pouvait plus mettre de points dessus
. A cause de sa cataracte, il n’alla pas voir celle du Niagara de peur de faire une chute
. Il avait tout perdu en gains de cause
. Il battit son chien parti battre la campagne, il en resta abattu
. A la messe en français, il en perdit son latin
. A voir tout rouge, il n’y voyait plus que du bleu
. Il avait perdu l’esprit à force de rendre l’âme
. Il arriva les mains vides en un tour de main et repartit avec un poil dedans
. Il trouvait l’escabeau plus esthétique que l’escalier à la montée
et plus praticable à la descente
. Il préférait le jour d’avant à celui du lavement
. Il desserra la vis au lieu de l’étau contre son propre avis
. Quand il eut tout perdu, il s’était enfin retrouvé
. En revenant de la chasse, il avait repris sa place
. Quand il perdit sa place, il retourna à la chasse, non mais !
. Il préférait l’eau propre à l’opprobre
. Il trouva encore du fric dans le froc de son frac
. Il trouva dans ses cheveux un pou qui n’était pas très fier
. Il découvrit à retardement : à terre moi ment… trop tard !
. Il porta malheur au prophète qui n’était pas dans son pays
. Il trouva la charcutière trop boudin et un peu boudinée
. Hagard, il ne vit pas le train arriver
. Il baissa ses bras en bras de chemise par-dessus la jambe
. Il se demande encore ce que sa grande sœur dicta au petit dictateur
. A trop penser, il ne pansa pas ses plaies, alors…
. A trop applaudir, il en eut bientôt sa claque
. A trop aller de l’avant, il finit rapidement en marche arrière
. Il eut rapidement le dernier mot avant même la fin de l’histoire
© Jacques Chesnel
12:21 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Et là les mots s'amusent et musent. Belle flânerie que l'on fait tantôt la tête en haut , tantôt la tête en bas !
Écrit par : christiane | 10/04/2012
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