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28/10/2011

MISCELLANÉES JAZZISTIQUES (1 )

 

D’abord signaler (et applaudir à)  la parution d’un petit livre (format, nb de pages) paru aux Editions de l’éclat : JOHN COLTRANE « Je pars d’un point et je vais le plus loin possible ». Entretiens avec MICHEL DELORME suivis d’une lettre à Don DeMichael. Cet ouvrage rassemble les trois entretiens que le journaliste eut avec le génial saxophoniste, en 1962, 1963 et 1965, le dernier à Antibes lors du festival Jazz à Juan au cours duquel le quartet interpréta A Love Supreme, l’unique version en public. A la pertinence des questions la conviction des réponses du grand créateur de musique que fut ce maître spirituel : je cherche de nouveaux terrains à explorer ; physiquement, je ne peux aller au-delà de ce que je fais actuellement dans la forme que je pratique.

Indispensable pour tous les coltraniens ; ça fait du monde !.

www.lyber-eclat.net

 

 

Dans l’école caraïbe des claviers, après Marius Cultier, Michel Sardaby, Alain Jean-Marie, de nouveaux talents se sont manifestés ces dernières années, notamment Claude Césaire du formidable groupe Bwakoré (sorte de Weather Report antillais), Gregory Privat et GILLES ROSINE. Ce dernier, martiniquais né en 1970, propose dans son troisième album madin’ extension un voyage au cœur de la nouvelle musique Afro-Carïbéenne en compagnie de huit autres musiciens. Son talent, croisement d’harmonies jazzy et des différents rythmes de la musique antillaise, a été remarqué et adoubé par Gonzalo Rubalcaba, ce qui n’est pas la moindre des références.

CD madin’ extension (distribution : Poker Production ; réf : POK 1009)

 

 

MALCOLM BRAFF, pianiste helvète né à Rio de Janeiro, vient de former un nouveau trio dans lequel jouent Reggie Washington à la basse électrique et le jeune batteur autrichien  Lukas Koenig pour une musique privilégiant de forts accents rythmiques proches d’un Horace Siver et d’un Abdullah Ibrahim combinés à une simplicité mélodique un peu trop répétitive (éviter la plage 1 à cause de la chanteuse !).

On reste quand même un peu sur sa faim avant la fin.

CD Inside (enja ENJ-9573 2)

 

 

Dans la génération plutôt fournie en nouvelles vocalistes, remarquons la présence de RAPHAËLE ATLAN, élégante pianiste et compositrice, voix agréable, diction parfaite, accompagnement et production irréprochables de la paire Charlier/Sourisse. A distinguer une version personnelle et très émouvante du thème de Wayne Shorter,  When You Dream.

CD Raphaëlle Atlan (Gemini Records GR 1107)

 

©  Jacques Chesnel

 

 

 

 

 

 

 

14:02 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2)

27/10/2011

DE L’AIR… AU CHANGEMENT D’ÈRE

 

C’est au moment de prendre l’air que j’ai trouvé que je ne manquais pas d’air, remarquez que j’aurais pu aussi bien jouer la fille de l’air sur l’air des lampions sans en avoir l’air mais je me suis dégonflé comme une vieille chambre à air, je ne regrette rien car à l’air libre je respirais le grand air pour mon baptême de l’air sans toutefois en brasser beaucoup, air connu ; changer d’air donc : deux solutions, cracher en l’air mine de rien ou s’envoyer en l’air sans se faire pomper, je choisis une troisième voie : vivre de l’air du temps l’air de pas grand’chose sans se donner l’air d’avoir un faux air ou plus difficile de ne pas avoir l’air trop con (et la vue basse)… ou plus simplement peut-être : courir sur un erre incertain ou encore mieux changer d’ère (à défaut de permuter d’aire avec mon cher airedale sous les airelles vers la belle Eire), ce que je fis immédiatement sans ergoter ((Herr Gott) et qui me procura un éréthisme suivi d’une érection éreintante pour l’érotomane que je suis au cours de cette errance, de mon parcours erratique ; si bien qu’étant tombé  dans l’erreur, je devins vite érubescent puis dus éructer sans arriver à l’éradication, un simple éraillement comme une éraflure d’où un érythème, conséquence de ces errements. Conclusion : ce qu’il me faudrait maintenant au plus vite : avoir l’air de rien, sans toutefois prendre de grands airs. Ah !, l’air du temps.

 

©  Jacques Chesnel

 

21:59 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

25/10/2011

QUAND ON… (1)

  

. Quand on a commencé, j’ai pensé à la fin

 

. Quand on m’a accusé, j’ai accusé le coup

. Quand on m’a tapé, j’ai dit je m’en tape et me suis tout de suite retapé

. Quand on m’a aperçu, je n’avais rien vu venir

. Quand on m’a regardé, j’y ai regardé de plus près

. Quand on m’a énervé, j’ai perdu mon calme

. Quand on m’a enlacé, je me suis délacé

. Quand on m’a embrassé, je me suis embrasé

. Quand je me suis embrasé, j’ai mis le feu tout partout

. Quand on m’a fait tomber, j’ai tombé la veste

. Quand j’ai tombé la veste, j’ai tout laissé tomber avec

. Quand on m’a relevé, j’ai relevé mes empreintes, on ne sait jamais

. Quand on m’a senti, j’ai demandé qu’on m’hume

. Quand on m’a dit je t’hume, j’ai commencé à aimer un peu plus

. Quand on m’a ligoté, je me suis emberlificoté

. Quand on m’a déligoté, j’ai dégotté un Bourgogne aligoté de première

. Quand on m’a montré une loupe, j’ai tout loupé

. Quand on m’a vendu un timbre, je suis devenu timbré

. Quand on m’a dit oui, c’est par ouï-dire

. Quand on m’a dit non, ce fut un non-sens

. Quand on m’a traité de râleur, je suis resté sans voix

. Quand on m’a indiqué la mauvaise route, j’ai su de suite que c’était la bonne

. Quand on m’a dit on part pour Canton (Guangzhou), j’étais tout content mais ce n’était pas le canton d’à côté

 

© Jacques Chesnel

22:49 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

22/10/2011

CHRONIQUE CD / DIEGO IMBERT

 

                                                      Next Move

                                       (Such Prod / Harmonia Mundy)

 

A l’instar d’illustres prédécesseurs, Diego Imbert est un contrebassiste très sollicité, apprécié qu’il est pour les qualités multiples qu’on lui connait notamment sa polyvalence et son aisance dans tous les styles. C’est également un compositeur singulier à l’univers au charme poétique remarqué dans son précédent disque A l’ombre du saule pleureur.

Pour ce nouvel opus, il réunit les mêmes musiciens, quartette sans piano, dans la ligne de prestigieux prédécesseurs tels Chet Baker/Gerry Mulligan et, plus particulièrement cette fois, Don Cherry/Gato Barbieri (le quartette de Complete Communion) au cours de ces treize plages retraçant et retranscrivant les impressions, sensations, fragrances  et saveurs recueillies lors de ses voyages réels ou fantasmés.

Ce que l’on retient en premier : cette discrète et délicate respiration intérieure que la parfaite complétude des souffleurs et de la rythmique rend parfaitement au cours de la totalité du contenu mélodique introduit dans chaque composition par quelques notes ajustées du contrebassiste ; ensuite cette détermination à favoriser les unissons bugle/saxophone ténor par rapports aux solos (la sonorité aérienne d’Alex Tassel en opposition à celle charnue de David El-Malek), ce qui confère un climat où le feu couve en permanence comme dans cette sorte de poursuite (de « chase » aussi) de la plage 4 ainsi que dans l’agitation propre à la Fitth Avenue… ou bien encore cette rêverie brumeuse dans November’s Rain où les sonorités des cuivres semblent s’évanouir en un frémissant halo. La complicité Imbert/Agulhon fait (une fois de plus) merveille : alias la sonorité et le drive d’un Pierre Michelot,  la tempête permanente d’un Elvin Jones.

Employons, pour résumer ce disque, un mot d’hier pour une musique d’aujourd’hui : ÉPATANT !

 

©  Jacques Chesnel

 

Alexandre Tassel (bu), David El-Malek (ts), Diego Imbert (cb, comp), Franck Agulhon (dm). Enregistrement : février 2011

NextMove.jpg                

              

00:18 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

20/10/2011

À LAS VEGAS ! (GINETTE & MAURICE)

 

-    Alors chère amie, c’est-y vous qu’a gagné le gros lot à la tirelire du loto d’hier

-    Nan, car on joue pas à ce machin-là qu’est une vrai pompe à fric, oh des fois Maurice va au Casino à côté de chez nous où c’est moins cher pour les grosses commissions qu’ailleurs, d’autre fois il va à l’autre Casino où c’est plus cher car il revient toujours bredouille et raide comme passe l’assez, je crois que je vais le faire interdire de séjour d’ailleurs

-     Mais je croyais que vous m’aviez dit

-    On a tout suspendu un peu car on a perdu des mines et cents à tous ces attrapes-gogo, on reste aux jeux du Casino pas cher avec les remises pour les réclames, on a déjà gagné un séjour de ouikinde à Bagnoles de l’Orne pour une cure de jouvence de nos jambes avec l’Abbé Sourisse et un voyage en car à Lorient pour la fête des binious qu’on en avait marre à cause du boucan et de tout le tournis et Maurice qui voulait souffler dans leurs machins gonflés que les gars dégonflés voulaient pas ; à Bagnoles, un type qui tripotait les machines à sous à côté de Maurice a récolté un tombereau de pièces qu’il pouvait pas ramasser toutes tellement yen avait partout, Maurice était vert car c’était sur cette même machine qu’il s’était échiner pendant deux heures auparavant mais il rigolait de voir le type faire des sauts de carpe pour essayer de ramasser le pognon devant les badauds ébahis en criant putain je le crois pas je le crois pas, je le crois pas. Vous voulez-t’y un coup d’main demande Maurice et l’autre non non j’peux ramasser ça tout seul bon dieu d’bon dieu. En rentrant, il m’a avoué avoir carotté quelques grosses pièces pour se dédommager, dites donc. Et pis, on avait décidé de tout arrêter quand boum rien qu’à répondre bêtement à une question idiote au Casino pour les commissions, on gagne un voyage pour deux à j’vous donne en mille : Las Vegas, oui, là où braille la Céline Dion qu’on le croit pas mais c’est vrai, on embarque la semaine prochaine et hop, chère amie, attendez que j’reprenne mon souffle, le Maurice est fier comme les trabans il crie partout je suis l’As de Vegas à Las Vegas, sacré bonhomme

-    Comment qu’vous allez l’tenir là-bas, pasque avec tous ces feux qui brillent, les filles qui aguichent ou qui affriolent en gondolant du croupion, les croupiers faux-jetons, c’est l’île de la tentation, des sensations et colle en tas de merde sans Denise Grognard en quelque sorte en plus vrai, quoi

-    M’en parlez pas, j’en tremble déjà, j’en ai les poils tout hérissés, tenez, avec lui faut avoir l’œil et le bon, il est capab’ de tout d’un seul coup, de se carapater à quat’ pattes au moins, de faire le joli cœur ou un coup d’éclat pour se faire remarquer, j’en frémis déjà car il a de la ressource, je sais pas où il va chercher tout ça biscotte chez nous il est plus calme à cause du bromure dans la soupe mais il en fait déjà toute une tartine dans le pataquès et il va foutre le bordel moi j’vous l’dis que les gars du Casino vont flipper sec dans les casinos scintillants qu’on regarde à la télé de voir un grand fauve lâché dans la nature comme le gars Tarzan en string léopard dans la jungle, j’en ai la crainte et même les chocottes

-    Dites, comme vous y allez un peu fort, non ?

-    On n’est pas encore parti, ma chère, mais j’peux vous dire une bonne chose, c’est que si Maurice est déjà dans sa tête l’As de Vegas, c’est bien moi Ginette qui, déjà, est lasse de Vegas, très lasse.

                     

© Jacques Chesnel

 

IMG_2294.JPG

Photo : Pierre Letourneau sur le site : www.yvettedefrance.com

18:17 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (1)

17/10/2011

INTERMEZZO


UN AUTRE DAVID,  AU CHOIX

 

Après les rois d’Israël et d’Ecosse, les peintres flamand et français, les prénoms des cinéastes, chanteurs, footballeurs, DJ et photographe, voici en plus quelques autres DAVID :

 

Bouillet   Couillet   Douillet

Fouillé   Gouillet  Houillé

Jouillet   Kouillet   Louillet

Mouillé  Nouillet  Pouillé

Quouillet  Rouillé  Souillé

Touillé  Vouillet  Wouillet

Xouillet  Zouillet…

 

… somme toute, l’embarras du choix ?... un de trop, peut-être ?

 

©  Jacques Chesnel

 

19:03 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

14/10/2011

LES DEUX AMIES

 

En tombant par un pur hasard sur cette reproduction du tableau de Gustav Klimt, Mélanie pensa à ces deux voisines dont on disait que, enfin, elles avaient l’air de, on n’avait rien contre mais avouez cependant que, l’une blanche habillée toujours en noir et l’autre noire continuellement vêtue de blanc… ah ! et puis cette habitude de nous narguer sur leur balcon en fumant cigarette sur cigarette avec quelquefois un verre à la main. Mélanie, bien sûr, n’était pas raciste, elle comprenait la défense des droits des femmes, avait approuvé la loi Veil autorisant légalement l’avortement, celle contre la peine de mort, mais il y avait au fond d’elle-même un vieux fond indéfinissable qui faisait qu’elle était choquée, voilà c’est dit oui choquée, certainement.

 Elles faisaient la causette jusqu’à tard le soir qu’on se demandait ce qu’elles pouvaient bien se raconter et dire du mal de nous, certainement. Des fois elles avaient des mots plus hauts que les autres ou bien des rires bien sonores ou des airs de conspiratrices qui nous agaçaient. Quelques fois, on voyait un couple de personnes âgées, des parents qui passaient, certainement. Jamais de jeunes hommes de leur génération, rien que des femmes, des copines un peu fofolles ou des rombières hyper maquillées comme des tenancières de bordels anciens, certainement. Oh !, une fois seulement, un soir d’été, elles avaient parlé plus longtemps et plus fort, comme si elles se chamaillaient puis la noire s’était levée brusquement et était revenue avec de nouveaux verres pleins, certainement. Mélanie avait pensé alerter la police pour tapage nocturne, mais maintenant la flicaille ne se déplace plus que pour des choses plus graves comme la nuit où on a brûlé la voiture de son gendre qui est policier, c’est pour ça, certainement.

Maintenant que les soirées sont plus fraîches, elles ont mis des parkas ou des couvertures mais elles restent sur le balcon à cause de la fumée, certainement. Hier, en plus des exclamations, rires et autres éclats de voix, on a eu droit à de la musique, enfin si on peut appeler cela de la musique, zim boum boum badaboum avec une fille qui hurlait à la mort, certainement ; on a entendu des voix crier la ferme moins fort vos gueules arrêtez elles ont continué de plus belle comme si de rien n’était, plus fort même, certainement…

Et puis l’hiver arriva, long, froid, moche, Mélanie nous dit qu’elle ne voyait plus que des ombres derrière les voilages, le calme était enfin revenu sur le balcon d’en face. Rien de particulier à signaler dans le pâté de maisons et d’immeubles à part quelques chambardements, visites nocturnes de policiers suite à des plaintes pour vols ou de rares échauffourées à cause de la drogue, la routine, quoi, certainement.

Le printemps se décida enfin tardivement, Mélanie avait perdu son mari ainsi que des proches et quelques  voisines, elle s’ennuyait ferme en dehors de « Plus belle la vie » à la télé, elle parlait souvent des deux amies qu’elle ne voyait plus derrière ses rideaux tirés, certainement. Se couchant de plus en plus tôt, elle fut réveillée au début de son sommeil par des cris. Levée rapidement, elle vit deux silhouettes comme des ombres chinoises sur le balcon, sur toujours le même. Décidément, pour la reprise, ça barde sec, se dit Mélanie en enfilant sa robe de chambre. Le ton monta de plus en plus haut, une véritable altercation, un vrai grabuge, il y avait maintenant du monde à toutes les fenêtres, on entendit dans le vacarme une grosse voix, celle du boucher retraité hurler oh ça suffit là-bas oh quand on vit apparaître derrière les deux amies un profil masculin, oui un homme d’aspect corpulent se précipiter sur les deux femmes, les empoigner violemment et les balancer toutes les deux dans le vide de la hauteur des sept étages avec en accompagnement une clameur horrifiée venant de toutes les fenêtres. La femme noire rebondit en tombant sur une voiture avant de s’écraser sur le sol dans un splatch terrible, la blanche fut accrochée dans/par les branches d’un arbre avant de s’affaler inerte dans le bac à sable du jardin d’enfant tout proche. L’homme, vite descendu, les disposa alors avec précaution l’une à côté de l’autre puis les réunit par l’entrelacement de leurs doigts, arrangea leurs cheveux défaits, déposa un baiser sur le front de chacune et s’adressant aux curieux des fenêtres leur dit ceci : « ce n’est rien, il n’y a rien à dire, une simple dispute entre deux amies »… et il partit dans la nuit.

Ce n’était donc que cela, deux amies, un simple fait divers en somme, comme le rapporta le journal local le lendemain. Le journaliste écrivait dans son reportage que personne n’avait rien compris parmi les voisins, lui non plus d’ailleurs. Ce devait être un débutant ou un stagiaire. Certainement.

 

© Jacques Chesnel

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12/10/2011

CHRONIQUE CD : PING MACHINE

        

                       DES TRUCS PAREILS

                           (Neu Klang / Coadex)

 

Chacun sait que la vie sans surprise(s) serait bien monotone ; chacun sait également que le chroniqueur ne peut pas hélas tout écouter bien qu’il entende pas mal de choses et que pour revenir aux surprises elles arrivent toujours quand on s’y attend le moins. Tout ça pour dire que je n’avais jamais entendu la musique de Ping Machine si ce n’est que par les rumeurs et opinions enthousiastes qui mirent mes oreilles en éveil et en attente … et c’est ainsi que Des trucs pareils se retrouvent sur ma platine déjà frémissante.

Pour quelqu’un dont le parcours jazzstique fut marqué très tôt par les «grands formats » (Ellington/Basie/Lunceford d’abord, puis le joyeux hourvari du Gillespie BB à Pleyel en 48, les digressions de Gil Evans, le chambardement de la bande à Sun Ra et plus récemment par les turbulences bienvenues de l’ONJ de Claude Barthélémy, les pépites du Vienna Art Orchestra et de Maria Schneider), ce big band (big bang aussi) de quatorze musiciens est tout simplement fascinant, on peut même ajouter d’autres superlatifs comme flamboyant, vibrionnant, pétaradant, revigorant, irradiant…

Parce que, oui, nous voilà bien en présence d’un petit chef-d’œuvre par/pour les raisons suivantes : sophistication d’une écriture très travaillée (celle de Frédéric Maurin, compositeur et arrangeur), sens aigu d’une certaine forme de dramaturgie, de mise ne scène musicale avec un brio et une mise en place impeccable, la dualité complexité/raffinement de grande diversité dans la prise de risques au-delà des genres et modes, l’intonation permanente de l’ensemble, motifs répétitifs et fourmillements (Alors, chut…), une énergie communicative délivrée par une bande de joyeux pyromanes et propulsée à bout de baguettes impétueuses par un batteur, Rafaël Koerner d’une rare efficacité/prodigalité, et les éboulis et déboulés, emballements et répits, relâches et poursuites  (Des trucs Pareils)… ainsi que la qualité des interventions des solistes tous remarquables.

 

Cotation de l’agence de notation jazzistique Chesnel & Co : 9,5 sur 10 sur l’échelle de Richter.

Précaution : sortez couvert Des Trucs Pareils, ça décoiffe !.

 

© Jacques Chesnel

 

Fred Maurin (g, comp, arr, dir)

Bastien Ballaz (tb), Guillaume Christophe (bs,bcl),Jean-Michel Couchet (ss, as), Andrew Crocker (tp), Fabien Debellefontaine (as,cl, fl), Florent Dupuit (ts,fl, afl), Quentin Ghomari (tp, bu), Didier Havat (btb, tu), Rafaël Koerner (dm, perc), Benjamin Moussay (p, elp), Fabien Norbert (tp, bu), Raphaël Schwab (b), Julien Soro (ts, cl). Enregistrement : mars 2011

 

Cover_DesTrucsPareils_PingMachine.jpg 

02:20 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2)