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23/04/2012

N’IMPORTE QUOI QUAND TOUT S’EMMÊLE

 

Vous vous rendez contre, on aura vite fait le trou de cette histoire vignoble dans ses moindres bétails comment en haie-t-on arrivé là les mains dans les roches sans coup frémir ça vous tombe dessus comme à gavroche on n’atteint pas le temps de dire pouf que c’est déjà deux mains en deux cous de cuillers à rots sur le beau dais si seulement on aurait su me disait Eugène où ya pas de plaisir sans mais nan rien n’y font pas moyen de si bémol ou ré au mur retrouvé alors qu’on le croyait perduré mais n’allez pas accroire que les chausses peuvent s’engager sur l’incommode avec son cul dessus ce serait trop tactile on n’a pas encore les émulsions faut la tendre encore quelques émois septembre est tant ce qu’il faux dans ces cars-là vous noyez ce que je veux sexe primé les maux me manquent je n’ai pas angkor le vocable lunaire attendons la bavette spatiale pour aller dans la mule quand elle nous souris en foin de tant en temps ce qui devient de plus en plus phare à cause des règles qui mentent du climat asthmatique produit par les faits de serre- moi là pine dit rien merci c’est pas poli joli tout ça on est prés venus parfois ou on en s’en branle les mandibules et les maudites bulles et c’est la grande des brandades dans le marc aux cafards et autres torgnoles se décrocher aux branchies ou lasser pisser le mérinos à moelle regarder passe l’étain rendre son pied avec l’antre entre deux mortes un soir de grand lent si rocco est raccord bon on peut toujours mergoter quand la sœur vous brandit en longe et brandon en traverse c’est comme pour nos hommes prolifiques tous nourris leurs p’tites affaires à l’air de pas s’y doucher ni vu ni pondu t’en dérouille et nous on rote avec notre nulletin comme des cons qu’on sait qu’on est des menottes aux quenottes en rase-notes des étangs d’art levés enfants de la matrice la mer qu’on voit panser le long des grottes pas claires le temps qui se déride les rides qui se détirent les bornes au graphite les ragots mal fagotés les fagots bien rabotés les robots lobotomisés les lobes atomisés fastes ou néfastes en nez vastes is dass comme des espaces dans les spasmes la prébende qui ne bande plus et les bandes en débandade de morue dans les rues mortes des épines dans les épinettes pas très nettes et pis niet dérapages dans les parages parachevés ou inachevés se défouler à grandes foulées dans les foutoirs foutus n’importe comment comme on nous ment voir l’albatros rosse viré aux roses qui viennent d’éclore encore à l’oxymore des maures morts pour la France préférence rance en chansons charançons et charabia sous la charmille charnelle et charmante les choses ne semblent pas s’arranger des voitures qui vivra verrat comme cochon qui s’en pépie ça commence à devenir compliqué compassé passé composé concassé casser du con en verbe et contre tout en verve et compte mou on s’demande où et quand cela va s’arrêter pasque va bien falloir terminer je sens que ça vient et j’en arrive à me poser la question de savoir si c’est moi qui ou bien alors comment si ce n’est pourquoi et puisque je n’ai pas la réponse alors je vous laisse juge de savoir si oui ou non je me suis emmêler les pinceaux volontairement ou pas bien que je ne peigne plus depuis longtemps… mesdames messieurs la Cour

17:57 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

19/04/2012

JESSICA

 

Le jour de ses dix-huit, elle se déclara prête à ne plus se prénommer ainsi mais plutôt  Marie, Marie comme tout le monde, Marie tout court. Elle avait un peu hésité car elle trouvait que certains prénoms semblaient tellement refléter la personnalité de celles qui le portaient comme Claire, Prudence, Constance et le plus beau Clémence que c’était la solution mais déçue par quelques-unes d’entre elles, elle se résigna pour Marie, Marie tout court.

Marie-Jessica aimait se poser des questions rien que pour être sûre d’être vraiment vivante, celle-ci revenant sans cesse : pourquoi Jessica ? était-ce l’admiration paternelle pour cette actrice qui incarnait la fille de Shylock dans Le marchand de Venise à la Comédie Française ?, son enthousiasme pour la vedette américaine dont il raffolait, Jessica Lange dans la version du Facteur sonne toujours deux fois par Bob Rafelson avec Jack Nicholson, la fameuse séance de baise sur la table de la cuisine ?… le prénom d’un amour de jeunesse, d’une ancienne ou récente maîtresse ?…

Elle alla à l’état-civil où on lui dit avec des mines interloquées que changer était impossible que gnagnagna, qu’elle pouvait se faire appeler comme bon lui chantait ce à quoi elle répondit que c’était impossible gnagnagna parce qu’elle chantait faux et que je vous emmerde, elle demanda à Julien son dernier petit copain comment souhaitait-il l’appeler, Sandra c’est chouette, lui dit-il avant tiens le coup de pied dans les couilles de ma part, de Marie, Ma Ri Heu tu m’entends.

Avec une bande de Marie tout court, la martiale brigade mariale en goguette, elle se mit à fréquenter les bars de rencontres mixtes mais à l’annonce des prénoms les Marie n’avaient plus la cote ou bien alors ma cocotte seulement debout dans les toilettes vite fait ça t’as plus on recommence salut à la prochaine quand un certain soir un mec beau comme Jean Gabin dans Gueule d’amour lui fit tourner la tête et le reste pour de bon ça valait enfin la peine de se prénommer Marie, Marie tout court. L’embellie de la liaison torride continuait dare-dare et surtout dard-dard quand un soir, Jean Gabin lui dit viens chez moi il faut que je te présente ma femme, chérie voici la Marie dont je t’ai si souvent parlé, bonsoir Marie, enchantée répondit la belle brune, comment allez-vous, moi, c’est Jessica.

 

©  Jacques Chesnel

 

23:45 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

13/04/2012

LA VILLE

 

Ça l’obnubilait : tous les matins, depuis plus d’une semaine, il se réveillait en prononçant ce mot dans un souffle : Mourmansk !

 

Il savait par ses frères, plus tard par ses copines, ses maîtresses et ses épouses, qu’il sortait toujours de son sommeil agité ou paisible avec la prononciation d’un mot, qu’il se soit couché tôt ou tard ou pas du tout, toujours un mot dès l’ouverture des yeux ; le premier « tine » lorsqu’il réclamait sa tétine, le second « key » pour réclamer son Mickey en peluche, plus tard Paulette son premier toujours premier amour toujours pour pas longtemps parfois, beaucoup de prénoms féminins furent ainsi prononcés, tiens un jour Pierre, les frères se posèrent des questions est-ce qu’il ? non, c’était celui d’un sacripant qui l’avait beaucoup bousculé dans l’escalier à l’école, vinrent les coureurs cyclistes Speicher étant le favori de l’éveil pendant un temps, les suivants rois de la grimpette Bahamontes et Copi, les actrices ah Maria combien de fois Maria, pour Montez, Casares, Schell  dans « Gervaise », Schneider celle du « Dernier tango à Paris » et aussi Jeanne Moreau la Jeanne dans tous es films, en sport les tenniswomen, le joli visage d’Ana Ivanovic et Maria (encore) Sharapova autant pour ses p’tits cris que pour ses petites jupettes dévoilant de délicieuses rondeurs, puis le automobiles la Rosengart de ses grands-parents, la Panhard prononcée soit pan-hard soit panard, sa petite Spitfire et la façon de susurrer la dernière syllabe  comme une caresse… on passe sur les monts, les rivières, les fleuves et lacs, le Titicaca petit caca à quatre ans, le monstre du Loch Ness qu’il appelait Arghh sans doute suite à la peur qu’il avait ressentie lors de la visite à huit ans, mais si Papa j’te promets je l’ai vu il est énorme et tout noir…

… beaucoup plus tard, et d’une certaine façon plus compréhensible, les noms des villes, on y arrive, les villes visitées, revisitées, fouillées, disséquées, archivées, qui contribuèrent certainement à sa formation puis à sa renommée d’architecte mondialement reconnu, que de noms prononcés après tant de voyages. Sa dernière épouse Paulette encore une nous avoua que plus tard, dans la dernière période de sa vie, les désignations/nominations de certaines villes de la péninsule ibérique revenaient avec plus d’insistance, elle ne compta pas le nombre de fois le réveil avec Salamanca, Grenada, Cordoba, Coimbra, Evora, Braga…

Dès lors qu’il ne put voyager, il dévorait tous les livres sur les villes, celle connues, les autres aussi qu’il aurait tant aimé admirer, celles du Moyen-Orient, de l’Inde, du Japon… et Brasilia pour Niemeyer, Chandigarh pour Le Corbu, le facteur Cheval et son rêve de pierre, plus récemment…

 

Au cours de la nuit, il s’était levé, sa femme ne sut dire pourquoi ; il paraissait agité, marmonnant sans cesse. Au matin, il resta au lit plus longtemps alors qu’il était  toujours debout de bonne heure ; il était mort dans son sommeil sans avoir prononcé de mot ; dans sa main droite,  il tenait une feuille de papier froissé, une publicité pour un séjour à Mourmansk.

 

©  Jacques Chesnel

01:15 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (2)

06/04/2012

LE RAPETISSEMENT

 

Se promener dans Londres le dimanche matin de bonne heure, quel bonheur, pas un chat à part quelques matous égarés comme affolés, quelques touristes hagards ou ébahis ou les deux en même temps, des petites vieilles enchapeautées de fleurs artificielles papotant sur un banc, pas beaucoup de voitures à part celles qui tournent en rond, quelques oiseaux qui chantent et qui fientent en essayant de viser avec une précision diabolique les couvre-cafetières cités plus avant pour se venger de telles insultes, quelques joggers également soufflant comme des phoques asthmatiques et moi heureux sans savoir pourquoi ah si la douceur du ciel la clémence de la température pour un mois de mars et tout d’un coup une envie de m’assoir un peu après cette heure de marche sans savoir vraiment où aller avec détermination… ouf un banc de libre que mes pieds apprécient, seul pas pour longtemps, un quidam squatte la place vacante à côté de moi et déplie son journal sur lequel je jette distraitement un œil… qui s’attarde sur un encadré quoi ? rêve-je ? une étude  « sérieuse » nous révèle que le sexe masculin a rétréci ces dernières années passant, au repos, de 9,5 cm à 8,9 nom de dieu mon sang ne fait qu’un détour et je commence à paniquer car je ne m’étais aperçu de rien personnellement, tout d’un coup j’ai envie de rentrer à l’hôtel pour vérification mais je n’ai pas d’instrument de mesure et comment en trouver un dans ce quartier central résidentiel et je songe à tous ces hommes qui aujourd’hui vont découvrir cette horrible nouvelle concernant l’attribut dont ils sont si fiers tout un chacun à la lecture de ce papier se précipitant sur le mètre qu’ils dénichent dans la boite à outils essayant de mesurer ce petit bout de chair flasque surtout l’empêcher de grandir car ce ne serait pas valable surtout ne pas bander calmos les gars mieux vaudrait un mètre souple à rubans comme ceux des couturières un pas pliant comme ceux des charpentiers mieux vaudrait un à enroulement comme ceux des tapissiers ou des décorateurs l’affaire est trop sérieuse et si je n’étais pas dans la norme qu’il soit trop petit ou au contraire trop grand bordel et l’autre à côté de moi qui n’a pas encore lu l’article semble-t-il quelle va être sa réaction il se retourne vers moi et me balance un franc sourire hi que je lui réponds pareil hi et voilà que son regard tombe sur ce putain d’entrefilet pas si mignon que ses yeux s’agrandissent avec démesure qu’il émet une sorte de grognement inarticulé qu’il jette violemment la feuille de chou se lève et part en courant il est comme moi il a un doute le tracassin un pressentiment un signe prémonitoire la question le taraude le rétrécissement ou le rapetissement ou la diminution jugée inopportune de son british biniou de sa grande-bretonne gaule de sa royale-unie biroute doit l’obséder perdre bêtement quelques centimètres comme ça sans s’en apercevoir encore heureux que quelques connards se soient mis à calibrer leur propre zizi sans ça vous vous rendez compte où en en serait oh remarquez il parait que question taille ça va ça vient dans n’importe quelle circonstance me dis-je pour me rassurer il y a des fluctuations depuis que l’homme existe et que sa quéquette lui pose questions et problèmes et puis qui c’est ce mec qui lance cette info ou cette intox quel but poursuit-il sinon terroriser la gent masculine encore plus, déjà queue... et si c’était encore un coup des féministes aigries ou lesbiennes jalouses parce que leur machin qui donne du plaisir à elle on peut pas le mesurer ou si peu avec le doigt ou la langue ou bien alors les visées malsaines de certains politiques ou instances religieuses intégristes ou pire… et puis ces questions : comment ont été faites ces constatations ? hein, et par qui ? par des médecins avec des volontaires ? par des hommes ou des femmes ? dans quelles conditions ? quelques mains chastes d’épouvantails pour éviter tout redressement inopiné ? le matin au repos quand coquette est encore toute fripée de sommeil ? ou au contraire bien vaillante et effrontée à cause de rêves libidineux du bout du nœud ?...

bon c’est pas tout ça je ne vais pas rester sur ce banc comme un con à m’en tortiller grave les méninges le mieux c’est encore de trouver une professionnelle de la profession de bon aloi qui va me prendre sévèrement l’affaire en mains et là on verra bien ce qu’on verra… heu, en attendant j’ai quand même un peu les chocottes, quoique en y repensant… et sur la grosseur qu’est-ce qui vont encore trouver ces bouseux ignares fouteurs de merde… de ce côté-là je crains moins oui je sais vous n’êtes pas obligé de me croire… n’empêche…

 

© Jacques Chesnel

 

13:47 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (5)