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15/04/2013

MES HABITS, ÇA SERT D’AUTO

                 

Jérôme savait bien qu’il risquait de s’attirer quelques foudres chez les soit-disant bien-pensants mais il ne pouvait s’empêcher de trouver ce nouveau Pape, le François, bien plus inquiétant que le précédent, le petit Benoit avec son air compassé, tout ratatiné et son sourire un peu niais. En effet, sous couvert de chamboulement apparent dans le comportement avec la foule des croyants, les positions rétrogrades sont les mêmes mais présentées avec plus d’hypocrisie. Quelques coups de pattes de velours et coups de menton volontaristes, rien sur son passé douteux pendant la dictature argentine, aucune visite par exemple aux mères et grand-mères de la place de Mai, son opposition farouche au mariage pour tous promulgué par la présidente argentine, sans parler de l’avortement ou de la contraception. Pas un mot pour désavouer les prises de position et les diatribes des évêques français, notamment celle du cardinal Barbarin (je ne peux l’appeler monseigneur, disait-il) « le mariage pour tous ouvrait la porte à la polygamie et à l’inceste » phrase franchement surréaliste dans la bouche d’un homme d’église. Et maintenant l’appel à « l’église des pauvres, pour les pauvres » slogan complètement bidon quand on sait que la charité se réduit le plus souvent à l’aumône, bonne conscience de la bourgeoisie, tenez mon brave mais surtout n’allez pas boire, hein ! (« les plaisirs de la charité ne sont que les jouissances de l’orgueil », Sade).

Mais ce qui exaspérait le plus Jérôme toujours partant pour s’emballer à la vitesse grand V, c’était toutes les cérémonies grandioses et fastueuses, ces célébrations et processions à n’en plus finir avec tous ces apparats chics (apparatchiks), cortèges en chapelet et chapelets en ribambelle avec litanies au programme, ces habits aux garnitures d’or avec ornements, passementeries, galons et liserés portés par des prélats bedonnants avec un air toujours compassé, une componction permanente, coiffés de ces ridicules chapeaux pointus turlututu appelés mitres qu’il trouvait trop en forme de suppositoire pour… habits donc, il se souvenait de cette phrase de son copain Claude, fils d’un garagiste, qui lui avait dit en sortant d’une séance de catéchisme : « moi, mon vieux, mes habits ça sert d’auto ».

©  Jacques Chesnel

15:06 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

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