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23/01/2013

LA FUITE

                                                               

D’abord, une goutte, une toute petite goutte assez loin du radiateur de la cuisine, tiens ?... à surveiller… quelque négligence ? je n’ai rien renversé, je n’ai pas bavé (il y a longtemps que je ne bave plus et pas encore pour l’instant), il n’y a pas d’animal dans l’appart’, et maintenant on dirait que le goutte s’agrandit pour former une petite flaque, au choix flaquette ou marouille, rien de bon : le radiateur doit fuir; je passe la main par en-dessous (n’y voir rien d’érotique) et effectivement ça suinte… en souhaitant que ça ne se mette pas à pisser, d’autant que je dois partir demain de bonne heure par un temps de merde annoncé, voyage impossible à différer, on est samedi il est plus de 22 heures, quoi faire ? impossible de contacter un chauffagiste et voilà le téléphone qui driiiingue tandis que la flaque s’agrandit, vite un récipient dessous, une casserole, allo, non ce n’est pas moi, un faux numéro, ne nous affolons pas, la casserole se remplit doucement et stop ouf cela semble s’arrêter, je vide la casserole et la remet et hop au plumard et fais de beaux rêves mon gars jusqu’à demain six heures…

Je suis au bord de la mer, le temps est superbe, les filles encore plus et l’eau est plus que bonne, que c’est agréable de flotter ainsi porté par les douces vagues qui deviennent de plus en plus fortes et m’emmènent au loin, trop loin, eh oh doucement les basses faut pas que je commence à paniquer d’autant que ça fait longtemps que je n’ai pas niqué et en plus je n’ai plus pied je barbotte ya trop de flotte ça clapote et crapote, regagnons la rive je m’essouffle je bois la tasse je barbotte, je patauge, je grenouille, je vais couler je coule je me réveille imbibé, mouillé, trempé, nom de dieu la fuite !, je m’emberlificote dans les draps dégoulinants et en quelques brasses papillon je rejoins la cuisine…la casserole est presque vide, il est 3 heures 25 au réveil…

Quand ça redrinnnnngue cette fois c’est réveil il est six heures Paris s’est éveillé et moi ça commence, ou plutôt c’est reparti car la casserole est pleine et s’apprête à déborder, je vais mettre la plus grande ça devrait suffire pour trois jours à moins que allez bon faut que j’y aille… Dans l’avion, le film qui passe, prémonitoire ? : La grande inondation de Tony Mitchell, une histoire de flotte à frémir, à l’aéroport de Glasgow c’est le déluge et la première chose que je vois : une pub pour de nouveaux calorifères performants, je suis poursuivi par une sorte de malédiction, au congrès l’organisateur annonce « la parole est maintenant à notre ami Jean-Marie Aubin pour sa communication sur les progrès des traitements pour les maladies dégénératives »… et je m’emmêle les pinceaux car au cours de mon développement je revois mon radiateur et l’eau qui s’échappe de la casserole et le voisin du dessous qui appelle les pompiers car l’infiltration s’est aggravée… murmures dans la salle… je sors affolé et pour tout arranger l’avion de retour a du retard à cause d’une tempête et pas dans un verre d’eau…

Rentré, le constat est curieux, pas de liquide dans la casserole mais des bruits divers inquiétants dans la tuyauterie, crachotements, borborygmes et autres gargouillis, comme des pétarades et quelques minutes plus tard nouvel écoulement tandis que le chauffagiste alerté ne se manifeste toujours pas… et que je demeure comme un con avec tous mes récipients à écoper…

Une chose est certaine c’est que voilà un radiateur qui a un drôle de comportement sinon de la fuite dans les idées.

© Jacques Chesnel

15:48 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

De nom,je vous connais,je crois mais je narrive pas a me souvenir ou ai je entendu parler de vous ou ou vous ai je entendu parler

Écrit par : abdelkader | 25/01/2013

Les commentaires sont fermés.