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15/06/2011

COUTANCES 2011, 30ième ROLAND SOUS LES POMMIERS

 

Le jazz étant aussi une forme de sport, le tournoi de tennis de Roland Garros se déroulant dans le même temps, ce compte-rendu de trois jours choisis parmi la profusion de concerts tous plus ou moins alléchants (vraiment plus), se fera donc sous le signe de Roland.

. Premier concert et premières balles neuves: ALDO ROMANO : 10.

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Carte blanche à ce musicien italien, batteur, compositeur, guitariste et chanteur (né au jazz sous la houlette du free) pour honorer et fêter ses cinquante ans d’une carrière bien remplie qu’il retraça, en abrégé étant donné son parcours, en compagnie des musiciens ayant formés ses différents groupes.

D’abord « Palatino » (groupe formé en 1988) avec Stéphane Belmondo (remplaçant Paolo Fresu) avec ce phrasé et cette sonorité au bugle qui le caractérisent aux côtés d’un Glenn Ferris au trombone jubilatoire, manifestant et communicant sa joie d’être là et Michel Benita au jeu toujours aussi fluide. Aldo, souriant, décontracté autant que visiblement ému drivant le tout de mains de maître (coups droits, revers slicés et nombreux aces). Deuxième set avec un Enrico Rava à la fois plus jeune et plus vieux sage que jamais, méritant parfaitement sa renommée de « Miles Davis transalpin », sonorité spécifique, lyrisme constant, la classe élégante de Baptiste Trotignon, Aldo sourit de plus en plus, le public aussi. Dernier set, balle de match : le Don Cherry Quintet. Retrouver (et retrouvé) l’esprit de la musique de ce trompettiste de légende avec lequel Aldo se produisit ; point (et foin) de nostalgie : Fabrizio Bosso déchaîné, débit haletant, phrasé serré, balles juste sur la ligne, sonorité acérée, Géraldine Laurent n’est pas en reste, volubile, hargneuse, services liftés, Henri Texier (autre vieux compagnon) assurance tous risques garantie, Aldo exulte, le public de même et trépigne en sus, comme nous. Pour le final, un bon vieux blues monkien pour/entre/avec 10 musiciens aux anges, rien de tel pour une fin de partie. Tout le monde debout, nous aussi.

 

. Deuxième concert : MICHEL PORTAL BAÏLADOR 6.

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A la balance, Portal n’a pas le sourire, on a appris son intervention chirurgicale due à de mauvais calculs (rénaux) la semaine précédente. Son sourire est revenu au début du concert, entouré des musiciens du disque, sextet international. Il jouera principalement de la clarinette basse et du soprano se retournant souvent vers Bojan Z qui fait office de directeur musical, Michel aligne les notes comme autant de balles, ça danse un peu, ça ne swingue pas beaucoup, (M.P. a-t-il d’ailleurs jamais vraiment swingué ?) Bojan se démène avec efficacité et a le set bien en mains dans les cordes, Ambrose Akinmusire étonne et détonne par ses effets alternés de blues/gospel/free, belle sonorité dans les graves, un peu claironnante dans les aigus, Lionel Loueke, trop discret est très applaudi (fort heureusement) lors de ses interventions délicatement colorées, Scott Colley et Nasheet Waits assurent avec le professionnalisme qu’on leur connaît. Le public est ravi, c’est le principal.

 

.Troisième concert : RON CARTER « Golden striker trio » : 3.

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Le grand Ron avance avec majesté sur la scène en compagnie du pianiste Mulgrew Miller, un monstre du piano et du guitariste virtuose Bobby Broom, remplaçant Pat Martino (qui doublait déjà Russel Malone initialement prévu). Et là, un des miracles qui (bien que non croyant) se produit parfois : une heure et demi de pures délices musicaux, intelligence, sensibilité, musicalité, charme, émotion à travers ces standards revisités comme ce My Funny Valentine, dans un silence de cathédrale. Plein de musique, de sons, de mélodies, de visuel aussi, sur les longues mains de Ron, ses longues phrases enchevêtrées, sa grande souplesse et cette superbe sonorité, la présence magique de Mulgrew Miller sa pesanteur (le corps) sa légèreté (musicale), les moments de guitare dans la grande tradition des années 50/60 de Bobby Broom ; guitariste connu comme étant celui de la dernière formation de Sonny Rollins. Devant une salle comble, subjuguée puis énamourée : quelque chose qui ressemblait au bonheur pour tous, intégralement.

. Cette année, il faisait beau, à Roland, à Coutances, dans tous les sens du terme pendant ces trois sets entendus/vus par Roland. Pendant les autres aussi à ce que j’ai entendu dire.

 

Texte © Jacques Chesnel                                       Photos © Patrick Audoux

20:11 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Super !Merci pour cet article via votre site web !

Écrit par : comparatif mutuelle | 05/10/2011

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