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04/10/2010

ROULEZ JEUNESSE

 

- vous savez pas ce qui arrive à not' gamin

- lequel ? pasque vous avez pas chômé de c'côté là

- François, le premier… tenez, il croise une donzelle dans la rue, il l'aborde et lui dit comme ça tout de gogo : bonjour, j'aimerais bien vous lutiner

- ben dites donc, il y va pas par quatre chemins

- avec lui, c'est du direct, c'est pas comme Henri

- Henri ? vot' troisième, je croyais que…

- m'en parlez pas, lui il est moins rapide sauf avec les garçons

- c'est bien ce que j'ai entendu dire dans l'pat'lin sauf que

- alors la fille répond à François, alors comme ça vous vous prenez pour un lutin qu'il en reste tout interloqué debout alors qu'il s'attendait à prendre une bonne beigne bigne bien que c'est pas un gros mot

- non, encore s'il avait dit butiner mais lutiner, au fait qu'est-ce que c'est qu'un lutin

- ben, un gars qui butine, un champion du dard comme les abeilles ou comme Frédéric du même nom, une sorte de planteur actif si vous voyez c'que j'veux dire

- ah oui, l'inceste hyménoptère aculéate qui vit en société

- comme François Ier… alors que vot' si mignon Henri 3

- vous extrapolez dans la noblesse maint'nant

- nan, je compare seulement, alors j'y retourne le François lui répond vous savez j'ai pas voulu vous blesser, oh ! ça n'a jamais blessé personne, tout dépend de comment qu'on s'y prend qu'elle répond illico avec l'aplomb

- ce qui prouve qu'elle avait de la répartite et pas froid aux yeux comme les filles de maint'nant parce que de mon temps

- de mon temps, de notre temps, on y allait aussi sec mais de manière différente

- différente… différente, ah nous y voilà de l'art et de la bannière, tenez moi, quand j'ai connu Maurice j'en avais fréquenté avant lui mais on avait pas été présentés par les parents, donc ça comptait pas, on appelait ça de l'amourette, de la bluette, on s'entichait au bal, on contait florette, puis on le laissait se  frotter un peu jusqu'à ce que le gars rougisse qu'on comprenait pas pourquoi, alors ou bien on le laissait tomber ou bien on passait au bécot discret sans la langue hein mais on allait jamais beaucoup plus loin sauf les mains baladeuses et encore pas partout sans que ça se voye, alors que maintenant, on se regarde, on se cligne de l'œil avec les portables, on fait j'aimerais bien vous lutiner et c'est parti mon kiki

- p'tête bien, y en avait quand même des filles souvent en cloque qui fallait les marier vite fait, lutiner ou butiner d'accord, jusqu'aux limites de l'indécence, n'empêche tenez Raymond et moi, on n'a rien fait jusqu'au soir de nos  noces qu'y savait pas comment butiner ni même lutiner, on avait pas l'air fin j'vous jure, il a fallu qu'on se débrouille tout seuls

- et alors ?

- rien, c'est venu peu à peu, on n'avait pas l'éducation sexuelle à la communale malgré les questions qu'on ne devait pas poser

- moi j'avais pas compris grand'chose sauf que pendant la retraite de la première communion y avait des gars qu'avaient déjà tout compris à cause des lectures de les vigiles selon le p’tit Jésus

- oui j'entends bien, mais ça expliquait pas comment s'y prendre sauf la comparaison avec les abeilles que c'était dur à avaler

- nous y revoilà, alors la fille file un rencard au François dans une boîte de nuit un peu loucheuse sur les stupéfiantes

- et…

-… et ben, voilà, il y est pas allé du tout… non, pasque comme tout malin qu'il est, il m'a dit manman après lutiner et butiner j'ai peur que ça se termine par se mutiner grave devant les autres et que j'en serais resté comme deux ronds de flan que les drogues j'aime pas ça

- moi, j'approuve, y a encore des jeunes gars qui en ont dans le patalon pasque main'tenant avec les lavettes quand c’est pas les tapettes que remarquez j’ai rien contre

- et donc… ça s'arrose… avec deux doigts du sherry à bibi ?

- si c'est du cousu main, alors… tchine !.

 

©  Jacques Chesnel

19:52 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

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