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10/08/2010

CONVERSATION 25

CONVERSATION 25


-      ah vous voilà revenute enfin

-      m’en parlez pas, c’est pas trop tôt

-      vous avez l’air toute essoufflée

-      ya d’quoi avec la vie qu’on a mené, d’abord en Allemagne chez la famille de la correspondante de notre petit dernier qui fait la deuxième langue en allemand au lycée

-      oui j’ai bien reçu votre carte postale de Berline, c’était bien ?

-      oh oui mais fallait assurer pasque depuis la réunion avec les cocos ils font la fête de réconciliation tout le temps jour et nuit surtout les jeunes

-      comme en Espagne alors

-      sauf qu’il fait moins chaud mais qu’il y a de la bière qui coule à flots dans les gosiers que j’vous dis pas

-      comme à Muniche alors

-      les costumes de plouc à la con et la muzik boum-boum en moins tandis que c’est urbain

-      et vot’ mari ? lui qui…

-      on pouvait plus le tenir vous pensez, il criait sans arrêt « iche bine eine berlineur » que tout le monde se marrait sauf les parents de la gretchen qui sont pasteurs méthodiques intégrisses et il voulait rentrer pour pas louper le tour de France avec la caravale qui va avec

-      ya pourtant la télé là-bas

-      ils le retransmettent plus depuis qu’il ya plus de grands coureurs tontaines et teutons alors on est revenu fissa direction Tarbes chez un cousin germain pour l’étape du Tournalet

-      TourMalet, le col qui rapetisse tous les ans quand on le remonte

-      Nalet ou Malet c’est kisskiss parce que ça grimpe drôlement, on a essayé d’aller dans un lacet qui monte mais on a pas pu arriver près du sommet à cause des camping-cars et du monde, des espagnols, des basques surtout qui gueulent tout le temps en agitant leurs drapeaux comme le toérador pendant la cornida que j’aime pas ça mais j’ai pu crier vas-y vas-y sans arrêt à côté des drapeauteurs et d’un p’tit vieux qui s’inquiétait de savoir si Robic était déjà passé avec son casque à bourrelets que Maurice lui a répondu hé pèpère t’as plus d’un tour de retard, c’était en 47 que j’étais même pas né et que le p’tit vieux a répondu que pour lui c’était mieux avant avec les équipes nationalisées qu’on reconnaissait les coureurs même les derniers avec les maillots des champions

-      donc vous avez pas vu grand’chose

-      si le soir à la télé heureusement avec Jaja

-      Jaja ?

-      ben oui quoi, Jalabert, Laurent Jalabert dit le Panda, un vrai champion qui sait de quoi il cause lui, pas comme les autres gugusses qui font du remplissage de c’qu’on a pas vu et eux non plus que sur la télé avec les commentaires bidons et les intervious des gars qui sont crevés et qui disent n’importe quoi avant d’aller se doucher et de faire pipi pour la drogue

-      et la caravane ?

-      toujours pareil, les chars à la con pour la publicité à la aussi con, bof… et vous ? ces vancances ?

-      ben cette année on est resté à la maison parce qu’on économise pour notre voyage de noces en retard aux Antilles alors on a fait l’un passe, on veut pas lésiner sur les dépenses de l’hôtel et tout, on hésite entre la Martinique et la Guadeloupe

-      vous aurez peut-être la chance d’y voir le tour pasqu’il est question de faire des étapes là-bas, c’est quand même la France un peu, avouez que le tour à Fort de France et à Pointe à Frite ça aurait d’la gueule avec les doudous, les couleurs et les fruits

-      Pitre, Pointe à Pitre pas frite

-      si vous y tenez, bon, enfin vous avez remarqué qu’il ya pas de coureurs de couleur comme à l’athlétisse qu’on  s’demande bien pourquoi

-      y aura peut-être des vacations pour l’occasion avec un commencement à tout, maintenant ils transportent les coureurs par avion avec des pédalos fixes pour l’entrainement les suiveurs et les médeçins et tout c’qui va avec vous comprenez

-      et pour la caravane

-       yaura les consorts locaux publicitaires

-      vous voulez dire les sponsors

-      consorts sponsors c’est du pareil au même tant qu’ya du blé

-      là-bas c’est plutôt la canne à sucre

-      alors ça Maurice il aimerait aussi, le vélo et le ti ponche il assure les deux, la grimpette comme la descente

-      quelle santé !

-      en attendant, prose hit comme on dit à Berline.

©  Jacques Chesnel

21:51 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

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