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15/05/2015

LE FESTIVAL DE CANNES

                              

-       quelle chaleur, v’là la clavicule qui recommence

-       nan, ma chère Ginette, par contre la canicule oui on y va comme en quarante

-       on ne sait plus quoi se mettre pasqu’en mai on enlève tout c’qu’on a su l’dos et par moments ça caille sec

-       faut s’adapter c’est tout et en plus on aura la sécheresse

-       bon, je vais aller m’acheter une tenue à des couates, figurez-vous que Maurice a gagné des places avec un jeu pour le festival de Cannes du cinéma et à Cannes en plus

-       ben dites donc, ça alors c’est génial, vous allez rencontrer de vedettes, peut-être même Strauss-Cannes

-       j’en suis toute frémissante, vous pensez, avec  le tapis rouge et la montée des marches, les effusions et les fusions

-       et pour Maurice ?

-       il a retrouvé son costume de not’ mariage que je suis en train d’ajuster surtout pour le gros ventre qu’il a pris entre deux

-       et vous vous voyez comment

-       ben… dans une glace comme les autres

-       j’veux dire qu’allez-vous choisir car les tenues là-bas c’est du fossistiqué avec des plumes et tout le tralala, les décolletés du nichon, les fesses plein la vue, les guibolles à l’air jusqu’à plus haut qu’on voit la culotte quand c’est pas le sting ou rien, les talons aiguilles, les cheveux en choucroute, les bijoux en faux à cause des vols à la tirelire enfin tout le cirque qu’on voit à la télé, et vous êtes plutôt du genre Ted Tapirusse ou Lady Gaga ?

-       mon idole c’est le gars au pull rayé Jean-Paul Gaultier comme pour Maradona mais j’crois que je vais faire plus simple, d’abord à cause du prix puis j’ai pas envie de faire des envieuses avec des simagrées, je vais copier un peu sur Line Renaud vous voyez, le genre mémé classieuse sans épate à ressort et pas faire comme celle qu’a perdu sa bretelle et montré son nibard que tout le monde a vu en évidence pour la publicité

-       ah ! Sophie Marceau la fille unique du mime… bonne idée et vous savez où vous serez dans la salle, vous verrez tous les films ou c’est-y que pour l’ouverture de cérémonie avec les deux Niro ricains d'autant plus que c't'année, le jury est présidé par les frères Couenne qu'on a jamais vu leurs films au village c'est trop intello pour nous mais y paraît qui en a de drôles, alors

-       tout c’qu’on sait c’est qu’on va recevoir not’ carton et les instructions par la poste alors après on verra pour après, n’empêche que tout ce bazar est terriblement excitant et ex hausse tifs que demain je vais chez le coiffeur pour voir les modèles adaptés à ma situation

-       et vous serez logés dans un palace ou à l’hôtel ?

-       tout est compris dans le bouclier fiscal à ce qu’ils ont dit à Maurice qu’était tout retourné, vous pensez on attend les précisions qui vont nous préciser le protocole ou trop cool, quèque chose comme ça d’approchant

-       alors si c’est protocolaire faut pas s’en faire, s’ils prennent tout en charge vous êtes traités comme des princes mais ça dépend des concours, on dit qu’ya eu de l’arnaque ou toute autre forme d’art, alors faut rester sur vos gardes, on entend tellement de choses désagréables comme toutes ses histoires de chiite, de cannes à bis qu’on dit parfois le festival de came avec des soirées spéciales où l’alcool roucoule à flots avec la fumette qu’on y voit pas à deux mètres sous les tentes avec toutes ces tantes et ces starlettes, les p’tits fours, la boustifaille et la bibine comme pour le film sur le Saint Laurent qu'est un film fleuve à c'qui paraît  d'après le couturier pris pour modèle

-       nous on mange pas de ce pain-là, Maurice en dehors de ses dix bières quotidiennes, les tournées d’apéros avec les copains, de ses deux paquets de gitanes et le ouiski avec d’abord le facteur, puis le curé et enfin le garde-champêtre, il touche à rien d’autre, alors vous voyez… maintenant il est tout frétillant, il espère être assis à côté de la Scarlett, l’actrice avec un nom pas possible heu vous voyez une petite blonde aguichante et moi si ça pouvait être Brad Pitre j’en tremble déjà, je l’avais déjà entrevu une fois au Grand Journal sur la plage de Martine Èze avec les zozos du gars De Caunes qui cancanent sur Cannes à coup de cannettes et les guignols de l'info que c'est plus du tout drôle comme avant sauf la Marceau qui nous fait voir sa culotte car elle est culottée cette-là

-       vous trouverez bien le moyen de vous faufiler comme je vous connais, si vous pouvez toucher un mot pour moi à ma vedette préférée le beau Georges Clowné, je vous serais éternellement reconnaissante par contre pour Vincent Cassel c’est pas la peine j’aime pas sa bobine et que je préférais son père

-       je vous promets pas à cause de ses gardes du corps, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir

-       pouvoir reconnu, ma chère Ginette, vous êtes les cinq bols de la séduction dans le canton et j’espère qu’on vous verra à la télé au journal de vingt heures en bonne compagnie, dame, c’est sûr que vous devriez faire un malheur en essayant d'approcher et d'accrocher not' Gégé Dipardiou comme disent les snobs qui joue la Déesse Ka pendant un ouikaide à Niou York que ça fait du bruit dans le petit lanterneau du cinoche pasque c'est pas sur les crans, fallait 'core un escandale, un de plus ya qu'ça qui marche sur le tapis rouge de la montée jusqu'en haut, un malheur que j'dis

-       un malheur à Cannes ?... c’est tout l’bonheur que je nous souhaite avec mon Maurice. 

                      

© Jacques Chesnel

10:08 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Festival de gambettes et la Marceau au paf, ouiche, ça serait dommage qu'on n'ait pas gauche chaque année au tourbillon hélas sans Jeanne cette fois-ci.

Écrit par : Dominique Hasselmann | 22/05/2015

Les commentaires sont fermés.