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10/06/2014

LOGIQUE

                                                                            

Quand le patron l’a appelé dans son bureau, c’était pour lui dire qu’il était engagé en CDI

Quand le patron l’a rencontré dans l’atelier, c’était pour lui dire qu’il était content de son travail

 Quand le patron l’a appelé de nouveau dans son bureau, c’était pour lui dire qu’il avait une augmentation de salaire

 Quand il a croisé le patron dans la cour, c’était pour s’entendre dire que les temps devenaient de plus en plus durs

Quand il a rencontré le patron à la cantine, c’était pour lui affirmer que les charges patronales étaient vraiment  insupportables

Quand il a vu le patron dans son nouveau gros 4 x 4, il a pensé à faire la révision aux 200.000 kilomètres de sa voiture d’occasion

Quand le patron l’a encore appelé dans son bureau, c’était pour lui dire qu’il allait réduire les salaires de 15 %

Quand il a entendu que le syndicat se réunissait en catastrophe, il a compris qu’il y allait avoir de gros problèmes

Quand il demandé pourquoi on ne voyait plus le patron, on lui a répondu qu’il était en vacances aux Seychelles pour deux mois

Quand il a revu le patron tout bronzé, il a pensé à ses gosses qui n’avaient pas pu aller voir les grands-parents parce que c’était trop cher vu la distance

Quand il a vu la photo de son patron souriant dans Le Figaro, il s’est dit qu’il aimerait avoir la sienne dans Libération

Quand il a entendu le patron gueuler contre le syndicat, il a pensé que ça ne sentait pas bon

Quand il a rencontré le patron sur le parking, il a remarqué que celui-ci ne le saluait pas comme d’habitude

Quand le patron lui a encore une fois demandé de venir dans son bureau, c’était pour dire désolé mais je suis obligé de vous licencier comme tous vos camarades 

Quand il a vu le patron une dernière fois, c’était pour lui foutre une bonne paire de claques dans la gueule

Quand il est sorti de l’usine, il s’est demandé pourquoi il pleurait  parce que c’était pas son genre

Quand il est rentré chez lui, il a embrassé une dernière fois sa femme et ses enfants et s’est tiré une balle dans la tête

Quand il est arrivé au paradis (auquel il ne croyait pas), on lui a dit que son patron était déjà en enfer… il pensa alors qu’il y avait une justice.

 

©  Jacques Chesnel

16:57 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Le Medef est vraiment sans pitié.

MaisPierre Gattaz n'a peut-être, en fait, qu'un job d'intermittent ?

Écrit par : Dominique Hasselmann | 11/06/2014

Les commentaires sont fermés.