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09/07/2013

JE NE MANQUE PAS D’AIRS

 

A vrai dire, je ne sais pas tellement où j’en suis question musiques et ce depuis le début de l’année, peut-être parce que je n’ai pas rencontré de grands emballements à part le premier CD de PING MACHINE Des trucs pareils et le dernier JARRETT/PEACOCK /DeJOHNETTE Somewhere. J’ai envie de revenir aux fondamentaux, oh entendons-nous bien, pas de retour vers les débuts du Jazz, le blues, le gospel, le New, le Swing, les grands orchestres, ces styles que je respecte infiniment mais qui sont d’un passé révolu dont je garde néanmoins un souvenir ému… non, plutôt vers ce qui a déclenché véritablement mon engouement et mon adhésion totale à la sortie de l’adolescence, le bebop, le cool, le Jazz West Coast, le hard-bop, la bossa-nova, Django, les quintettes de Miles, les débuts du jazz-rock, Wayne Shorter… Je ne sais plus tellement où j’en suis avec ces nouvelles musiques improvisées proches ou éloignées du Jazz que j’écoute avec intérêt certes mais qui n’arrivent pas à me contenter totalement.

Par contre, ce dont je suis absolument certain, c’est mon gout de plus en plus prononcé pour la mélodie, le chant et, pour employer un terme emprunté à la musique classique, un AIR, mot que mon dictionnaire définit ainsi : suite de sons musicaux formant une mélodie et donne comme exemple : « je me souviens des paroles de cette chanson, mais j’ai oublié l’air ». Eh bien, moi, tous ces airs sont profondément ancrés dans ma mémoire à un tel niveau qu’il n’est plus besoin de mettre les disques ou alors rarement pour pallier un manque, une faute d’attention.

Longtemps, nous nous sommes endormis Muriel et moi ‘Round Midnight puis réveillés le dimanche matin avec My foolish heart que je chantais  fortissimo ce qui nous redonnait des forces pour recommencer nos galipettes, le nombre de fois où j’ai fredonné ces Nuages envahissants, murmuré The shadow of your smile en contemplant le visage adoré,  je psalmodiais Birdland en compagnie de Jaco Pastorius, je vocalisais Fly me to the moon aux côtés de Frankie Sinatra accompagnés par l’orchestre de Count Basie, je braillais et pétais en même temps que Screamin’ Jay Hawkins un Constipation blues bienfaisant, j’ai épuisé toute ma réserve personnelle de larmes avec Sarah Vaughan et Misty, Slim Gaillard et Slam Stewart et bibi fricoteur avons fait le cot-cot-cot de Chicken rhythm, je me suis surpris à bredouiller The creator has a master plan avec Pharoah Sanders et jodler en duo avec l’ébouriffant Leon Thomas connu à Montreux ainsi que le cornemuseux Rufus Harley, son Bagpipe blues et The cutting edge du grand Sonny qui m’avait littéralement sonné, avoir ressenti de grands frissons à l’écoute de Mimi Perrin (A ballad) que j’essayais d’assister en vain, susurrer I love in vain à Dame Anita O’Day… oui j’ai tout cela et tant tant d’autres (oui, par centaines) enracinés dans un grand coin de ma mémoire… ce qui fait dire parfois à Muriel « tu sais, Jérôme, je vais finir par croire que tu as un drôle d’air avec tous ces airs sans en avoir l’air, j’espère bien que tu ne vas pas me le pomper, à la fin, hein ?».


©  Jacques Chesnel

 

18:29 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

et oui, Jacques, vous ne manquez pas d'airs et cela m'impressionne quelque peu...

Écrit par : paniss | 09/07/2013

Slim Gaillard... qui le connaît encore ? J'ai un 45 tours de lui, avec ce poulailler réjouissant...

Quant à Pharoah Sanders, son plan vaut tous les GPS du monde.

Écrit par : Dominique Hasselmann | 10/07/2013

Les commentaires sont fermés.