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02/07/2013

INATTENDU ENTENDU

 

On s’est tous fait insulter ou injurier un jour ou l’autre du moins je suppose, moi le premier et je me souviens comme si c’était hier ou demain de mon premier imbécile, c’était le soir du bac après une méga teuf on est parti dans les champs et les fourrés à côté du lycée, on s’est jeté dans les meules de foin, on entendait d’abord des rires, puis des soupirs, puis une grand claque que j’ai pris en pleine poire avec imbécile en prime parce que j’avais entrepris de soulever la robe de ma conquête trop tôt à son gout ou à son attente ou en raison de mon impatience, de ma fébrilité, de mon désir d’attirer à mes fins sans passer par la case préliminaires, ce que beaucoup d’entre nous ignoraient à cette époque en l’absence d’éducation sexuelle. Auparavant j’avais eu ma dose de toutes ces petites injures sympathiques comme andouille, taré, trouduc, plouc, pédé, raclure, abruti, débile, minable, pignouf, crétin, duconnot et autres gracieusetés dont je vous fais grâce. J’ai eu droit à mon premier salaud de la part d’un pote à qui j’avais chipé sa copine qui m’avait dragué et à laquelle je n’avais pas pu et su résister, je me souviens comme si c’était il y a un instant de mon premier connard venant de la part d’une grosse Mercedes qui n’acceptait pas d’avoir été doublée par ma petite MG décapotée dans laquelle trônait une Muriel resplendissante qui se vengea par un bras d’honneur vigoureusement bien dressé tu l’as vu celui-là ?, j’ai encore en mémoire la prononciation de ce « connard » suprême, la façon d’appuyer et de faire durer la seconde partie du mot, un p’tit con bref suivi d’un naaaard traineux et méprisant de la part d’un type rougeaud gonflé d’orgueil et puant de bêtise. J’ai souvenance aussi d’insultes à  caractère sexuel, petite bite, casse-couilles, trépané des burettes, grosse conasse, augmentés de vieille merde ou jeune fiente et autres délicatesses qui firent florès au fil du temps mais quand un soir j’évoquais ces mots doux devant mon grand-père en visite, il s’exclama ah ! de mon temps j’ai moi-même pratiqué faquin, malotru, polisson, gredin ou fripon ça avait une autre allure, non ?.

Le lendemain en sortant dans la rue j’ai failli renverser un cycliste en traversant la rue, il s’écria alors : tu peux pas faire attention espèce de « sacripant »… J’ai eu l’impression de prendre soudainement un coup de vieux.

©  Jacques Chesnel

22:55 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

"Sacripant", je me demande si ce n'est pas une des multiples insultes employées par le capitaine ad hoc...

Les insultes sont datées (c'est leur charme) : et en utiliser que l'adversaire ne peut comprendre ajoute sans doute à leur efficacité (ou au plaisir de les envoyer à la figure de l'importun, du connard, de l'andouille, du bachibouzouk, du crétin des Alpes, etc.) !

Écrit par : Dominique Hasselmann | 04/07/2013

quand j'étais à l'école des Mousses, il était de bon ton de s'insulter sur notre "vie sexuelle" (rappel: nous avions entre 16 et 17 ans maxi et ça remonte loin!!!), et bien peu d'entre nous avait vraiment franchi le pas; donc les insultes étaient du genre: puceau, couilles molles, bande mou ou bleu bite.
Bien qu'ayant fréquenté quelques capitaines ad-hoc, je ne me souviens pas avoir entendu d'insultes originales; en tout cas pas de sacripant ou de bachibouzouk...

Écrit par : paniss | 07/07/2013

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