Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/06/2012

DANS LA CABINE

 

 Quiconque prenant l’ascenseur a connu au moins une fois l’angoisse de la panne par coupure de courant ou incident mécanique, surtout ceux qui habitent dans ces tours qui peuvent devenir infernales à tout moment.

 Ce matin-là, Jérôme Ricard est tout guilleret en sachant bien pourquoi, il s’est levé de son bon pied après l’avoir pris deux fois de suite dans la nuit avec Corinne et Caroline ses meilleures copines (vive le tri le trio le tri au lit le triolisme le tribalisme et tout le toutim et tout le tintouin et tout, jubilait JR). Il est dans les temps pour arriver à l’heure au bureau après une demi-heure de trajet. L’ascenseur arrive à son dix-septième étage, le sien, pensant fort et constamment à la blonde oxygénée quelques étages en dessous, celle sur qui il croit n’avoir aucune chance mais avec quand même un petit espoir on ne sait jamais

et la descente commence…

dans la petite glace je repère un poil de nez qui dépasse un peu, je tire dessus et j’éternue jusqu’au 11ième où entre alors la belle de cet étage que je reluque (la belle pas l’étage) depuis un incertain temps et tant, je lui balance mon plus beau sourire auquel elle répond hardiment de même et c’est reparti quand entre les niveaux 7 et 6, plouf arrêt subit instantané brutal qui nous projette l’un moi contre l’autre elle, qu’est-ce que c’est murmure-t-elle dans mes bras ce n’est rien juste une panne oh mon dieu LA PANNE pas de panique il faut être patient tenez j’appuie sur tous les boutons celui de l’alarme putain qui ne sonne pas encore heureux que la loupiote de sécurité soit allumée et rien ne bouge à part la belle qui commence à gigoter dans tous les sens ce qui affole les miens et que j’essaie de calmer tant bien que mâle elle halète gémit geint suffoque tremble grelotte et tremblote paniquàbord paniquàmort je tente de la calmer elle s’agrippe comme Aggripine me laboure le dos de ses ongles vernis elle commence à ôter son chemisier puis son soutif maintenant c’est moi qui me défait de mon pantalon je défaille sans faille ni faillir la situation est unique inespérée elle retire sa culotte me prend le zizi furieusement tout en me bouffant les lèvres je bande comme un âne et même un peu plus si c’est possible si je vais enfin la baiser ma blonde voisine du 9ième sur laquelle je fantasme depuis si longtemps lui en faire voir de toutes les couleurs des vertes et des pas mûres tien ma cocotte accroche-toi aux branches et surtout à la mienne que voilà ma poulette aaaaah je la pénètre en douceur et profondeur me voilà enfin elle hurle de plaisir

… l’ascenseur s’arrête doucement rez-de-chaussée susurre la voix d’hôtesse enregistrée et Jérôme sort seul en refermant sa braguette et se traitant de con parce que enfin ces rêveries à répétition...

 

 Cet autre matin-là quelques jours plus tard, Jérôme Ricard s’est levé du mauvais pied après une nuit agitée avant de ne pas s’en servir, la drague avec la blonde voisine du 11ième a été un échec cuisant avec une gifle bien sentie et des rêves de catas en tous genres pour finir par un tremblement de terre et tout l’immeuble sur la tronche. Le petit dèj avalé de travers il sort et appelle l’ascenseur qui arrive enfin vide, il se recoiffe de la main vérifie ses poils de nez qui repoussent à toute allure, appuis sur rdch et c’est parti. A l’étage de la belle, ce n’est pas elle qui entre mais Madame Omodo qu’on appelle la grosse bien qu’elle ne pèse pas plus qu’un demi-quintal toute habillée de son éternel manteau de chinchilla avec son chihuahua de clébard dans son sac en bandoulière. Elle me balance son sourire armé jusqu’aux dents qu’elle a si nombreuses avec un bonjour Jérôme quel plaisir de vous voir vous vous faites si rare ces temps-ci, sa saloperie de  chien approuvant d’un petit ouaf constipé. Comment me débarrasser de cette vieille peau dans cette cabine qui se trimballe si lentement vers l’enfer et contre tout quand plouf au niveau du 7ième arrêt complet personne ne descend LA PANNE bien réelle cette fois. Alors la drôlesse ne se retient plus et me saute littéralement dessus en laissant tomber son cabas et le médor qui s’écrase splatch, elle m’empoigne avec une force incroyable ah mon p’tit gars tu vas voir tu vas en voir de toutes les couleurs oui je sais surtout des pas mûres, je me débats je me démène, elle m’entortille, essaie de me déloquer, je résiste, je m’impatiente, je ne sais plus quoi faire devant cette attaque déloyale me faire ça à moi qui ne lui ait rien fait qui ne veut surtout rien lui faire et la voilà qui s’énerve comme une vieille sorcière lubrique, elle veut déchirer mes vêtements et dilacérer les siens que j’essaie de remettre en place, maintenant elle hurle comme la blonde du 11ième de sa voix de mégère non apprivoisée… et maintenant la machine qui d’un coup se remet en marche en cahotant, elle est maintenant surprise et tente de prendre une contenance et sa dignité perdue, de se rajuster et de récupérer le cabot anéanti dans ses déjections. Je sors en courant tandis que Madame Omodo (dit la grosse) prend un air convenable et me dit suavement au revoir Jérôme à bientôt tandis que la blonde ma blonde nous retrouve dans le hall, descendue par l’escalier de secours à cause de cette panne d’ascenseur. Elle m’offre un sourire narquois devant mon air dépité.

Il ne me reste plus qu’à me venger… au cours de mon prochain rêve. 

 

©  Jacques Chesnel

 

 

01:39 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.