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20/02/2011

JE SUIS UN SALE CON

 

Voilà ce que je viens de lire sur un mur devant moi en passant dans cette rue où j’étais seul, ce graffito (un graffito, des graffiti) qui donc m’accuse moi puisqu’en le regardant et le lisant je suis un sale con, tout comme vous qui lisant cette phrase vous êtes un sale con, sauf le respect, que je vous dois de la part du sale con que je lis que je suis. Mes quelques amis vous diront que ce n’est pas vrai, que néanmoins bien des fois je me suis conduit comme un con plutôt sale, mes ennemis, plus nombreux, vous diront le contraire bien que de rares fois en certaines circonstances je n’étais pas pour eux le même sale con que d’habitude.  Et puis d’abord, pourquoi sale alors que je m’efforce tous les jours, comme vous je pense, de me laver de fond en comble, de la tête aux pieds en insistant sur les endroits qui sentent, avec bain le dimanche ; et pourquoi ne dit-on jamais propre con, ne graffito-t-on jamais je suis un « propre » con ? ;  ensuite posons-nous des questions sur le vocable con lui-même, sexe de la femme si bien chanté par Georges Brassens et Pierre Perret qui semblaient en connaître un rayon, un rayon de con, ainsi que sur le terme injurieux associé parfois à brave, invincible ou vaillant et jamais à peureux, foireux ou dégonflé, ça t’aurait une de ces gueules (de con), va toi hardi con ou couard con, non ? ; et aussi jeune con, vieux con, pourquoi pas marmot con ou antique con, non ?… et puis tous ces mots commençant par con de concassage à convulsivement en passant par confesse (donner fessée à un con) et condamné (con à se damner), conjoint (con sur con) et condiment (le goût du con) ; que dire de ces cons qui vont en bande, bande de cons (bander pour un con !) et pas cohorte, compagnie, meute, sarabande ou Sarah bande (de cons) ?...

En lisant cette phrase qui m’interpellait si curieusement, je descendis du trottoir par inadvertance, ce qui me valut de la part d’une automobiliste un retentissant connard avec un majeur dressé virilement par la vitre de son tacot, se faire traiter de connard par une connasse fut pour moi comme une consolation bien que je ne sentisse pas concerné, encore heureux qu’elle n’ait pas ajouté sale, mais non on ne dit pas sale connard, enfin pas à moi, je vous le confirme et vous adresse toutes mes considérations… bande de non-cons, néo-cons ou cons tout court, simples conjectures…

 

©  Jacques Chesnel

02:05 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

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