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18/10/2010

LE PARI DE JEANNE - 9


LE PARI DE JEANNE  (suite)

 

9/ Jeanne et Héloïse

 

Dans la deudeuche cahotante d'Héloïse avec plein d'aucollants partout, Jeanne alluma une cigarette sous le nez de l'affichette interdit de fumer, fumer tue et sous le regard courroucé de sa fille ; pendant de long moments - deux, trois minutes - on n'entendait que la respiration de Jeanne aspirant convulsivement la fumée et la rejetant comme une locomotive à l'ancienne avec quelques hoquets inquiétants, elle porta la main à sa nuque fit une petite grimace qu'Héloïse ne vit pas à cause d'un piéton distrait qui traversait subitement la chaussée, Jeanne se cogna dans le pare-brise, merde quel connard fulmina sa fille, Maman, la cigarette était tombée sur le plancher, Jeanne cherhait à l'éteindre avec son pied, il n'y avait pas encore eu un seul mot d'échanger, elles s'évitaient depuis quelques semaines se contentant brièvement du téléphone ou du texto pour des banalités. Héloïse ayant repris le contrôle du véhicule jeta un œil sur sa gauche et vit des taches de sang sur le tableau de bord. Elle fut plus inquiète lorsqu'elle vit Jeanne sortir un mouchoir déjà maculé et décida de stopper, cognant dans le trottoir, provoquant un autre choc plus léger sans conséquences.

- Maman, il faut qu'on parle… que se passe-t-il, qu'est-ce que c'est que ce mouchoir ?, MAMAN

Jeanne, paniquée, ne pouvait/savait quoi dire, occupée à essayer d'arrêter le saignement de son nez, de lutter contre la douleur diffuse qui envahissait son corps.

- Je… aaaargh je non c'est que… je… Louis

- Quoi Louis… et ce sang Maman

- ce, ce n'est rien, juste que peut-être, on devrait savoir

- qu'est-ce que c'est encore

- j'ai passé un scanner, Héloïse

- un quoi ? un scanner, mais pour…

- les docteurs ont un doute, une tumeur peut-être maligne des fosses nasales, sur le nerf olfactif mais il faut encore des exam

- une tumeur, tu veux dire un cancer

- je ne sais pas ma chérie, il faut attendre

- et Louis que dit-il as-tu prévenu aussi Papa et Jérôme et

- Louis a levé la main sur moi

- il a

- non il a eu seulement ce geste inhabituel qui m'a effrayée, une dispute, une

- pour te gifler toi ?

- et j'ai commencé à saigner sans un coup, d'ailleurs il a aussitôt paniqué

- mais pourquoi ? pourquoi ?

- il est devenu jaloux, il ne supporte pas qu'un homme me regarde

- oh, et lui il ne regardait pas les hommes peut-être

- c'était avant

- c'est toujours avant, n'empêche

- je vais le quitter tu sais, il y a comme un fil qui s'est rompu, je ne sais pas où aller et puis l'examen

- partir, Maman, mais où… tu ne voulais plus voir personne, tu as laissé tomber tous tes amis, ceux qui pourraient faire quelque chose pour toi

- je sais (elle tousse, se mouche) je suis complètment désemparée, je ne sais plus où j'en suis ni même qui je suis

- mais on est là Maman, Jérôme, moi, il faut que

le téléphone d'Héloïse sonne

- allô… oui (elle met la main sur le récepteur)… c’est Papa.

- Je ne veux pas lui répondre, je ne veux plus lui parler.

 

 

à suivre

 

 

 

 

00:55 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

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