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16/04/2010

RÉVEIL ET COCCINELLE

J'ai l'impression qu'on me chatouille alors qu'il n'y a que moi dans ce lit, donc c'est moi qui me chatouille ou bien... j'ouvre un œil, puis les deux, je regarde le cadran du radio-réveil, c'est flou, j'écarquille et les chiffres bleus me disent il est cinq heures ah! Paris s'éveille toujours encore ducon et je me gratouille ce n'est pas le moment de s'énerver simplement une toute petite coccinelle rouge à pois noirs que je baptise Ophélie allez savoir pourquoi et qui rampe sur mon bras celui que je préfère généralement, la bestiole fait du slalom ou batifoldingue ça m'agace alors je me lève doucement le bras tendu j'ouvre la fenêtre de l'autre main et hop malgré quelques contorsions incompréhensibles et une poussette mini elle s'envole  se retourne et me dit merci ce qui est la moindre des choses à cette heure-ci quand même ouf.

Je me recouche, baille, rote, pète, rotepète ou pèterote au choix en même temps avec un soupir de soulagement comme tous les matins sauf que d'habitude c'est à sept heures et qu'aujourd'hui je ne bosse pas alors je me demande si hier soir j'ai éteint le lave-vaiselle et réglé le chauffage car j'ai froid je ne vais tout de même pas me lever vraiment maintenant je n'en veux pas vraiment à Ophélie ma petite cocci envolée partie se faire bouffer par un connard d'oiseau quelle idée bon j'aurais peut-être pas dû mais je ne sais pas élever ce genre de coléoptère à élytres tiens qu'est-ce que ça becquette une bête à bondieu comme celle-là hein le frigo est vide sauf les bières et encore avec ce qu'on a picolé hier soir avec Gégé et les plantes vertes font la gueule parce que j'ai oublié de les arroser depuis je sais plus quand et y en a de toxiques pour ce genre de bébêtes, je me retourne, gratte les zones de turbulence qu'Ophélie a laissé sur mon bras peut-être avec des déjections qu'est-ce que ça chie ces bestiaux-là j'ai rien retenu des leçons de choses à l'école et c'est si loin j'enlève les petites crottes invisibles le reste partira bien sous la douche, sur le côté gauche je ne vois plus le réveil et j'ai une contraction dans le pied que je sais pas lequel va falloir que je tire ma crampe c'est pas tous le jours maintenant que ma meuf s'est évaporée chez ses vieux pour un bon mois et je ne m'en plains pas dans le genre collante en collant on fait pas mieux n'empêche que certains matins le biniou taquin tient de la place dans le pageot et que ça me démange faut faire avec et malgré ça je ne suis toujours pas sourd hé avec Ophélie point de problème de ce genre j'aurais p'têtre pas dû la laisser sortir et d'ailleurs comment était-elle rentrée j'ouvre jamais les fenêtres que ça commence à secouer sec dans l'appartos on peut pas tout faire en même temps je me retiens de pisser malgré les signes extérieurs de rissette et que ma crampette de gauche s'est définitivement barrée j'essaie de ne pas penser à rien ce qui est dur pour un intello comme m'appellent les gars de la bande pasque je lis les journaux enfin un seul hormis Paris-Truffe mais pour eux c'est beaucoup on dirait qu'on cogne à la fenêtre c'est peut-être Ophélie qui veut rentrer à moins que ce ne soit la tempête annoncée hier soir à la télé et comment s'en sortent les coccinelles avec le dérèglement climatique songe-je dans mon quart de somnolence va falloir demander à ce gros patapouf de pseudo sciento à l'allure pas allègre qu'a réponse à tout c'est comme pour les autres moustiques du temps de Mao-sait-tout que les oiseaux avaient plus rien à se mettre sous la dent ça leur faisait une belle jambe il doit bien être six heures maint'nant demi-tour droite merde bordel que 05:35 et y en a qui trouve les cons que le temps passe trop vite cette fois c'est bien Ophélie qui me demande de lui ouvrir de sa petit voix futée et flûtée tu peux toujours courir je me lève qu'a sept heures t'attends encore un peu va faire un tour mignonne va voir si la rose et la tempête cogne plus fort sur les carreaux j'ai pas envie pas encore envie de me crapahuter je suis si bien je pense à rien encore que ça pue sous les draps j'ai dû péter trop fort à cause de la bière et les flatulences  je vous dis pas vrouououm que ça fait dehors et dans le pageot ça doit secouer fort pour Ophélie pauvre petite mère alors je me lève lentement j'ouvre la fenêtre avec précaution et prend comme un immense seau de flotte au jet dans la tronche splatchchch y en a partout sur le lino quand Ophélie me sussurre à l'oreille enfin quoi merde c'est pas trop tôt !.... mais si ma belle il est pas encore sept heures que je me recouche vite fait bien que maintenant je sois complètement entièrement lucidement réveillé avec toi qui recommence ton foutu parcours de vitesse sur l'autre bras celui pas préféré... encore heureux que ce soit pas un hanneton.


©  Jacques Chesnel


23:28 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

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