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03/12/2015

UNE ANNONCE



« On va avoir de la visite ».
C'est en pensant à cette phrase lue dans Orfeo, le roman de Richard Powers qu'elle avait beaucoup aimé, que Muriel annonça à Jérôme qu'elle était enceinte.
Bon, on peut remonter au début de leur histoire d'amour, de leur union, de leur mise en ménage, de leur désir d'enfant, de leurs interrogations et de leurs craintes. Ils avaient tout envisager, un ou plusieurs espacés dans le temps mais les incidences sur leur vie de couple et aussi sur leurs parcours professionnels avaient mis le problème en suspens jusqu'au moment où les couples amis se mirent à enfanter plus rapidement que prévu sur leurs propres plannings. Les copines aux ventres rebondis, les copains anxieux et rigolards à la fois devinrent des êtres scrutés dans leurs comportements lors de réunions et/ou repas au cours desquels Muriel et Jérôme faisaient une sorte d'apprentissage préventif. Sans parler des discussions avec les parents et grands-parents respectif, voire les fameux et incontournables «de notre temps », « si vous voulez notre avis », « croyez en notre expérience »,  « nous ce qu'on en dit vous savez »… les réunions familiales devinrent pénibles et donc s'espacèrent ; il avait aussi les collègues de travail côté Muriel, de jeunes femmes nouvelles mamans aux expériences diverses parfois curieuses sur les nouvelles techniques, sur l'allaitement, les soins, les livres aussi, les conseils dans les journaux et revues sans oublier les visites chez le médecin de famille référent, l'obstétricien, l'accouchement chez soi ou en clinique, le choix du pédiatre…
Mais on en n'était pas encore là, pas de signe visible de grossesse, par contre le doute, la crainte, la joie, l'espoir, tout cela mélangé façon cocktail… Plusieurs questions : le sexe de l'enfant à venir, la certitude ou la surprise, vaste débat, le mode d'accouchement conseillé par les copines aux avis différents, et ah ! on y arrive : le choix des prénoms, vaste programme, une conviction partagée : pas de ces nouvelles appellations à la con ni retour aux plus anciens genre Arthur, Émile, Simone ou Arlette, pas d'originalité à tout prix, pas de clins d'yeux aux ancêtres non plus, alors ??? on avait le temps d'y penser ; la seule assurance prise : pas baptême et tant pis pour les rares calotins et grenouilles de bénitier dans nos familles, ça couinerait un peu mais tant pis… Tout cela avait fait disparaître l'idée que nous avions eue au tout début de notre histoire, à savoir adopter plutôt qu'enfanter mais Muriel avait manifester rapidement l'envie sinon le besoin d'être maman, alors !
- Tu sais, je le sens déjà, il commence à remuer, tiens touche...

Et c'est alors qu'on sonna à la porte d'entrée ; « aurait-on déjà de la visite ? », s'écria Jérôme en éclatant de rire
- Bonjour, c'est le facteur, j'ai un colis pour vous, un gros.

12:52 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Le facteur revient toujours sur les lieux de l'enfantement...

Écrit par : Dominique Hasselmann | 05/12/2015

Lorsque l'enfant parait !

Écrit par : Evelyne Dupré | 07/12/2015

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