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13/11/2015

BLANC

                                                                               

Parfois ça me prend tout d’un coup sans crier gare ça me chatouille d’abord et après faut que je fonce illico et sans préavis ; par contre quand ça veut pas rien n’y fait, j’ai beau rester deux heures devant l’écran de l’ordi à contempler les touches du clavier qui ont l’air de me narguer, rien nada nothing at all bernique oualou des nèfles peau de balle et balai de crin le vide je vous dis dans la tête dans les doigts tout partout. Quand je pense qu’il y en a quelques-uns qui se mettent au boulot pour écrire tous les jours tous les matins à l’aurore moi c’est l’horreur, il y en a même qui le font encore à la main certains au crayon peut-être pour mieux effacer et recommencer mais avec l’ordi les mecs c’est pareil tu tapes sur la flèche de retour et hop c’est tout blanc faut attendre que ça revienne bon moi ça me prend d’un coup sans crier gare et alors là rien ne peut m’arrêter ni le téléphone ni le facteur ou Maria avec l’aspirateur qui fait un des ces boucans faudrait changer le sac à poussière ou quoi ou qu’est-ce...

Aujourd’hui après ce que je viens d’écrire je vais... euh...

Vous voyez toujours rien tiens je vais mettre Ahmad Jamal live at The Alhambra de Chicago en juin 1961 pourquoi Jamal et pourquoi la plage 6 Broadway ce vieux machin de Woode-McRae-Bird que le trio va magnifier putain ce que c’est bien avec Vernell Fournier ça devrait venir vite fait hein je le remets encore une fois je chante avec je braille avec je le connais par cœur j’anticipe je suis le quatrième homme du trio les applaudissement sont aussi pour moi je salue thank you thank you et Ahmad me fait un clin d’œil all right man et quand le disque s’arrête j’ai l’air d’un con devant la blancheur de l’écran toujours rien nada nichts que dalle c’est pas mon jour je suis comme ce cher Scott Fitzgerald j’ai ma fêlure à moi aussi moins la bibine je suis vide à plat rincé néant plouf attendez je sens que non et si j’essaie avec le Pershing ou le Spotlite avec It Could Happen To You et justement ça n’arrive pas ou plutôt si merde alors avec What’s New et rien non plus Gone With The Wind tu parles en rade le Jacquot en panne sèche du calme faut pas s’énerver et Maria où sont les sacs à poussière y manquait plus que ça mais je m’en fous Maria et arrêtez ce barouf avec l’aspiro je me lève je me sens des fourmis dans les mains dans les jambes dans la tête faut que j’aille faire un tour non et je me rassois et

vous voyez du blanc encore du blanc toujours du blanc la semaine est pourtant terminée et alors je pense oui ça m’arrive et si je changeais de pianiste hein et même si je changeais d’instrument tiens le saxo par exemple un petit Brecker son dernier disque ou bien revenir au grand Faucon pourquoi pas et si je changeais l’aspirateur   

- j’ai retrouvé les sacs y z’étaient pas à leur place

- merci Maria merci me-rci MERCIIII

- faut pas vous énerver comme ça pour ça.

17:46 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

mais le soir même... énervement ou décervellement ?

Écrit par : Dominique Hasselmann | 05/12/2015

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