Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/01/2015

LES TRIBULATIONS DÉLIRANTES DE SARAH V.

 

             1

 

            Sarah - Mone 

 

  Le verre était sur la table. Sarah pensa c’est mieux que le ver dans le fruit ou le verre dans l’nez…  j’ai envie, non, j’ai besoin d’un p’tit remontant ; elle se versa un verre de gin, avec un soupçon de lait, ça radoucit. Elle pensa, il faudra que je desserre la ceinture de mon jean ; mon pote Jean va encore ricaner. Elle pensa, faut que je pense à acheter du riz caennais. Elle se reversa une goulée. Elle pensa cette liqueur a vraiment un goût laid et fit la moue, l’âme où ?, et se dirigeable en mongole fière vers le réfrigérateur. Elle pensa le rêve figé rateur, le rai frit gère à l’heure, le … zut. En ouvrant la porte, elle sentit le froid avec effroi. Elle pensa trop de lait froid, ce doit être cela, baisser le manomètre. Elle pensa baiser la manne au mètre. Elle se rassit avec un morceau de pain frais. Elle ne pensa à rien. Sarah sentit les bienfaits du breuvage. Elle pensa au veuvage aussi, dur à avaler, ça ravaler itou. Elle avait maintenant une envie de se faire remonter et de se faire mettre les pendules à l’heure. Elle pensa aux pendus râleurs et à leur bandaison finale, à leur déjà culation. Cela lui fit un p’tit quèque chose. Elle eut envie d’un gros cake chaud servi par un mec chauve… et maigre…

On aura compris que Sarah Vigotte, la quarantaine bien tassée, une tasse à la main, aux dix vagations de sous Brett aux seins clairs, pense beaucoup et souvent, sous vent et sans arrêt obligatoire, circulez ya rien à voir à part le laid cul d’une voisine sympa mais bon…

Elle hoqueta et dit ok, on va pas ressasser et passer l’hiver. Elle pensa à repasser le linge d’été et rota dans son faux treuil en rotin. Elle pensa à un vrai treuil en faux teint. Elle rit et nota riz puis rotary à cause de la prochaine raie union du club où elle allait jamais, ah les cons !. Elle repensa à Jean, agent gentil mais bon, bon, con mais bon, au rendez-vous les mains en l’air et bas les pattes de deux mains ça me dit. Elle pensa non, ventre dit ou dit manche. Elle dit manche et Sarah sourit. Elle entendit toc toc et répondit du tacautac qui c’est qui sait à cette heure, six heures                                                                 

tapantes épatantes… car, méfiance, y avait un nez tringleur dans le coince tôt. Elle jeta un œil (elle pensa faudra à le récupérer) sur le verrou. Elle pensa le verre où, elle lavait dans la main, moitié gin, moitié rien… Une petite voix fêlée (elle fait bèèèè aussi) qui répondit c’est moi, moi qui, ben moi la voisine du pas lié côté cour toujours (on avait rasé le jardin, un pro moteur, un faux mateur, un nain compétent mais quand même) qui se précis piteux sur le lino de chez ventura avec un double sot périlleux et hop la boum. Vous prendrez bien une tite gougoutte, mâme Simone, s’pas ?.

 Elle pensa je tourne poivrot, et même poivrot d’armor, ah et pis au diable, c’est pas de rufus, ça fait de mal à personne par où ça passe, hein… mâme Simone s’en envoie un p’tit gorgeau et… rousse, gousse, glousse, tousse, mousse, (nousse ? non) pousse, s’étrangle, et tombe  deux rechef paf le pif dans le potage… Sarah Vigotte pensa merde ; elle pensait bien.

Mâme Simone, née Maune dite Momone ou Mone, était passée de vie à trépas pas très proprement car elle avait tout délégué sur le tapis pas volant du salon… Sarah pensa quelle vieille salope me faire ça que je la connais même pas à peine… ou si peu… 

Le commissaire Robert Lesgros (on l’appelait Lesgros Robert à cause de ses seins volumineux) arriva sur les lieux en bottes de sept vers dix-neuf heures. Sarah pensa il est ponctuel bien qu’il n’ait pas précisé le moment de sa visite entre dix-neuf et vingt, en plein milieu quoi

-       nom ?

-       Vigotte avec deux t

-       zoui, avec ou sans sucre ?

-       Vigotte, comme vizigoth, presque mais sans vizi et sans goth

-       de la famille ?

Sarah pensa et répondit : aucune trace sauf en Thrace en 736…

Lesgros pensa aussi et demanda : avant ou après machin J.C. ?

-       lequel, Jésus-Christ, John Coltrane ou Jacques Chesnel ?

-       Jésus qui ?

-       ah ! bon encaissa-t-il… bon, c’est pas tout ça… prénom ?

-       le mien ?

-       ben zoui (bis)

-       Sarah, Sarah, Sarah

-       trois fois                                                                                           

- oui, mes parents étaient bègues et mon père avait un hoquet bandeur… Tête de Lesgros, il pensa : « solliciter humblement et avec insistance » : dictionnaire Hachette encyclopédique, édition 2000, page 1557, il l’avait appris par cœur la semaine dernière en cours préparatoire au grade de dix visionnaire tu parles…

Sarah pensa quel gros con et la vieille qui refroidit en rigolant de sa bouche et dentée avec ça, elle pourrait au moins fermer sa gueule, non

-       vous connaissiez là, des feintes ?

-       des fois à peine

-       combien ?

-       peu, j’ai à pas comptés, de toutes façons, elle n’en avait pas ou si, peu (elle pensa il commence à me gonfler, Lesgros)

-       alibi ?

-       une fois en 50 avec mon marri pendant les congés, chouette ville, s’pas ?

Lesgros, surpris, elle est dure de la feuille, j’ai pas dit Albi

-       ah ah alibi

Lesgros, et en plus elle bégaie, c’est con et génital

-       vous êtes mariée

-       non, mon marri c’était mon mec à les poques, mon marri René, René de Mèrinconu, (sa moman a couché sous ixe alors), un vrai noble avec un nom à rat longe d’une grande des deux cents familles et gentil avec ça…

Sarah pensa et dit ensuite :

-    je prendrais bien un verre de gin au lait, çavoudity ?

-       qui, dit Lesgros

-       personne, dit-elle ; Sarah pensa il est sourd, c’est un branleur, moi, je préfère une bonne branlette à une mauvaise branlée…

-       VOUS PRENDREZ BIEN UN PEU DE GIN AU LAIT, beugla-t-elle, ah la vache (olé)

Lesgros pensa (lui aussi) et maintenant la drogue, je suis bien tombé, je te vais te la fourrer au trou cette là ; il rougit d’avoir de mauvaises pensées, la fourrer oui mais pas là, tiens…

Sarah pensa il va me violer, elle vira au violet ou presque mais pas là au trou que Sarah pensa cas chaud au commissairiat, va savoir avec les cognes aux grosses pognes…

Toc toc toc, on frappe (un tic ?), un nain specteur Ferrer (Thuri pour les intimes), remplaçant sa collègue Edith Lamesse enceinte jusqu’ aux, entra et dit :

-       patron, que fais-t-on du cas d’Avre, siouplait                                                                                                   

-       heu                                                                                              

-       on attend le lait giste

-       mais on peut pas, sa gardavue se termine dans une heure

Sarah pensa ya des timbrés quand même, le lait giste, alors que j’y offre du lait au gin Mâme Simone eut un rictus de morte, elle aussi pensa non seulement il est sourd, y s’branle et y confond

En effet tous confondait car d’Avre ou plutôt son cas attendait dans le car qu’on en finisse avec l’air heure jus du cierge, on avait arrêté un innocent présumé tringleur du quartier qu’avait un alibi, lui, il se trouvait à Albi le jour du dernier crime, le crime du dernier jour…

Sarah pensa quelle patte à caisse, les flics mélangent tout avec rien, on va commencer si ça continue et on reprend tout à Zorro.

Ouf ! En effet

-       nom ?

-       Vigotte

-       avec un…

-       ânon, vous allez

-       patron, et d’Avre

Le légiste se pointe alors et à l’heure.

Pouah que le légiste est laid, pensa-t-elle, il va pas trafic ôter la mâme sous mon nez et Lesgros qui me mate toujours avec l’échec dans les yeux, sûr qu’y voudrait me sauter mais pas là bon de toutes façons c’est pas mon gendre…

-       bon on relâche d’Avre, on prend de risques à cause de son    

baveux, une baveuse en plusse

-       qui c’est, qui sait ?

-       Martine Carol

-       ah dieu de dieu, la teigne de baveuse, avec un nom pareil, elle se fait des couilles en or en plusse

Sarah pensa aux couilles de Martine et mâme Simone qu’avait eu de la religion de son vivant (de nom) grimaça, rictusa d’heureux chefs.

-       dites monsieur Lesgros Robert, c’est pas la vedette quand même, elle est morte en aux environs de, non ?

-       si, en 1967…non, pas un pseudo anonyme non plus c’est son vrai nom, enfin presque, Marie-Louise Mourer qué s’appelait, comme Vigotte Sarah, au fait le nom de jeune fille de mâme votre mère, siouplait.

 (Sarah pensa lui au moins il est pas icône au claque).                                                                                             

                        Plique, répondit-elle, jeune fille on s’moquette, pensez, Sarah

                     Plique, encore heureux que ça soye pas Bande, vous voyez d’ici

                     Sarah Bande ou Sarah Tatouille, hein ?

L’inspecteur réprima un rire, heureusement que le Vigotte s’est pointé, hihihi

-       reprener avec moi tous en cœur, dit Robert qui se prenait pour

Eddy quelque fois en regardant l’autre inspecteur désemparé

Ah ! Sarah, elle pensa qu’elle ne savait plus quoi penser, vivait-elle la raie alitée, un rêve, un cauchemar, une mauvaise blague à part, pince-me-je, tâte-me-je, dors-je ou quoi…

L’aboiement de Lesgros la fit sur sauter, elle entendit le mot suspect, elle pensa bêtement mieux vaut un lèche-cul qu’un suce pet mais c’est pas le moment de rigoler pasque le suce machin s’appelle Sarah, moi la Vigotte, en plein quartier du tringleur du 18ième, alors qu’il court toujours et que mézigue… au fait suspect de quoi, hein Robert, dis

-       on va analyser votre gin au lait

-       mais j’en ai bu devant vous et j’ai rien

La petite vieille pensa et moi alors de quoi j’suis morte, hein, j’ai toujours préféré tomber raide plutôt que crever allongée… et Sarah pensa aussi hein de quoi qu’elle est clamsée et se dit j’aurais préféré les premiers secours au dernier recours, ahahah

Le laid giste : on va l’emmener pour une auto psy, je verrais bien un empoisonnement à l’œil nu. Elle pensa je savais pas qu’on pouvait empoisonner avec son œil et nu encore, on arrête pas le progrès, elle eut encore un frit son et pensa j’vais encore faire de la température, dans ce cas-là je préfère une fièvre de cheval à un froid de canard. Elle pensa je me ferai bien un tit remontant, Lesgros la regarda, elle pensa il lit dans mes pensées, ce con

-       ce verre est une pièce à conviction

-       et la bouteille alors, dit-elle

-       pas question ou on va se fâcher

Sarah pensa faut mieux pas insister, je préfère un tour de vis à un vice de procès dur…

Les branques-cardiers arrivèrent à cinq avec la civière, il était vingt heures, ces cons allaient me faire louper Questions pour des millons et Qui veut gagner des champions.

Lesgros se mit à ressembler à une vedette de la télé, le genre Foucaud, en mieux, l’injuste prix en plus mal. Elle pensa je préfère un mec beau comme une bite à un mac laid comme un sous-dard… Lesgros Robert, c’est lui, l’éléphante manne dans le gendarme de seins trop pèsent, elle bonne celle-là…                                                                                              

Toc, toc, toc, quand c’est fini n i n i, ça recommen ence.

-       qui c’est bis

-       ben moi tiens

L’apollon entra, merde, Brute Ouilisse en personne, heu, en moins match chaud... Sarah pensa il a tout pour pas déplaire. Elle se sentait comme l’Isabelle à Djani, dans un état proche de l’eau-ail-eau (slurp).

-       kicétykatuémamémé, hurla le type en sortant une double larme et une double lame (il en voyait deux, forcément)

-       attendez, attendez, dit Lesgros, vamos a ver (de gin)

A ce moment très actif de l’histoire, Sarah eut repeur. Le gus vient pour me dézinguer. Elle pensa, je préfère mourir à temps en bonne santé plutôt que pourrir malade à contretemps.

-       c’est ben vrai ça, pensa la vieille qu’on emmenait à l’auto- psy ;

elle pensa aussi, j’aurais préféré qu’on m’emmène en auto

chez un psy de mon vivant, elle pensait juste bien que tête anisée et jaunie à l’idée d’un séjour à la morve et pas très fière d’être putréfiée ou pute très fière comme tu veux tu choises…

On voyait bien que le type commençait à s’énerver quand tout à coup, il fonça sur la bouteille de gin et avala gloup le reste environ la moitié pleine de la boutanche.

Et alors et alors et alors… RIEN… bon et le lait maintenant, regloup… et alors et alors… toujours rien. Elle pensa faut que ça passe et que ça fasse de les faits…

Lesgros, Ferrer et Sarah restent pets trifiés quoique l’anusse tu pourrais pas y entrer un doigt même le gros

Drinnnnggg, drinnnnggg, Sarah pensa pour une fois que c’est pas toc toc, drinnnnggg encore, le télé pas aphone cette fois

Elle voulut décrocher comme Waldeck, mais Lesgros pas touche, pas touche à Lesgros et le con prit le combiné et ructa :

-       Lesgros à l’appareil, quoi, non, ben ça alors

Il en restait comme deux ronds de flan qu’aurait perdu père et mère et même les deux en même temps

-       c’est grave, docteur ?

-       elle a rien

-       QUOI ?

Sarah pensa à une nouvelle vedette de la malle chance aux saucissons du type passe cale sevrée…

-       enfin si quand mêmeu, j’veux dire elle est pas morte, enfin si,

mais pas empoisonnée, enfin si mais à l’étouffée…

Lesgros transpirait à grosses gougouttes flac flac sur la moquette en solde et en lit crade… flac flac… tout plein…                                                                                                  

-       alors, alors, pressa Ouilisse et Sarah d’heureux chefs bis

-       ben voilà, tortilla Robert réprimandant un rot toto, la mémé avait mal au cœur, enfin si, elle avait des pertes au profit du cœur, enfin si, le corasonne gros comme une passe tchèque, enfin non, reprit-il, comme une pastèque

-       alors, alors, représsèrent Sarah et Brute en chœur sans perte

au profit

-       elle s’est étouffée avec la bourre , voilà, voui

-       quoi ? qu’est-ce ? répliquèrent les autres y compris le Ferrer

-       la bourre, quoi, le tampon déshumidificateur qui ya avant les cachets dans un tube de comprimés, enfin si, qui ya avant les comprimés dans un tube de cachets et puis merde, elle l’a avalé vite fait, çacé coinceté, et paf enfin j’veux dire, enfin bon

Le Ferrer toujours Thuri ne comprenait rien aryen, pour lui bourre c’était masculin et voulait dire flic ; il pensa (cela lui arrivait) : la vieille a avalé un collègue en lui faisant une petite gâterie, toutes des salopes… pendant que Sarah et Brute échangeait des regards de plus en plus, enfin si, de plus en plus. Sarah pensait ce type me semble de première bourre et Brute se dit qu’il lui en mettrait bien une bonne bourrée bourre et ratatam, ah une histoire d’amour avec plein de voiles autour était-elle en train de naître ?… 

Trois mois plus tard, lorsque Sarah et Brute s’unirent (le jour où l’étrangleur de boxon fut pris au piège et la main dans le sax de passe quoi), le commissaire Lesgros fit la danse du ventre avec les seins, Ferrer imita José du même nom en Toulouse-Lautrec dans Moulin Rouge de Djoniou Stone et Maumone qu’avait choisi l’enfer plutôt que le pas radis pasqu’il y fait plus chaud et que tout le monde il est nu, se reversa un p’tit verre de diablotin en souhaitant plein de bonnes doses aux énamoureux tandis que l’orchestre jouait le tango du désir partagé jusqu’au p’tit boute de la nuit et toilée.

Sarah maintenant Ouilisse (jusqu’à quand) mais toujours Vigotte vivait enfin le grand tamour… pour combien de temps… avant de nouvelles zaventures que voilà bientôt…

 

                                                                                         (à suivre)     

   

20:55 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (1)