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02/09/2011

Sainte-Nitouche-Pipi

 

Ce qu’elle pouvait nous agacer, avec une forte envie de la secouer, de la gifler chaque fois qu’on la voyait mais comme chez nous on a de la compassion alors on écrasait mais quand même ya des limites. D’abord, ses grands airs avec l’air de ne pas en avoir ni d’en manquer, exercice d’équilibre parfait, la moue molle mouvante et dédaigneuse juste un poil pas trop, le sourire à l’avenant et à lavement, le papillonnage permanent des paupières fardées jusqu’au bout des cils et qu’elle agite frénétiquement à tout-va, les cheveux ah ! ce jeu univoque/équivoque des/avec les cheveux, torsadés chiadés pour le sérieux, régulés ou décoiffés fourre-tout genre bimbo pour le glamour bidon, la frime en fripes les tripes à l’air, les fringues brindezingues frappadingues ou classieuses en raison des circonstances ou des situations, un peu de rose sur les pommettes l’air pompette mais pas trop, pantalon saucissonné/boudiné ou robe virevoltante, escarpins peints ou godillots godiches, échalas sur échasses ou danseuse en turlututu, de minauderie en mignardise, affectation désaffectée, guindée ou faussement relâchée, toute la panoplie des attitudes jouées ou déjouées, se parfumant au sent-bon bon marché ou au 7 de chez Bordeaux-Chanel, tortillant ce qui lui tenait ou restait de fessier plus ou moins fessu, se mouvant avec la grâce d’une sylphide ou d’un éléphant en rut selon les cas devant les bourgeois et les ploucs, démontrant et démontant la longueur de sa langueur accentuant son pseudo côté androïde, son aspect parfois aride ou tantôt jouant candide un peu cariatide, l’allure fluide, quelquefois gravide l’air impavide voire intrépide au teint livide, souvent morbide toujours perfide rarement placide rien que du solide ah mais !.

On se demandait bien ce qui pourrait se produire pour la détester encore plus que plus quand nous apprîmes que la donzelle ne crachait pas dans la soupe pour la bagatelle avec ses airs de sainte-nitouche se faisant régulièrement culbuter par tout un chacun ou chacune avec une préférence pour les attouchements ou effleurements furtifs et variés centrés sur son petit bouton de rose plutôt incarnat qu’elle appelât tendrement « mon berlingot adoré » quand un gynéco curieux lui eut révélé la forme tétraèdre inhabituelle de son petit organe érectile que des tiers des deux sexes manipulaient si souvent sans qu’elle fut pour autant rassasiée. Elle prit alors comme devise personnelle la chanson glorifiée par Colette Renard Les Nuits d’une demoiselle qu’il lui arrivait de brailler faux à tue-tête je m’fais caresser le gardon, je m’fais mamourer le bibelot, je m’fais ramoner l’abricot ohohoh… On la gratifia alors du surnom de Sainte-Nitouche-Pipi, on trouvait que cela qui lui allait très bien, certains disaient comme un gant mais on ne voyait pas le rapport, quoique…

Nous l’avons revue par le plus grand des hasards   une quarantaine d’années après nos premières rencontres ; pas beaucoup de changement elle est seulement devenue une vieille dame qui a toujours l’air si vive, alerte et si pimpante, si vraiment si…qu’on se demande encore si… parce que là vraiment ça commencerait à bien faire…

 

©  Jacques Chesnel

11:35 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

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