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24/05/2010

INCIDENT CANIN


(à Roba, à Boule et à Bill)


C'est pas lui qui va m'empêcher de "tirer" comme il dit, parce que d'abord c'est lui qui marche de moins en moins vite avec son allure cloclopinante, alors voilà oui je tire, bon ça me blesse un peu avec ce nouveau collier, je préférais l'ancien comme d'habitude mais elle elle veut toujours le dernier modèle pour faire chic, est-ce que je discute de ses colliers à la con à elle non de ses bagouses de vieille mémé à elle non, tiens je vais tirer encore plus fort et puis re-tiens voilà un joli réverbère je lève la patte hououou purée que ça soulage mais c'est lui qui continue à marcher et donc c'est lui qui tire ce duconlajoie s'il pouvait se casser la gueule une bonne fois peut-être que ça lui apprendrait, bon alors tu viens qu'y m'lance méchamment je viens si je veux j'ai encore le droit de pisser oui ou merde eh ben re-re-tiens je vais me mettre à courir comme si j'avais vu un putain de matou dans le coin et hop au galop gros canter mon pote je repasse devant et là je re-tire comme un malade en prenant l'air affolé la truffe en l'air les oreilles en hélices la queue toute vibrionnante je fouette comme un lévrier devant le lapin-leurre au cynodrome allez coco ça s'essouffle derrière ça ahane ça rabote ça coince ça dérape ça s'étrangle ça tout ça en même temps dans l'coincetôt et moi stopppp des quatre fers des papattes maintenant c'est pour le caca mon caca à moi un gros bout d'boudin tout noir et tout chaud que j'extirpe avec moult satisfactions et délices aaaaah bon dieu de bordel de merde quel soulagement quel pied d'autant qu'il a pas fait attention et bingo en plein dans sa godasse du pied droit occupé qu'il était à reluquer une gamine prépubère sur le trottoir d'en face qu'il en manque de tomber et se raccroche tant bien que mâle à une dondon dodue qui l'enguirlande non mais pour qui vous vous prenez vous pouvez pas faire intention il s'excuse et piteux fait semblant de fouiller dans sa poche pour sortir un sacàcrotte qu'il a oubliè comme d'habitude et que la grosse lui dit c'est du propre vous allez ramassez ça tout de suite quand même c'est honteux et moi je lui balance un sourire canin-câlin de derrière les fagots si c'est pas malheureux avec un si gentil p'tit chienchien que je refrétille grave de l'arrière-train-train d'autant qu'elle se baisse s'accroupit me prend dans ses bras et que j'te la léchouille un bon coup avec un goût de fond de teint bon marché que je lui débarbouille la margoulette ohohoh qu'elle jouit ahahah et lui aimable laisse donc la madame tranquille voyons il me prend au colbac alors je montre les crocs en grognant grrrrrrr à tout berzingue et la grosse recule il est pas méchant au moins on dirait pas comme ça faut toujours se méfier une voiture passe s'arrête et un quidam éméché lui balance t'es pas dans la merde dis donc avec ta bonne femme quel cageot et avec ton clébard à deux balles qui chie partout alors je me retourne ta gueule connard je fonce sur l'aile arrière de sa bagnole que je lui griffe fort et raye profond qu'il en sort de la tire en beuglant on va faire un constat t'es pas dans la merde toi non plus mon pote pendant que j'aboie il hurle couché le clebs que j'aboie plus fort encore du calme monsieur on va arranger ça je suis assuré voyez-vous et moi furieux je te chope une guibole du micheton j'attaque d'emblée sur le falzar que vraaac je déchire sur une bonne longueur tandis que de l'autre jambe il m'envoie un coup de pied dans le ventre que j'esquive en jappant encore plus fort tandis qu'ayant loupé sa cible il ne peut éviter ce qui reste de mon cadeau tartiné fumant et ô combien odorant sur le trottoir en rippant et s'étalant de tout son long en plein milieu plaffff devant maintenant un petit attroupement provoqué par tout ce bazar vociférant et hurlant avec rires ou grimaces amusement ou compassion discussions ou atermoiements et moi pendant ce temps j'en profite pour me barrer vite fait bien vu car en pleine altercation sévère avec l'autre tordu avant peut-être les coups qui sait ? il a lâché bêtement la laisse et me voilà maintenant parti batifolant musardant fôlatrant gambadant papillonnant baguenaudant... que ma vie de chien est belle lalala lalalère... et youpiiiii... you, c'est pas de sitôt qu'on va me rattraper, tu peux toujours courir !.


©  Jacques Chesnel


12:00 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (0)

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