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24/11/2008

CHAMPIGNON

Aujourd’hui

j’ai balayé la cuisine avec des mouvements lents précis j’ai repoussé la poussière les miettes du repas sur les marches vers le jardin puis sur le sol l’or a de nouveau monté sur le marché international le napoléon a atteint sa cocotte maximum le dollar se déprécie encore un peu plus et même on dit que l’euro va

notre couple de merles fait in cessant aller/retour au nid derrière les roseaux de la lapalissade pour alimenter les petits affamés

le jardinier a bien ratissé les allées et déjà les merles refont le voyage avec parfois des cris stridents lorsqu’ils m’aperçoivent de leur œil rond il va falloir remettre de l’eau dans le vase celui que Simone nous a offert le lilas aspire toute l’eau et le champignon pousse sur ou dans ma tête sur ou pas dans ma peau sous mes cheveux que

le dollar plonge et même on dit et une ministre de plus inaugure avec un discours insipide de plus et le petit chef se prend toujours de plus pour le roi des

sous mes cheveux dans lesquels le vent ramènera peut-être la poussière et les miettes avec au loin le bruit de la ville et de près la radio qui débite le discours de plus et les autos pleines de gens qui ne plus jamais attention aux merles qui refont le voyage de plus entre celui qui se prend pour le roi et…

aujourd’hui

je me suis lavé soigneusement peut-être plus que d’habitude sans savoir pourquoi les parties de mon corps que j’aime laver de tout soupçon pendant que dans le poste on annonce une grande manif’ de plus faudra penser à regarder le compte-vomi à la télé entre feuilletés et variétons

le carillon deux tons la porte s’ouvre raclant le carrelage deux tons de plus avez-vous les oignons de dahlia de vot’ dame parce qu’il est encore temps quelle pluie dites-moi mais au moins comme ça la pelouse est bien verte au prix qu’est l’eau privatisée tout augmente malgré la ministre de plus je vais la tondre parce que je suis de noce samedi une nièce de plus dix-neuf ans c’est bien trop jeune enfin je suis témoin peut-être un divorce de plus ah ! à partir du premier juin  ce sera dix euros de l’heure c’est le même prix partout dites donc quel temps

aujourd’hui

je ne sais pas pourquoi à moins que de plus le dollar et le jardinier je ne peux m’empêcher de penser à Pavese et à Scott au métier de vivre et de mourir à la tendresse de la nuit qui rend le jour plus cruel à l’imbécile qui se prend pour le roi et que l’eau a encore baissé d’un centimètre de plus dans le vase de Simone avec Mingus dans le lecteur de CD son gros outil entre les doigts et dans le jardin le merle avec quatre morceaux de ver de plus dans son bec si jaune ce qu’il est noir encore plus avec son bec encore plus jaune les petits sont donc quatre dans le nid derrière la lapalissade peut-être est-ce lui qui me répond quand je lui siffle les premières notes de round about midnight ?

aujourd’hui

le jour est plus cruel pour qui comme moi le vit entièrement

l’or et les merles la ministre et l’eau dans le vase le bruit des voitures au loin l’imbécile qui une ambulance maintenant tout le monde me paie dix euros de l’heure la contrebasse du grand Charles le vent qui se lève et ramène le bruit sourd et continu venant de la ville le champignon dans ma tête sous les cheveux un champignon qui pousse comme un champignon et le dernier Muñoz Molina dans la vitrine du libraire penser à l’acheter la musique qui s’est tue maintenant Mingus ne joue plus mais la musique continue pour lui pour moi malgré le silence qui s’installe dans le bruit sourd et continu et l’ambulance et l’imbé qui

aujourd’hui

c’est le moment que choisit l’amour de ma vie pour m’annoncer qu’il n’y avait pas de fromage pour ce soir si tu en veux il n’est pas trop tard faudra penser aussi aux vêtements d’été pour les enfants à la révision annuelle de la voiture et à la grève de mardi contre la vie chère l’inflation et la ministre sinistre c’est important tu viendras promis ? tu as vu les merles le lilas est en avance la voisine m’en a réclamé et ton champignon qu’il faut que je soigne ce soir avec une nouvelle crème homéopathique qui devrait te réussir

ton champignon

mon champignon

qui

aujourd’hui

brutalement sans prévenir

comme un champignon

explosa dans ma tête

comme ça

BOUOUOUOUMMM !!!

 

©  Jacques Chesnel  (l’amour de ma vie)

Commentaires

Ah Um... toi toujours jeunébo pithecanthropus erectus comme quoi le talent, lui au moins, ne s'en va pas avec le temps et le champignon d'exploser Badaboum à répétition et l'or de descendre et monter et le ministre d'être sinistre et le dollar et l'euro en veux tu n'en voilà pas à force d'en divorcer sans spéculer et les discours à la télé réalité de mes deux qui s'en baltringuent où le sinistre d'être ministre et moi de manquer de manifester de se manifester de se manifestoyer nettoyé d'un quelconque manifeste de mes dieux qui s'en défient jusqu'à s'en prendre ombrage quand le lilas a besoin d'eau pour que le merle s'en aille siffler aux enfants qui naîtront un jour ou qui sont peut être déjà nés et qui s'aiment ou s'aimeront encore dans dix mille ans leur siffler leur souffler ce petit air d'après minuit enfin juste autour quoi merde puisque l'horloge s'est arrêtée à la seconde où elle l'a décidé en plaidant que son mécanisme n'a pas été remonté à l'heure qu'elle le voulait. Imparable argument crucifiant le sentiment au point que mon esprit puisse en devenir malsain.
Entre le merle et la merde il n'y a qu'une lettre de différence et bien injustement un sexe aussi mais pénis et clitoris sont au moins des rimes faciles c'est déjà ça m'a dit Simone et aussi le jardinier qui m'aura fait cocu le bienfaiteur qui s'ignorait et aura arrosé le lilas et m'aura montré bien involontairement le bougre tous les chemins qui mènent au rhum que je sirote ce soir en écoutant non pas Charlie le "moins qu'un chien" Mingus, Mingus, Mingus, Mingus, Mingus qui me bouleverse tant mais le Tomasz Stańko Quartet dans sa nuit suspendue.

Écrit par : So What | 01/12/2008

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