Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/03/2015

LES TRIBULATIONS DÉLIRANTES DE SARAH V. (7)

    

                   7

 

                SARAH CONTE N’IMPORTE QUOI

 

Cela commençait plutôt bien. 

Au coin d’une avenue près d’un havre dans le dessert ça à rien du grand nord, elle rencontra un tout à règle en d’gel de là-bas avec un chèche chic un peu chiche en tissu tissé ; blizzard, non ?. Vit guette, l’apostropha-t-elle maladroitement le prenant pour un germain du rein bien qu’il ne soit pas son cousin rhénan. Je vous laisse deviner lasse huître ce qu’on ne trouve plus hélas dans ce genre de marais-cage. Le gars en resta tout baba et lui fit un doigt d’horreur. Dans l’instant tannant, elle prit une pose qu’a fait sans café qu’on ne trouvait qu’à mille bottes de ces lieux d’issy sans molyneux ce qui lui sembla comme Marcel un peu loin, fallait René flair avec…(*)

Coïncidence dans ce coin si dense en incidence, elle fouilla dans la poche de son corsair si court voir si son panta si long contenait de l’élixir de luxure de luxe car elle était prise de tout le tremblement de sens à sion dix verses tout ça à cause de l’insoutenable légèreté du hêtre principal con posant de la mixture mixée à tort, ouille ou ouïe dit-elle au choix ce qui déclancha toute une embrouille avec bouille douille couille fouille houille non pas louille mais mouille nouille pouilles ou Pouilles rouille souille touille zouille (non) toute la patrouille, ce qui emballa son arbre à came et le con (encore) danse à tort de sa machina intériore faut ralentir ma vieille, bon les salsifis de midi ça suffit les sulfates les sulfites les sulfamides les sépharades les salafistes les salutistes les salamistes et autres salmigondis aussi, saperlipopette…

Tout ça lui tourneboulait le ciboulot et même tourneboulot le ciboulet à la façon d’une bouffée de l’herbàrire quand elle était colombienne pure souche et qu’elle tirait trop sur le mégot quand son magot l’autorisait ; il lui revenait des souvenirs lointains d’enfance, de démolition/démembrement de poupées arrrghhh, de séances de vomissures volontaires spontanées et abondantes, d’élégations clitoridiennes, de bagarres avec ses sœurs cacaproute et son frère en érection constante, de leur haleine de pingouin, d’odeurs d’anciens pipis rances de vieilles tantes enperlousées, de vieux oncles libidineux du nœud et d’ailleurs, de leurs genoux cagneux délabrés, des séances d’escarpolette avec Paulette sa meilleure copine si détestée et Bernadette qui ressemblait à la Lafont tellement qu’elle se demandait si, des déjeuners sur l’herbe nue comme dans le tableau si beau de Manet, les regards enfiévrés des garçons quand elle écartait les cuisses exprès vous en voulez encore plusse connards, sa passion pour la bicyclette qui lui procurait d’agréables frissons dans le bas du dos dans le devant du ventre et entre les deux, son adoration pour les vedettes de cinéma comme Dana Andrews, James Dean, John Garfield, Ben Gazzara, Steve McQueen, Mickey Rourke, ah le seul français bandant Mathieu Amalric et tout ce qui allait avec côté seulette branlette, puis pour les coureurs cyclistes surtout ceux du Tour de France à pédaler dans la semoule comme des cons pour des nèfles sauf les caïds ah les espagnols putain les Bahamontes, Delgado et son maillot yaune, Ocaña, Indurain et son coup de rein, Carlos Sastre…et maintenant le tout nouveau prodige, elle lui sussurait tendrement « t’es un vrai conquistador, Alberto, pas con, j’t’adore », et les rugbymen alors hou les chassés-croisés de Poitrenaud, les éclairs de Clerc, l’émancipation d’Heymans, les déboulés de saint Médard à la Maxime, la mâle assurance du cap’ Dusautoir, la bouille de Bouillou et sa mèche blanche, les sauts de chat de Fritz the cat, les feintes de Byron Kelleher, les charges héroïques de Servat William le Conquérant, le sourire énigmatique et pas toc de Guy Novès… sans parler des boxeurs/tappeurs/frappeurs Marcel serre-dents, Sugar Ray Robinson le virevoltant à la Fred Astair, la tronche pas possible à Carlos Monzon, la force de grosse frappe à Tyson et le golden boy Oscar de la Hoya bordel ce mec…Sarah pensa de nouveau à ses premières amours, le beau Jo Raisse (il prononçait djo) et son copain Jacques Huze (on prononçait djack) elle ne savait lequel choisir alors allons-y pour les deux ensemble cela durait des heures infinies parfois même trois ou quatre on allait pas rechigner sur la marchandise en évoquant tour à tour vedettes de cinéma coureurs cyclistes rugbymen et boxeurs quel boxon, les gars devaient assurer car Sarah était toujours au top avec un appétit d’ogresse oh avec le gars Fritz quel panard ya vraiment que les trois-quarts aile, ah si Monzon parfois bien que, souvent il y avait du monde au balcon gratos pour le feune comme disent nos cousins canadiens, pour le foehn quand il y avait grand vent, fallait éponger avec plein de serpillières car on s’en donnait à cœur-joie dans la lascivité… c’était le bon temps alors que maintenant au cours de cette journée qui commençait si bien il n’y a plus que les souvenirs dans ce dessert ça à rien où il n’y a plus personne, pas même ce tout à règle, pauvre Sarah…

qui tomba brusquement de son lit et dit merde aïeueu je me suis encore pété quelque chose, décidément… 

 Jacques Chesnel

 

Note du traducteur : Sarah fait sans doute allusion au parfums Molyneux, à la station du métro parisien Marcel Sembat (ligne 9) et à l’inoubliable et oublié écrivain René Fallet (1927-1983)

11:23 Publié dans Mes textes | Lien permanent | Commentaires (2)